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« À bas les esclavages des Français, vive les esclaves des Russes ? »

ByTesko2022

Avr 10, 2025

L’Afrique face à ses nouveaux maîtres : Une nouvelle ère ou un vieux scénario sous un autre drapeau ?

La phrase claque, dérange, provoque. Elle circule sur les réseaux sociaux, portée par une jeunesse désabusée, notamment en Afrique francophone : « À bas les esclavages des Français, vive les esclaves des Russes ! » À travers cette formule-choc, c’est un cri de colère, un rejet du passé colonial, une dénonciation du néocolonialisme français. Mais aussi – et plus inquiétant – une fascination montante pour une puissance étrangère, la Russie, perçue comme une alternative à l’Occident. Mais cette alternative est-elle réelle ou simplement un changement de maître ? Analyse d’un glissement géopolitique aux apparences de libération, mais aux relents de servitude moderne.

La colère contre la France : entre mémoire coloniale et réalités actuelles

Un héritage toujours douloureux

L’Afrique francophone ne cesse de réclamer justice face à un passé colonial violent : spoliations, massacres, acculturation. De l’Algérie au Cameroun, en passant par la Guinée ou le Mali, les plaies sont encore ouvertes. Le sentiment d’humiliation historique perdure.

Le néocolonialisme par les faits

Le franc CFA, considéré comme un outil de domination économique ;

La présence militaire française, vue par beaucoup comme un “contrôle déguisé” ;

L’appui diplomatique à des régimes impopulaires, pour préserver des intérêts économiques (Areva, Total, Bolloré…).

Ces réalités nourrissent une haine croissante vis-à-vis de la France, perçue comme un pouvoir paternaliste, sourd aux aspirations des peuples africains.

L’effet miroir : la Russie comme « libératrice » ? Une illusion bien construite

La Russie, nouvel empire des marges

La Russie de Vladimir Poutine se positionne comme l’anti-Occident, le défenseur des nations souveraines contre l’ingérence occidentale. Ce discours trouve un écho puissant dans certains pays africains lassés du “complexe colonial français”.

Mais la Russie n’agit pas par philanthropie : intérêts stratégiques, économiques et militaires guident son expansion.

La stratégie russe : Wagner, propagande et contrats opaques

Le groupe Wagner, bras armé officieux de Moscou, est déployé en Centrafrique, au Mali, au Soudan. Officiellement, pour “protéger” les États. Officieusement, pour accaparer des ressources minières.

L’influence médiatique (via RT ou les réseaux sociaux) pousse une rhétorique anti-française, souvent simpliste mais efficace.

Des contrats extractifs signés sans transparence, parfois plus désavantageux que ceux jadis signés avec l’Occident.

De la dépendance à la servitude volontaire ? Une critique de la naïveté géopolitique

Changer de maître n’est pas être libre

Remplacer une domination par une autre ne constitue pas une émancipation. Si la Russie utilise des mots différents, ses méthodes – militarisation, extraction de richesses, soutien à des régimes autoritaires – reproduisent des schémas bien connus.

Le piège du “partenaire stratégique”

Ce que certains voient comme une victoire souverainiste n’est parfois qu’un transfert de dépendance :

Matériel militaire fourni sans transfert de technologie ;

Présence de mercenaires étrangers sur le sol africain ;

Érosion de la démocratie locale au nom de la « sécurité ».

L’Afrique a-t-elle besoin de maîtres ou de partenaires ?

Vers un nouveau panafricanisme lucide

Des voix africaines s’élèvent pour sortir de la logique binaire “France ou Russie”. L’Afrique doit bâtir ses propres alliances, sur des bases équitables, avec qui respecte sa souveraineté, ses peuples, ses cultures.

Le vrai combat n’est pas entre deux puissances, mais pour l’indépendance réelle de l’Afrique, économique, politique et informationnelle.

La jeunesse africaine en quête de vérité

Sur TikTok, YouTube ou les places publiques, une nouvelle génération de penseurs, créateurs, journalistes, activistes, cherche à dépasser les vieux réflexes de soumission. Ils appellent à :

Exiger la transparence des accords internationaux,

Renforcer les institutions africaines,

Encourager la production locale de savoir et d’innovation.

« Ni maîtres, ni marionnettistes »

Le rejet de la France est compréhensible, parfois légitime. Mais glorifier la Russie comme libératrice est une erreur historique si elle s’accompagne d’un abandon de la vigilance, de la souveraineté, et du regard critique. L’Afrique mérite mieux qu’un changement de chaînes. Elle mérite la liberté. Pas une liberté offerte, mais une liberté construite.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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