C’est de bonne guerre, on essaie d’opposer et de diviser les militaires et la population du Mali, en faisant croire qu’il suffirait que les militaires passent le pouvoir à un gouvernement civil pour que les souffrances des Maliens cessent ! On attend de la population qu’elle fasse pression sur les militaires pour que la transition advienne au plus vite et que les militaires retournent dans leur caserne. Dans ce sens, le matin du 8 septembre, le journaliste de RFI disait que les militaires font diversion (sous-entendu pour faire durer l’attente) en prétextant des rencontres de concertation avec la population.
Mais ce qu’on ne dit pas c’est que si les militaires ont pris le pouvoir, c’est parce qu’un gouvernement civil ne donnait pas satisfaction, c’est parce qu’un gouvernement civil était la source des souffrances de la population.
Si ce gouvernement civil avait cherché le bonheur des Maliens, si les citoyens de Bamako à Sikasso, de Kayes à Gao et Kidal, de Ségou à Mopti,
de Tombouctou à Taoudenni, ne souffraient pas tant, il n’y aurait pas eu de M5, pas des semaines et des semaines de manifestation pour demander le départ d’IBK. Si IBK avait écouté le peuple malien à temps, les militaires ne seraient pas intervenus, et surtout, surtout, si la CEDEAO, ne s’était pas positionnée explicitement et implicitement en faveur d’IBK contre le
peuple malien, on n’en serait pas là aujourd’hui.
Ainsi, il est absolument indispensable, alors qu’on essaie de jeter le trouble dans l’esprit des gens, de bien faire le tri entre, coupables, bourreaux et responsables.
Du pourrissement de la situation lors des manifestations du M5 est responsable : IBK Malgré l’escalade de la violence, malgré les morts, il n’a pas voulu entendre raison et céder aux revendications des citoyens maliens. Cependant, il faut avouer qu’il s’entêtait aussi parce que ses pairs, chefs d’État de la CEDEAO, l’encourageaient à tenir bon, l’assurant qu’ils arriveraient à le faire rester à la tête de L’État Malien (avec le soutien de certains membres de la communauté internationale, évidemment).
Par conséquent avant le coup d’état, période où la CEDEAO a soutenu IBK dans son à faire souffrir le peuple malien, on peut dire que la CEDEAO s’est conduite comme un véritable bourreau.
Du pourrissement de la situation lors des manifestations du M5 est co-responsable : la CEDEAO.
Du pourrissement de la situation lors des manifestations du M5 a été victime : le peuple Malien.
Du coup d’État est responsable : l’armée Malienne
L’armée Malienne a décidé de donner un coup d’arrêt à l’ordre institutionnel en cours au Mali. Pourquoi ? Parce que l’ordre institutionnel qui régnait ne répondait plus aux aspirations du peuple souverain, souverain pour demander et réclamer l’alternance. C’est ce qu’il a fait mais il s’est opposé au refus d’IBK. Par conséquent d’une certaine manière on peut considérer qu’IBK est le responsable du coup d’état qui n’aurait pas eu lieu s’il avait accepté de négocier avec les représentants de la population en colère à cause de ses souffrances.
Des causes lointaines du coup d’état est responsable : IBK
Des causes lointaines du coup d’état est victime : le peuple Malien
De la situation actuelle est coupable : la CEDEAO
La CEDEAO a décidé d’appliquer des sanctions strictes au Mali. Pourquoi ? A cause du coup d’état ? Parce que c’est un fait de non droit ?
Et les tripatouillages, et le non-respect des constitutions en Guinée, au Togo, en Côte d’Ivoire, tous États membres de la CEDEAO, institution qui se présente pourtant comme une championne du droit ! Et les entorses aux libertés publiques dans ces pays : liberté de manifestation par exemple au Togo et en Guinée, sur le territoire de la CEDEAO, qui prétend défendre le droit.
Dans la situation actuelle où la CEDEAO s’entête à faire souffrir le peuple malien, on peut dire que la CEDEAO est un véritable bourreau.
De la situation actuelle est victime : le peuple Malien
Les responsabilités sont partagées entre IBK, l’armée malienne et la CEDEAO. Cependant nous attribuons la qualification de bourreau à la CEDEAO, parce que les actes posés par cette institution en font un bourreau aux deux sens du terme : personne qui exécute les peines et personne qui martyrise physiquement et moralement.
Cependant, quelle que soit la façon dont on retourne le problème, c’est le peuple Malien qui est la victime. Mais avec lui, il y a également, les citoyens des autres pays de la CEDEAO.
En effet si les Maliens n’arrivent pas à vendre leurs bœufs, cette marchandise manque aussi à ceux qui les achetaient dans la sous-région essentiellement. Si le bazin ne sort plus des boutiques de Bamako, il ne circule pas non plus dans les autres pays autour du Mali. Fermer les frontières avec le Mali, c’est priver les populations ouest-africaines des échanges qu’elles entretenaient avec leurs frères maliens.
Mais au-delà, l’attitude de la CEDEAO conforte tous ces chefs d’Etat qui croient qu’ils peuvent toucher à la Constitution d’un pays ou la violer, qu’ils peuvent molester ou tuer les citoyens qui protestent contre cela, qu’ils peuvent empêcher les populations de jouir de leur droit à manifester leur mécontentement, qu’ils peuvent même, comme cela s’est vu à Lomé le 5
septembre dernier, arrêter et garder au commissariat, pendant des heures, des citoyens qui regardaient simplement un film sur Martin Luther King sur le pas de leur porte.
Ce qui ne va pas, c’est que tout cela se fait en toute impunité. Allons-nous continuer à nous taire ? Lorsqu’on sait qui est la victime, lorsqu’on connait le ou les coupables, alors que recommande-t-on aux victimes : de porter plainte et de se porter parties civiles.
Comment allons-nous réaliser cela, nous peuples de la CEDEAO ?
Commençons par porter plainte, en nous faisons entendre à propos de nos souffrances, spécialement celles causées par les agissements et les silences de la CEDEAO. Faisons-nous entendre dans nos pays, mais aussi ensemble, le même jour, pour que le monde entier nous entende.
Dans le même temps constituons notre dossier sur les préjudices subis depuis des années à cause du Club des Chefs d’Etat de la CEDEAO, qui ne peuvent en aucun cas demeurer impunis.
L’heure de la CEDEAO des peuples a sonné, ne la laissons pas passer !
citeauquotidien@gmail.com
Lomé, le 11 septembre 2020
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