Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest, est confronté depuis des décennies à des défis majeurs en matière de gouvernance et de corruption. Le dernier rapport de Transparency International, publié en 2024, offre un éclairage précis sur l’état de la corruption dans le pays, mettant en évidence des progrès modestes mais significatifs, tout en soulignant les obstacles persistants à surmonter.

Classement et score du Togo en 2024
Selon le Corruption Perceptions Index (CPI) 2024 de Transparency International, le Togo a obtenu un score de 31 sur 100, se classant ainsi 126e sur 180 pays évalués. Ce score reflète une légère amélioration par rapport aux années précédentes, où le pays oscillait autour de 28 à 30 points. Cette progression, bien que modeste, indique une perception légèrement moins négative de la corruption dans le secteur public togolais.
Analyse des facteurs contributifs
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette évolution :
Renforcement des institutions anti-corruption : Le gouvernement togolais a entrepris des réformes visant à renforcer les organes chargés de lutter contre la corruption, notamment en dotant ces institutions de moyens accrus et en promouvant une plus grande transparence dans les procédures administratives.
Engagement de la société civile : Des organisations locales, telles que l’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE-Togo), Réseau Panafricain des Journalistes pour la Supervision des Élections et la lutte contre la Corruption (REPAJOSEC ) et autres jouent un rôle crucial en sensibilisant la population aux méfaits de la corruption et en offrant des plateformes pour dénoncer les abus. L’ANCE-Togo, en collaboration avec Transparency International, a mis en place des Centres d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne (ALAC) dans plusieurs régions du pays, offrant une assistance gratuite et confidentielle aux victimes de corruption.

Volonté politique affichée : Les autorités togolaises ont, à plusieurs reprises, exprimé leur détermination à combattre la corruption, notamment en adhérant à des initiatives internationales et en mettant en œuvre des politiques nationales axées sur la bonne gouvernance.
Défis persistants
Malgré ces avancées, le rapport souligne plusieurs obstacles majeurs :
Corruption endémique dans le secteur public : Les pratiques corruptives restent profondément ancrées dans certaines administrations, affectant la qualité des services publics et la confiance des citoyens envers leurs institutions.
Manque de transparence dans les marchés publics : Les procédures d’attribution des marchés publics manquent souvent de transparence, ce qui favorise le népotisme et le détournement de fonds.
Faible indépendance judiciaire : L’ingérence politique dans le système judiciaire entrave la poursuite efficace des affaires de corruption, dissuadant ainsi les dénonciations et les enquêtes approfondies.
Recommandations pour un avenir meilleur
Pour consolider les progrès réalisés et s’attaquer aux défis persistants, le rapport de Transparency International propose plusieurs recommandations :
Renforcer l’indépendance des institutions judiciaires et anti-corruption : Assurer que ces organismes puissent opérer sans pression politique, avec des ressources adéquates pour mener à bien leurs missions.
Promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques : Mettre en place des mécanismes clairs et accessibles pour le suivi des dépenses publiques, impliquant la société civile et les médias dans le processus de surveillance.
Encourager la participation citoyenne : Sensibiliser la population à ses droits et aux mécanismes de dénonciation de la corruption, tout en garantissant la protection des lanceurs d’alerte.
Adopter des technologies numériques : Utiliser des plateformes en ligne pour les services publics afin de réduire les interactions humaines susceptibles de favoriser la corruption et d’accroître la transparence des procédures.
Le rapport de Transparency International sur le Togo en 2024 met en lumière une situation contrastée : des avancées notables dans la lutte contre la corruption, mais également des défis structurels persistants. La route vers une gouvernance transparente et efficace est encore longue, mais avec une volonté politique soutenue, l’engagement de la société civile et la mise en œuvre de réformes structurelles, le Togo peut espérer améliorer significativement son indice de perception de la corruption dans les années à venir.
Dimitri AGBOZOH -GUIDIH
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