• lun. Avr 28th, 2025

MIADEBENOULETOGOWEBTV

Miadebenouletogowebtv

AES et Souveraineté Africaine : Les Interrogations d’André Kangni Afanou

ByTesko2022

Mar 13, 2025

André Kangni Afanou est un éminent défenseur des droits de l’homme et un acteur clé de la société civile togolaise. Né en juillet 1975 à Anfoin, un village de la préfecture des Lacs, il a consacré sa vie à la promotion et à la protection des droits humains. Juriste de formation, il détient une Maîtrise en droits des affaires et un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en Droit et politiques de l’environnement, obtenus à l’Université de Lomé.

Depuis 2004, il s’est engagé activement dans la défense des droits de l’homme, devenant un fervent porte-voix pour ceux dont les droits sont bafoués. Il est le Président du Centre de documentation et de formation sur les droits de l’homme (CDFDH) et le Coordonnateur du Bureau Afrique du Centre pour les droits Civils et Politiques (CCPR-Centre), une ONG basée en Suisse.

Son engagement et son dévouement lui ont valu de nombreuses distinctions, notamment le prix « Ten Outstanding Young People » dans la catégorie « Affaires politiques, juridiques et/ou gouvernementales » décerné par la Jeune Chambre Internationale en 2013, ainsi que le prix du « Meilleur acteur de lutte contre la corruption et l’impunité » lors de la Nuit du Civisme en 2014. André Kangni Afanou est reconnu pour son charisme et son leadership, et il continue de jouer un rôle crucial dans la promotion de la bonne gouvernance et des droits de l’homme au Togo et en Afrique de l’Ouest. Son travail inlassable et son engagement envers la justice sociale font de lui une figure respectée et influente dans la société civile togolaise.

La lettre ouverte d’André Kangni Afanou au Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Régionale et des Togolais de l’Extérieur met en lumière une vision constructive pour l’intégration du Togo dans l’Alliance pour l’Émergence du Sahel (AES). Dans son message, il souligne l’importance de renforcer les liens entre les nations sahéliennes et le Togo, en insistant sur les bénéfices économiques, sociaux et culturels que cette intégration pourrait apporter. Il met en avant l’interdépendance des économies de la région et la nécessité de bâtir des ponts pour favoriser la coopération transfrontalière. Cette démarche, selon lui, pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour le Togo, notamment en matière de commerce, d’infrastructures et de développement durable, tout en consolidant la stabilité régionale.

En outre, André Kangni Afanou appelle à une approche inclusive et visionnaire, en insistant sur la nécessité de réformes pour garantir une intégration harmonieuse. Il met en avant l’importance de prioriser les intérêts collectifs au-delà des ambitions individuelles, tout en valorisant les échanges culturels et sociaux qui unissent les peuples de la région. Son plaidoyer reflète une volonté de promouvoir une coopération régionale fondée sur la solidarité et le respect mutuel, tout en positionnant le Togo comme un acteur clé dans cette dynamique. Cette lettre ouverte incarne une démarche proactive et inspirante, visant à renforcer le rôle du Togo dans la construction d’une Afrique de l’Ouest plus unie et prospère.

VOICI L’INTÉGRALITÉ DE LA LETTRE DE ANDRÉ KANGNI AFANOU :

Lettre ouverte
A
Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères de la République du Togo


Excellence Monsieur le Ministre Prof. Robert Dussey,
En janvier de cette année, vous avez, lors d’un entretien avec VoxAfrica , évoqué la possibilité pour le Togo de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES). Hier, 11 mars 2025, votre page Facebook officialisait cette réflexion en mettant en avant trois principaux avantages : un accès stratégique maritime pour les États membres, une unité politique renforcée et une souveraineté africaine affirmée. Cette annonce, selon vous, « marque un tournant dans la politique africaine ».


Mais pour nous, elle soulève des interrogations profondes.
En effet, une telle orientation, aux implications majeures pour notre pays et la région, aurait mérité un débat national approfondi. Depuis votre interview de janvier, quelles consultations ont été menées à l’intérieur du pays ? Y a-t-il eu des échanges au sein des institutions actuelles de notre pays (gouvernement, parlement ou autres) ? Est ce qu’en dehors ds institutions, la classe politique, les leaders d’opinion, les universitaires, les acteurs de la société civile, les chefs d’entreprise et les figures culturelles ont été abordée pour débattre des avantages et potentiels inconvénients ? La politique étrangère engageant l’avenir de la nation ne peut être l’apanage d’une seule autorité, aussi compétente soit-elle, sans un véritable dialogue national.


Certes, les États membres de l’AES incarnent aujourd’hui une vision panafricaine qui s’oppose aux influences occidentales que tout africain éclairé percevait comme négatives. les États de l’AES ont su capter l’admiration de leurs peuples et d’autres Africains, en se présentant comme les fers de lance d’une souveraineté retrouvée. Toutefois, ces considérations suffisent-elles à justifier une adhésion du Togo à cette alliance, sans une évaluation rigoureuse des alternatives et des conséquences ?
Les trois avantages que vous mettez en avant – accès maritime, unité politique, souveraineté – pourraient-ils être obtenus par d’autres voies, notamment à travers les cadres multilatéraux existants comme la CEDEAO et l’Union Africaine ? Si ces organisations ont montré des limites, l’option retenue a-t-elle été de chercher à y remédier plutôt que de s’en détourner ? L’efficacité d’un engagement régional repose sur la pérennité des institutions et la cohérence des principes sous-jacents. Il est donc légitime de se demander si l’adhésion à l’AES est une réponse structurelle aux défis du Togo ou une simple posture idéologique.


Par ailleurs, si l’on considère ce que le Togo pourrait gagner en rejoignant l’AES, il est tout aussi essentiel de questionner ce qu’il risquerait de perdre. Actuellement, les États membres de cette alliance sont dirigés par des régimes de transition où les règles de l’État de droit sont suspendues et où les processus électoraux sont mis en pause pour des périodes indéterminées. Or, l’histoire a montré que les transitions prolongées, sans perspectives claires de retour à la légitimité démocratique, peuvent engendrer des incertitudes politiques et économiques dommageables.


Il est indéniable que le panafricanisme est une aspiration partagée par une majorité d’Africains, qu’ils soient ou non membres de l’AES. Toutefois, l’intégration régionale et la souveraineté ne doivent pas être dissociées des principes démocratiques. Des États comme le Ghana et le Sénégal démontrent qu’il est possible d’incarner ces valeurs tout en consolidant des institutions démocratiques robustes. Leur exemple illustre que l’option d’une coopération régionale forte ne s’oppose pas à la nécessité d’un État de droit stable et respectueux des libertés fondamentales.


Monsieur le Ministre, la question qui se pose aujourd’hui n’est pas seulement celle des bénéfices d’une adhésion à l’AES, mais aussi celle du processus qui y mène. Dans l’intérêt des Togolais, des États de la CEDEAO et, au-delà, de l’ensemble des Africains, ne conviendrait-il pas d’ouvrir un véritable débat national sur cette question ? Une décision d’une telle envergure ne saurait être prise sans une concertation large et approfondie. Nous vous exhortons donc à favoriser un dialogue inclusif afin que cette réflexion stratégique soit menée en toute transparence et en prenant en compte les aspirations et préoccupations de l’ensemble des citoyens.


Respectueusement, André Kangni AFANOU, Citoyen africain né sur la merveilleuse Terre du Togo, ce 12.03.2025.

La rédaction

NOTE D'INFORMATION

Depuis le début du mois de septembre 2024, le site miadebenouletogowebtv.com a été victime d'un piratage. Grâce à l'ingéniosité de notre webmaster, nous avons pu rétablir le site, qui a repris ses activités le 13 janvier 2025. Cependant, lors de la récupération des données, nous avons perdu de nombreux articles datant de mai 2023 jusqu'au jour du piratage en septembre 2024.

Nous présentons toutes nos excuses aux hommes, femmes, sociétés, lecteurs et lectrices, ainsi qu'à tous ceux qui nous ont demandé des articles qui n'ont pas pu être récupérés. Nous vous promettons de republier les articles au fur et à mesure de notre progression.

Merci pour votre compréhension.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

cinq × trois =