L’idée de ralentir la propagation du virus dans le Grand Lomé et d’éviter une nouvelle flambée de cas dans les premières semaines de l’année 2021 va faire prendre au Conseil scientifique de nouvelles dispositions. Ainsi est d’ores et déjà envisagé un couvre-feu allant du 18 décembre au 3 janvier, et les horaires pourront se situer entre 22h et 6h, avec un réaménagement spécial pour les 24 et 31 décembre, jours de réveillon. Des mesures vont naturellement toucher les bars, restaurants et autres lieux de loisirs.
Rien n’est encore arrêté en termes de décision, mais ce ballon d’essai a du mal à passer dans l’opinion. Et beaucoup sont ceux qui, dès l’annonce de l’éventualité d’un nouveau couvre-feu, se sont rebiffé. Comme si l’Etat, ou, pour mieux dire, le Conseil scientifique leur ôtait ce qui leur reste de spécial, qui plus est en période de fin d’année. Le Conseil national a beau dire, cette décision ne saurait satisfaire à l’opinion. On ne lui demande évidemment pas de plaire à celle-ci, mais il serait bien que des gardiens de la sécurité sanitaire revoient leur copie par trop surfaite.
C’est tout ce qui rend respirables les populations qui se voient menées non pas à la courte épée, mais avec raison et tact. Il est vrai que les cas de coronavirus se multiplient à un rythme exponentiel au Togo, mais de là à vouloir instaurer un couvre-feu parce qu’il y aurait une flambée de cas dans les premières semaines de l’année 2021, c’est vite dit. Cette décision, quelque ébauchée qu’elle soit, risque de compliquer le paradigme. On confisque nos libertés : le message orwellien va son train déjà, et les habitants de Lomé s’apprêtent déjà à jouer les filles de l’air, et font, chose incroyable, le projet d’aller en dehors de Lomé.
Conséquence, il y aura une importation d’autres cas du Grand Lomé vers les périphéries. Ceux qui ne pourront sortir de Lomé vont s’organiser de façon à fêter en famille ou entre amis. C’est déjà ça. Là encore, le risque de contamination n’en sera que plus élevé. Est-ce là la meilleure façon de procéder ? Le Conseil scientifique croit bien faire en voulant instaurer un couvre-feu, mais qu’il prenne garde que l’addition ne soit plus salée qu’elle ne l’était avant les réveillons. Avec un couvre-feu, on n’est pas plus à l’abri que sans. Et le Togo n’est pas davantage en grand danger que d’autres pays où le mal répand la terreur avec une certaine rigueur. Cela soit dit sans verser dans l’approximation.
Les autorités sanitaires ont toujours le moyen de revoir les choses. Arrêter « une stratégie efficace intégrant les mesures sanitaires idoines qui seront annoncées ultérieurement», comme l’a affirmé communique l’Exécutif, ne doit pas être synonyme de psychose.
Source: Journal Le Correcteur N°966
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