Loin des réalités, le gouvernement togolais brandit souvent des chiffres qui font dresser les poils. C’est le cas notamment dans l’accès à l’eau potable. Alors que deux nouveaux projets viennent d’être lancés, l’exécutif togolais tambourine avoir atteint un taux de couverture d’environ 70% pour l’accès à l’eau potable dans un pays où dans certaines localités des animaux et des hommes s’abreuvent encore à la même source.
Il s’agit du Projet d’actualisation et de validation des études d’impact environnemental, social, des plans d’action de réinstallation pour 31 centres semi-urbains du Togo (PAVEIES-31CSUT) et du Projet de renforcement de la cohésion sociale (PRECOS) officiellement dévoilés le 20 mars 2025 à Lomé.
Le PAVEIES-31CSUT ambitionne d’actualiser et de valider les études d’impact environnemental et social afin de fournir à la Société de Patrimoine Eau et Assainissement en milieu urbain et semi-urbain (SP-EAU), un cadre de suivi-évaluation renforcé. Cette opération prévue sur 6 mois, doit assurer la pérennité des infrastructures existantes et faciliter la mobilisation des financements nécessaires au développement de l’accès à l’eau potable pour 31 centres semi-urbains répartis dans les régions Maritime, Plateaux, Kara et Savanes.
C’est dans ce contexte que la Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Mawugno Mila Ami AZIABLE, a annoncé, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau commémorée le 22 mars, « une progression spectaculaire » de l’accès à l’eau potable dans le pays. « En 2024, 70% de nos concitoyens dont 76% en milieu rural, bénéficient désormais de cette ressource essentielle », a indiqué la ministre qui depuis sa nomination ne s’est jamais rendue dans un village ou les populations se partagent la seule source avec des animaux. Cependant, elle brandit des chiffres à faire sortir de son hibernation une marmotte.
« Au Togo, c’est encore 43% de la population qui attende d’être desservi à l’eau potable », déclarait il y a moins de cinq ans, Bolidja TIEM ancien ministre de l’eau. Alors comment le Togo a-t-il pu réaliser « une progression spectaculaire », que tambourine la ministre Aziable ?
Pendant que le gouvernement atteint de chiffrisme, la maladie des chiffres, sur le terrain, le constat est amer. Dans les zones rurales, très peu seulement de population a accès à une source d’eau potable. Les eaux sont polluées par les excréments, les ordures, les eaux usées domestiques ou industrielles, les pesticides. Les eaux de surfaces ainsi affectées par la pollution, il s’ensuit une prolifération des bactéries. Plus graves, les mêmes eaux servent pour les populations, à se baigner, se laver, laver leur linge, faire la cuisine et s’abreuver. Pour s’en procurer, on est tenu de parcourir parfois plusieurs kilomètres au quotidien.
En milieu urbain, dans bien des quartiers notamment à Lomé, les habitants s’approvisionnent encore via des puits ou des forages avec toutes les conséquences sur la santé humaine. Voilà la triste réalité que ce cache derrière les chiffres ronflants.
Source: Journal « Le Correcteur »
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