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Culture et Fraternité : Quand la plénitude culturelle devient le pont entre les peuples

ByTesko2022

Avr 30, 2025

Dans un monde fragmenté par les conflits, les replis identitaires et les inégalités, la culture demeure l’un des derniers refuges de l’humanité, un langage universel capable de réunir ce que la politique ou l’économie divisent.

Aujourd’hui plus que jamais, la plénitude culturelle – c’est-à-dire l’expression sereine, libre et assumée d’une culture dans toute sa profondeur – est appelée à jouer un rôle central dans la construction de sociétés fraternelles, tolérantes et solidaires.

En Afrique, riche de plus de 2 000 langues, de centaines d’ethnies et de traditions vivantes, cette plénitude n’est pas une utopie, mais une nécessité vitale pour surmonter les héritages de la colonisation, les clivages post-indépendance et les défis de la mondialisation.

Comprendre la plénitude culturelle : une identité épanouie, pas refermée

Par plénitude culturelle, on entend la capacité d’un peuple à s’identifier pleinement à sa culture, à la vivre avec dignité et ouverture, sans l’imposer, ni la subir. Cela suppose une connaissance de son histoire, de ses langues, de ses arts, mais aussi une reconnaissance des autres cultures comme légitimes, dignes et enrichissantes.

Être pleinement soi pour mieux accueillir l’autre : telle est la dynamique de la plénitude culturelle.

Dans cette perspective, un jeune Malien parlant le bambara, écoutant le balafon, tout en étudiant la philosophie grecque et en s’ouvrant au hip-hop américain, n’est pas aliéné, mais riche. Sa culture ne s’oppose pas à celle des autres ; elle dialogue, elle se transforme, elle s’élève.

Quand la culture devient un outil de fraternisation

L’Afrique a souvent été confrontée à des fractures internes — tribales, linguistiques, religieuses — exacerbées par les colonisateurs, puis entretenues parfois par les élites. Pourtant, l’histoire africaine est aussi celle des brassages, des échanges et des coexistences culturelles pacifiques.

Les festivals de musique comme Mawazine au Maroc, FESPACO au Burkina Faso, ou MASA en Côte d’Ivoire, témoignent de la capacité de la culture à rassembler des peuples aux identités diverses autour d’une émotion commune.

Les proverbes africains regorgent d’enseignements sur la paix, la solidarité, l’accueil de l’autre. Par exemple :

« L’homme est la médecine de l’homme » (proverbe wolof)
« Une seule main ne peut pas ramasser la farine » (proverbe éwé)

Ces mots traduisent une vision profondément fraternelle des rapports humains, ancrée dans les cultures traditionnelles.

Plénitude culturelle et mondialisation : un équilibre à trouver

Face à l’uniformisation culturelle imposée par les géants du numérique, comment préserver la singularité africaine sans se refermer sur soi ? La solution n’est pas le rejet, mais la création. Créer en langue locale, produire du contenu culturel endogène, valoriser les savoirs ancestraux tout en les adaptant aux enjeux contemporains.

Des initiatives concrètes voient le jour :

Des start-ups développent des plateformes éducatives en langues africaines.

Les cinéastes africains s’approprient leurs récits, dénonçant les clichés venus de l’extérieur.

Les influenceurs culturels redonnent voix aux traditions orales, à travers les formats modernes comme TikTok ou YouTube.

Ces efforts participent à construire une confiance culturelle, indispensable pour que les peuples africains puissent dialoguer entre eux et avec le monde sans complexe ni effacement.

Éducation et transmission : les clés de la fraternisation culturelle

Si la culture peut être un vecteur de fraternité, elle ne l’est que si elle est connue, transmise, vécue. Trop souvent, les jeunes Africains connaissent mieux les stars de Hollywood que les écrivains de leur pays, parlent mieux le français ou l’anglais que leur langue maternelle, valorisent des esthétiques importées plutôt que les expressions locales.

Il ne s’agit pas d’opposer les cultures, mais de restaurer un équilibre.

Les systèmes éducatifs africains doivent intégrer de façon sérieuse l’enseignement de l’histoire africaine, des langues locales, des arts traditionnels et contemporains. C’est en cultivant cette connaissance que les jeunes pourront développer une fierté culturelle éclairée — et donc une ouverture sincère à l’autre.

Culture, paix et développement : un triangle vertueux

De nombreuses études montrent que les sociétés où la diversité culturelle est reconnue et valorisée sont moins enclines aux violences intercommunautaires. En Afrique, où les conflits identitaires restent fréquents, investir dans la culture est donc un enjeu de paix.

Mais la culture est aussi un levier économique : artisanat, musique, cinéma, mode, gastronomie — autant de domaines créateurs d’emplois et de richesses, à condition que les talents soient soutenus, protégés, valorisés.

La fraternisation culturelle ne doit pas rester une idée noble, mais devenir une politique publique active, soutenue par des budgets conséquents, des institutions dynamiques, et la volonté collective de vivre ensemble dans la dignité.

Se reconnaître dans sa culture pour mieux rencontrer l’autre

La plénitude culturelle n’est pas une fin en soi. Elle est un tremplin vers l’harmonie entre les peuples. Car une culture qui s’assume pleinement est une culture qui n’a pas peur de dialoguer, de s’enrichir, de tisser des ponts.

L’Afrique, riche de ses langues, de ses récits, de ses esthétiques, a entre ses mains les outils d’un vivre-ensemble apaisé et fertile. À condition que ses enfants redécouvrent la fierté d’être eux-mêmes, et qu’ils tendent la main aux autres avec respect et confiance.

Dans un monde de murs, faisons de la culture un chemin. Et que ce chemin mène à la fraternité.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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