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Démocratie africaine en construction : Entre espoirs, défis et détermination populaire

ByTesko2022

Juin 6, 2025

Une démocratie jeune, mais résiliente: La démocratie en Afrique n’est pas une évidence héritée. C’est un édifice en construction, posé sur les ruines du colonialisme, les soubresauts des régimes autoritaires et les exigences d’une jeunesse de plus en plus consciente. Des urnes parfois contestées aux coups d’État encore fréquents, en passant par les réveils citoyens et les innovations électorales, le chemin de la démocratie africaine est sinueux, mais il avance.

Au-delà des échecs visibles et des reculs inquiétants, l’Afrique démocratique respire, tâtonne, apprend, corrige, et surtout, ne renonce pas. Cet article dresse un état des lieux sans complaisance, mais plein d’espoir, sur la démocratie africaine en construction.

Héritage et histoire : des fondations instables mais riches

L’histoire démocratique de l’Afrique postcoloniale est marquée par des paradoxes :

Les indépendances politiques ont souvent été suivies de régimes à parti unique, parfois violents, où la démocratie était réduite à des slogans.

Les années 1990 ont marqué un tournant avec la vague de conférences nationales, de nouvelles constitutions et d’élections pluralistes.

Mais la consolidation démocratique reste lente, freinée par des élites peu enclines à céder le pouvoir et des institutions encore fragiles.

Pourtant, de ce passé chaotique émergent des traditions anciennes de gestion participative (palabres, conseils de village, consensus communautaire) que certaines démocraties africaines tentent de réhabiliter dans les systèmes modernes.

Des élections, oui, mais sont-elles démocratiques ?

Aujourd’hui, presque tous les pays africains organisent des élections régulières, mais la qualité de ces élections pose encore question :

Fraudes électorales, clientélisme, manipulations constitutionnelles, achat de voix, limitation de la liberté d’expression, coupures d’Internet : la liste des entorses est longue.

La réécriture des constitutions pour permettre des troisièmes mandats ou plus reste une plaie vive dans plusieurs pays.

Des observateurs internationaux sont régulièrement invités, mais leurs recommandations sont souvent ignorées.

Cependant, des avancées notables existent : au Ghana, au Cap-Vert, au Sénégal, au Botswana ou encore en Namibie, des transitions pacifiques ont lieu, des oppositions accèdent au pouvoir et les institutions se renforcent lentement.

La démocratie sous pression : les coups d’État militaires et les populismes

Depuis 2020, plusieurs coups d’État ont secoué l’Afrique de l’Ouest : Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger et le Gabon . Ces événements traduisent une crise de confiance profonde entre populations et élites politiques.

Souvent acclamés au départ, ces militaires finissent par reproduire les travers des régimes civils corrompus ou se maintiennent au pouvoir sans calendrier clair de retour à l’ordre constitutionnel.

Parallèlement, le populisme gagne du terrain : certains dirigeants surfent sur le nationalisme ou l’anti-impérialisme pour justifier un autoritarisme déguisé.

Mais la vraie démocratie ne se nourrit pas de slogans patriotiques ou de discours anti-occidentaux. Elle s’épanouit là où la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs et l’indépendance des institutions sont garanties.

Les piliers d’une démocratie africaine authentique

Pour qu’une démocratie soit durable, elle doit reposer sur plusieurs piliers :

Une presse libre et indépendante : elle informe, alerte, éduque et limite les abus de pouvoir.

Une société civile forte : elle porte les revendications populaires, veille aux dérives et joue un rôle de médiateur.

Des institutions crédibles : commissions électorales, cours constitutionnelles et parlements doivent être neutres et respectés.

L’éducation civique : une population bien formée à ses droits et devoirs est moins manipulable.

La justice sociale et économique : la démocratie ne se limite pas au vote, elle doit aussi améliorer la vie des citoyens.

Une jeunesse africaine éveillée : espoir ou menace pour les régimes ?

La majorité de la population africaine a moins de 25 ans. Cette jeunesse connectée, informée, exigeante, ne se satisfait plus des simulacres démocratiques. Elle aspire à la transparence, à l’inclusion, à la compétence.

Que ce soit via les réseaux sociaux, les mouvements de protestation ou les initiatives citoyennes (comme Y’en a Marre au Sénégal, Balai Citoyen au Burkina Faso ou Filimbi en RDC), la jeunesse impose de nouveaux standards de gouvernance.

Mais elle est souvent réprimée, diabolisée ou écartée des processus décisionnels. C’est une erreur stratégique majeure pour des régimes qui doivent comprendre que la démocratie ne peut pas se construire contre sa jeunesse.

Vers une démocratie africaine plurielle et enracinée

L’Afrique n’a pas besoin de copier servilement les modèles occidentaux. Elle peut inventer sa propre démocratie, en s’appuyant sur :

ses traditions de dialogue communautaire,

une gouvernance de proximité,

une vraie inclusion des femmes,

et une réconciliation entre institutions modernes et réalités locales.

L’important est que le pouvoir vienne du peuple, par le peuple et pour le peuple. Peu importe la forme, si le fond est respecté.

Une maison en chantier, mais habitée par l’espoir

Oui, la démocratie africaine est en construction. Elle est fragile, souvent attaquée, mais elle résiste. Portée par des peuples de plus en plus lucides, une jeunesse vibrante, des médias vigilants, et une diaspora engagée, elle avance lentement mais sûrement.

Le défi aujourd’hui est de ne pas confondre stabilité et stagnation, élections et démocratie, autorité et autoritarisme.

C’est en cultivant la redevabilité, la transparence, l’éducation politique et la justice sociale que l’Afrique bâtira une démocratie à son image : résiliente, inclusive et profondément humaine.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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