• mer. Mai 14th, 2025

MIADEBENOULETOGOWEBTV

Miadebenouletogowebtv

Décadence du Togo : responsabilité, un mot que Bawara ne connait pas

ByTesko2022

Mai 9, 2025

Majoritairement engagés à trouver le bouc émissaire parfait aux maux togolais, les alchimistes et apothicaires du régime togolais continuent de chercher la potion magique. Après différentes tentatives ridicules les unes que les autres, Gilbert Bawara, ministre de la Réforme du Service public, du Travail et du Dialogue social vient de trouver un nouveau coupable désigné au brouillard de vision dont souffrent les gouvernants depuis plus de 50 ans. Une fuite effrénée de responsabilité qui lève un peu plus le voile sur les déboires narratifs d’un pouvoir exécutif irresponsable.

Dans la vie réelle comme en politique, la quête d’une solution à un problème commence inéluctablement par sa cause et les responsabilités engagées. Au Togo, face au constat d’échec cuisant incontestable par tout esprit éclairé, le régime togolais s’enferme depuis des lustres dans une inconcevable fuite de responsabilité. Une tactique adoptée et utilisée par le gouvernement togolais pour se dédouaner de son incapacité à offrir aux Togolais le minimum vital. C’est ce que confirme le ministre de la Réforme du Service public, du Travail et du Dialogue social.

Le brouillard Bawara

Dans un entretien accordé à l’Agence togolaise de presse publié la semaine dernière, Gilbert Bawara a montré qu’au sein de l’exécutif togolais, les convictions partisanes l’emportent sur la responsabilité. Il a offert aux Togolais des contorsions pour le moins indignes d’un responsable politique, ministre depuis près de 20 ans.

En effet, pour l’homme qui est dans le cercle de Faure Gnassingbé depuis son arrivée au pouvoir, la crise sociopolitique des années 90 issue de la volonté manifeste du régime togolais de ne pas s’ouvrir à la démocratie et de permettre au peuple de sortir de la survie permanente à leur imposer par une politique incohérente. « La crise sociopolitique et ses répercussions sur le plan économique, en termes de rupture brutale de l’élan de développement que notre pays avait amorcé, nous n’avons pas encore fini de payer les conséquences de l’effondrement de l’économie, les conséquences de la suspension de la coopération avec les principaux partenaires au développement, les conséquences de la réduction drastique des ressources et des investissements dans tous les secteurs, aussi bien les grandes infrastructures, les grands équipements, mais surtout dans les secteurs sociaux, la santé, l’éducation, l’eau », s’est défendu le ministre Bawara.
Selon l’ancien employé des Nations Unies, depuis l’avènement de Faure Gnassingbé , « le gouvernement s’est engagé à payer progressivement les arriérés de salaire, à faire des gestes envers les fonctionnaires, à réintégrer certains agents publics, y compris dans le secteur de l’enseignement, qui avaient été licenciés parce que peut-être, ils ont posé des actes répréhensibles. Ils ont été réintégrés dans la fonction publique. Et puis, on a commencé à redresser les régimes de sécurité sociale, à payer les pensions qui n’étaient pas payées, à redresser la Caisse nationale de sécurité sociale, recommencer à recruter».
Sur la situation sociale du pays, Gilbert Bawara explique que des mesures sociales à fort impact ont été prises pour soulager les Togolais. « Des mesures sociales, aussi bien au niveau de l’eau et de l’électricité pour les couches sociales vulnérables, et la poursuite de la subvention des produits pétroliers qui profite à tout le monde. C’est vrai qu’il y a débat sur l’impact de cette mesure, parce que quand tu vas à la pompe, on ne te demande pas si tu es conducteur de zémidjan, si tu es au chômage, pauvre, ministre, ou si tu es PDG avant qu’on ne te serve du carburant, donc cette mesure bénéficie à tout le monde, y compris à ceux qui ne le mériteraient pas», a-t-il déclaré. « Le phénomène d’inflation et de la vie chère, ce n’est pas seulement quelque chose de purement togolais, mais nous essayons de faire le maximum. La solution définitive, c’est l’augmentation de la production nationale. La production nationale, ça ne se décrète pas. C’est un ensemble de facteurs qu’il faut associer », a-t-il ajouté.

Gymnastiques et contorsions

Face à l’évolution inquiétante de la vie chère, plusieurs mesures dites sociales avaient été annoncées par le gouvernement. Ces mesures, dont certaines n’ont d’ailleurs jamais rentré en application se sont révélées inefficaces avec un impact quasiment insignifiant sur le quotidien des populations. La majorité des Togolais végètent aujourd’hui dans une précarité indicible.

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, le taux d’extrême pauvreté au Togo est estimé à 26,2 %, ce qui est supérieur aux autres pays de la région. Chaque année, plus de nouveaux pauvres sont créés par la mauvaise gouvernance du pays.

A titre d’exemple, la subvention des produits pétroliers présentée comme profitable à « tout le monde » est inexacte. En effet, l’essentiel des subventions aux carburants est capté par les ménages riches. « On croit souvent que les subventions profitent aux plus pauvres, mais ce sont surtout les ménages les plus aisés qui en bénéficient, car ils utilisent davantage de produits pétroliers. Par exemple, en Afrique, 65 % des subventions énergétiques profitent aux 40 % aisés de la population. Mais les avantages procurés par les subventions varient aussi sensiblement d’un produit à l’autre. Les subventions à l’essence sont les plus régressives : plus de 80 % de l’aide qu’elles apportent profitent aux 40 % de la population les plus riches », explique Fonds monétaire international (FMI) dans une note.

Sur le plan politique, le ministre Bawara semble avoir perdu la notion de la réalité. Le ministre a oublié que l’instabilité politique et ses corollaires sont des conséquences du refus du régime d’Eyadema incarné aujourd’hui par Faure Gnassingbé de s’opposer au vent de la démocratie. Une déréalisation dont souffre les tenants du régime qui laisse croire qu’ils n’ont aucune volonté d’incarner un semblant de changement contrairement à ce qu’ils tambourinent avec le changement unilatéral de la constitution du pays.

Des dirigeants qui ne prennent pas la responsabilité de leurs actes et ne ressentent aucune douleur face à la souffrance de leur population est de toute évidence une marque de mépris. Sur ce point, le ministre Gilbert Bawara détient le trophée.

Source: Journal ‹‹ Le Correcteur ››, Lemy Egblongbéli

NOTE D'INFORMATION

Depuis le début du mois de septembre 2024, le site miadebenouletogowebtv.com a été victime d'un piratage. Grâce à l'ingéniosité de notre webmaster, nous avons pu rétablir le site, qui a repris ses activités le 13 janvier 2025. Cependant, lors de la récupération des données, nous avons perdu de nombreux articles datant de mai 2023 jusqu'au jour du piratage en septembre 2024.

Nous présentons toutes nos excuses aux hommes, femmes, sociétés, lecteurs et lectrices, ainsi qu'à tous ceux qui nous ont demandé des articles qui n'ont pas pu être récupérés. Nous vous promettons de republier les articles au fur et à mesure de notre progression.

Merci pour votre compréhension.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

quinze − 11 =