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Accaparement des terres par le gouvernement : 20 579 hectares de terres dans Ogou 2 et Ogou 4, les collectivités parlent de projet macabre du Gouvernement

ByTesko2022

Août 18, 2020

Le collectif des propriétaires terriens, de la « Ligue des consommateurs du Togo » et de l’association « Les sept collines » pour dénoncer le projet d’accaparement de terres cultivables dans les communes Ogou2 et Ogou4dans la région des plateaux.

Au Togo, des expropriations abusives par tromperie et duperie de vastes domaines agricoles appartenant à des collectivités, s’assimilant à des accaparements de terres se banalisent.

C’est ainsi que dans les communes Ogou2, Ogou4 riveraines du fleuve Mono qui abrite le Barrage de Nangbéto, 20.579 hectares de terres convoitées par des exploitants agricoles et des investisseurs étrangers sont en passe d’être immatriculés comme étant propriété de l’Etat togolais. Le problème se pose aussi dans la commune d’Anié2, mais ne disposant pas d’informations concrètes sur ce cas, il vous sera exposé au temps opportun. Cette convoitise explique le processus déclenché par le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales ayant abouti aux réquisitions du Conservateur de la propriété foncière, Directeur des affaires cadastrales et domaniales, visant l’enregistrement des domaines convoités dans le patrimoine de l’Etat.

La réquisition no 965-RP du 12 Avril 2019 concerne un terrain d’une contenance totale de 8.403 hectares 96 ares 79 centiares, situé dans les cantons d’Akparé et de Katoré, dans la Préfecture de l’Ogou ; borné au nord par une route de 30 mètres et le fleuve Mono, au sud et à l’ouest par la propriété de l’Etat togolais, au Sud par une route de 30 mètres, à l’Est par la propriété de l’Etat et une route de 30 mètres et à l’Est par le fleuve Mono. La réquisition n° 966-RP également du 12 Avril 2019 concerne un terrain d’une contenance totale de 12.174 hectares 90 ares 30 centiares, situé dans les cantons de Ountivou dans la Préfecture de l’Ogou et Glito dans la Préfecture de l’Anié ; borné au nord par la propriété de l’Etat togolais, au Sud par une route de 30 mètres, à l’Est par la propriété de l’Etat et une route de 30 mètres et à l’Ouest par la propriété de l’Etat togolais et le fleuve Mono.

En fait ces limites, volontairement imprécises, forment sur chacune des deux berges, le long du cours d’eau, depuis le barrage au sud jusqu’au village Kolokopé au nord, un polygone irrégulier d’une largeur de 10 kilomètres à partir du milieu du lit mineur du fleuve Mono. Cette superficie que s’attribue l’Etat englobe plus de 50 villages qui seraient rayés de la carte du Togo. Pour justifier cette forfaiture, le gouvernement prend prétexte du décret 84-171 du 25 septembre 1984 autorisant et déclarant d’utilité publique l’aménagement hydroélectrique de Nangbéto sur le fleuve Mono qui délimite la zone de la retenue du Barrage de Nangbéto comme suit :

  • au Nord, la piste Anié/Kolokopé et une ligne fictive Kolokopé/frontière du Bénin ;
  • au Sud, la piste Atakpamé/Kpakpo et une ligne fictive Kpakpo/Outivou/frontière du Bénin ;
  • à l’Est par la frontière du Bénin
  • à l’Ouest par la Nationale1 Atakpamé/Anié.

Dès la réception de ces récépissés, nous, collectivités des communes Ogou2 et Ogou4, indignées et préoccupées, avions formulé une opposition auprès du Conservateur de la propriété foncière, Directeur des affaires cadastrales et domaniales. En effet, pour réaliser le réservoir du Barrage de Nangbéto, nombre de collectivités avaient déjà été déplacées contre leur gré et recasées dans des conditions scandaleuses par le gouvernement sur les sites qu’elles occupent actuellement. Dès lors, comment comprendre qu’aujourd’hui on cherche encore à les déplacer ? Pourquoi ? Pour aller où ?

Qu’on se le dise, quand l’État censé protéger les citoyens, nous spolie alors qu’il nous avait déjà abandonnés à notre triste sort depuis 1987, avec l’appui de la société civile, en l’occurrence la Ligue togolaise des consommateurs et l’Association des sept collines, nous avons l’impérieux devoir de nous indigner et d’engager des actions légales pour rentrer dans nos droits.

Non ! Nous ne voulons pas qu’on s’accapare cette fois encore de nos terres nourricières et ancestrales, pour les brader à des sociétés qui n’ont qu’un but : mettre la main sur l’agriculture togolaise et de facto mettre à mal notre souveraineté alimentaire, empêchant le renouvellement des agriculteurs locaux et occasionnant le chômage rural

Outre notre démarche légale, nous, populations des communes de Ogou 2 et Ogou 4, voudrions informer à travers cette conférence de presse, l’opinion nationale et internationale de ce projet macabre du gouvernement contre ses administrés et déclarons solennellement que nous allons nous battre par tous moyens légaux, y compris des recours aux juridictions internationales, pour faire échec à cette initiative qui vise à nous plonger encore plus dans la misère.

Nous prenons à témoin la Banque mondiale et surtout la CEB. Elles doivent désormais mettre un bémol à cette position de « Ponce Pilate », afin de défendre des populations trop longtemps bafouées dans leurs droits.

Nous espérons que nos cris de colère et de détresse de ce matin seront entendus et que nos actes d’opposition seront pris en considération par les autorités afin qu’elles reviennent sur leur décision et qu’elles étudient par ailleurs toutes les mesures de mitigation en vue de compenser les lourds impacts négatifs sur nos terres, de ce bien commun qu’est le Barrage de Nangbéto.

Fait à Lomé, le 17 Août 2020

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