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Audit annoncé de six sociétés d’État : Le classique de la comédie loufoque sur fond du dilatoire permanent

ByTesko2022

Mar 11, 2025

En réponse à la sortie du Front « Touche pas à ma constitution » demandant un sérieux audit des sociétés d’État, des sources officielles annoncent un audit. Sous d’autres cieux, cet exercice de transparence annoncé aurait réjoui plus d’un. Mais au Togo, les populations sont dubitatives quant à la sincérité de cet audit. Comme d’autres avant, le rapport et les recommandations qui en sortiront rejoindront les armoires déjà bien remplies de documents du même genre.

Depuis quelques jours, le rapport de la cour des comptes sur l’exécution du budget exercice 2022 suscite beaucoup de débats. En effet, le rapport fait état d’une participation pour le moins surprenante, pour ne pas dire ridicule, des sociétés d’État à ce budget. Les sociétés d’État n’ont mobilisé qu’environ 15 milliards de FCFA. Pendant que des sociétés brassant des dizaines, voire centaines de milliards de FCFA n’y contribuent que faiblement (3,5 milliards FCFA pour la LONATO, 1 milliard FCFA pour le Port autonome de Lomé, par exemples.), d’autres comme WACEM-SA, la Société aéroportuaire de Lomé Togo (SALT), la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT), SCAN-MINES-SA et le Groupement togolais d’assurance (GTA) n’ont rien donné.

« Comment la société qui gère les phosphates, la plus importante ressource minière du pays, n’arrive-t-elle pas à mettre 1 seul Franc au budget de l’Etat ? Dans quelle poche va l’argent du phosphate ? », s’est offusqué le Front Touche pas à ma constitution qui avait alerté l’opinion sur cette affaire. « Il faut entamer un audit général de toutes les sociétés d’État ou les entreprises dans lesquelles il a une participation, parce que ce qu’on observe est simplement inacceptable pour les Togolais », avait exigé Nathaniel Olympio, Président du Parti des Togolais, l’un des leaders du mouvement.

Un simulacre d’audit annoncé

Contrairement à ses habitudes laxistes, le gouvernement a presque immédiatement réagi à l’affaire. Comme s’il venait lui aussi de découvrir le rapport sur l’exécution du budget. Une obligation est faite aux sociétés d’Etat de diligenter des audits. « Selon nos informations, les premiers audits devraient être finalisés cette année. Si cette mesure cible initialement six entités stratégiques, elle devrait s’étendre progressivement à d’autres entreprises. Les institutions concernées sont le Port Autonome de Lomé (PAL), la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET), la Togolaise des Eaux (TdE), l’Union Togolaise de Banque (UTB), la Loterie Nationale Togolaise (LONATO) et la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT) », a écrit le confrère togofirst.

Dans tout pays où la bonne gouvernance est la chose la mieux partagée, cette réactivité aurait été applaudie. Mais au Togo, elle suscite nombre d’interrogations au regard de la politique de l’impunité et de l’opacité que prône le régime à la tête depuis bientôt 60 ans. « Serait-ce de la poudre aux yeux afin de détourner l’attention des Togolais qui continuent de s’indigner de ces pratiques officiellement mises en lumière par la Cour des Comptes ? », s’est d’ailleurs interrogé le Front Touche pas à ma constitution dans un communiqué avant d’ajouter « le gouvernement réservera-t-il à cet audit une suite différente des cas malversations révélées dans d’autres dossiers ».

En effet, le régime au pouvoir n’a jamais donné suite aux multiples détournements qui ont été mis en exergue dans des dossiers comme la gestion riposte Covid19 (Cour des Comptes), le scandale pétrolegate (500 milliards de francs CFA/ rapport de l’Inspection Générale des Finances), les fonds de participations des éperviers à la CAN, la route Lomé – Vogan etc, souligne-t-on. Par son laxisme et sa politique de rétribution du zèle de ses tenants, le régime a laissé la corruption et la gabegie se propager dans le pays telle une épidémie. Les outils et les structures de lutte contre la corruption mises en place ne servent qu’à cacher les tares qui paralysent le développement du pays, repoussant les investisseurs sérieux. Et quand les populations délaissées haussent le ton, on fait une mise en scène pour les adoucir.

Un classique de la comédie à la togolaise

Au Togo, ce n’est plus un secret. Le jeu de couleur simulant un certain intérêt aux cris de détresse, le régime en est un expert reconnu, ignorant les enjeux essentiels se jouant des populations. Que peut-on attendre d’un audit orchestré par un régime qui se plait à jouer les pantomimes ? En effet, l’audit annoncé n’est sans nul doute qu’une nouvelle mise en scène pour détourner l’attention du peuple tenu depuis 2018 dans un rôle de spectateur. Les Togolais sont aujourd’hui contraints de suivre sans dire mot la comédie burlesque du régime togolais. Sinon, comment comprendre qu’un gouvernement qui conduit le pays à contrecourant, sourd aux frustrations des populations, puisse décider d’un tel projet, si ce n’est pour un gain politique. Sachant que pour le régime, la politique politicienne est une priorité absolue pour consolider sa mainmise sur le pays.

En effet, au travers de la nouvelle constitution, Faure Gnassingbé semble avoir trouvé la panacée pour demeurer seul maître du Togo avec une gouvernance solitaire déconnectée des réalités socio-économiques des citoyens. Malgré le désaveu d’une grande partie de l’opinion et de la classe politique, le régime persiste dans son projet taillé sur mesure pour un règne sans partage de celui qui l’incarne aujourd’hui. Le régime en apnée qui tend vers la suffocation revisite l’une de ses vieilles méthodes : les annonces propagandistes. Le simulacre d’audit annoncé y entre parfaitement. C’est une vérité immuable.


Source: Journal « Le Correcteur », Lemy Egblongbeli

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