Depuis quelques années, les réseaux sociaux ont été le théâtre d’un phénomène aussi intrigant que troublant : l’émergence de faux prêtres et fausses prêtresses, qui se présentent comme des guides spirituels, des guérisseurs ou même des intermédiaires entre les humains et le divin. Ces personnages, souvent charismatiques et habiles dans l’art de la manipulation, ont proliféré sur des plateformes comme Facebook, TikTok et Instagram, attirant des milliers de followers avec des promesses de miracles, de richesse et de protection.
Mais depuis quelque temps, leur présence semble s’estomper. Les vidéos spectaculaires, les prédictions fracassantes et les rituels en direct se font plus rares. Est-ce la fin du désordre sur les réseaux sociaux, ou simplement une accalmie avant une nouvelle vague ? Cet article explore ce phénomène, ses implications et les efforts pour assainir le milieu ancestral en ligne.
L’âge d’or des faux prêtres et fausses prêtresses
Il y a encore quelques mois, il était difficile de faire défiler son fil d’actualité sans tomber sur une vidéo d’un « prêtre » ou d’une « prêtresse » promettant monts et merveilles. Ces personnages, souvent vêtus de tenues traditionnelles ou religieuses, utilisaient des éléments visuels et sonores captivants pour attirer l’attention. Leurs messages étaient souvent les mêmes : « Dieu m’a donné le pouvoir de changer votre vie », « Suivez-moi et vous serez riche », « Je peux chasser les démons qui vous hantent ».
Ces faux guides spirituels ont su exploiter les vulnérabilités des internautes, en particulier dans un contexte africain où les difficultés économiques, les problèmes de santé et les défis personnels sont nombreux. Pour beaucoup, ces personnages représentaient un espoir, une lueur de lumière dans l’obscurité. Mais derrière ces promesses alléchantes se cachaient souvent des arnaques, des manipulations et des pratiques douteuses.
Les méthodes des faux prêtres et fausses prêtresses
Les techniques utilisées par ces individus étaient variées et souvent bien rodées
Les prédictions spectaculaires : En utilisant des informations glanées sur les profils des internautes ou en posant des questions suggestives, ces « prêtres » faisaient croire à des dons de voyance.
Les rituels en direct : Des séances de « purification », de « bénédiction » ou de « libération » étaient organisées en direct, souvent avec des demandes d’argent en échange.
Les témoignages falsifiés : Des faux témoignages de « miracles » étaient partagés pour renforcer la crédibilité de ces personnages.
La peur et la culpabilité : Certains utilisaient des tactiques intimidantes, affirmant que les internautes étaient maudits ou possédés par des démons, et qu’ils étaient les seuls à pouvoir les sauver.
Pourquoi leur présence semble s’estomper ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la diminution apparente de l’activité de ces faux prêtres et fausses prêtresses sur les réseaux sociaux
La sensibilisation des internautes : De plus en plus de personnes prennent conscience des arnaques et des manipulations, grâce à des campagnes de sensibilisation et des témoignages de victimes.
Les actions des plateformes : Facebook, TikTok et d’autres réseaux sociaux ont renforcé leurs politiques contre les contenus trompeurs et les arnaques, supprimant des comptes et des vidéos problématiques.
Les interventions des autorités : Dans certains pays, les gouvernements et les organisations religieuses ont pris des mesures pour dénoncer ces pratiques et protéger les citoyens.
La saturation du marché : Avec l’explosion du nombre de faux prêtres et fausses prêtresses, la crédibilité de ces personnages a été diluée, rendant plus difficile leur capacité à attirer de nouveaux followers.
Retour aux démons de Facebook : prêtres sur TikTok
Si certains faux prêtres ont disparu de Facebook, d’ont migré vers d’autres plateformes comme TikTok, où ils continuent leurs pratiques sous une nouvelle forme. Sur TikTok, les vidéos courtes et percutantes permettent de capter rapidement l’attention, et les algorithmes favorisent la viralité. Ces « prêtres 2.0 » utilisent des effets visuels, des musiques entraînantes et des messages simplistes pour séduire un public jeune et moins méfiant.
Cependant, même sur TikTok, la vigilance des utilisateurs et des modérateurs commence à porter ses fruits, avec une augmentation des signalements et des suppressions de contenus trompeurs.
Le milieu ancestral à assainir : un défi collectif
La prolifération des faux prêtres et fausses prêtresses sur les réseaux sociaux pose des questions plus larges sur la préservation et la respectabilité des traditions ancestrales. En Afrique, les pratiques spirituelles et religieuses ont une importance culturelle et sociale profonde. Leur détournement à des fins mercantiles ou malveillantes nuit non seulement aux individus, mais aussi à la crédibilité de ces traditions.
Pour assainir le milieu ancestral en ligne, plusieurs actions sont nécessaires :
L’éducation et la sensibilisation : Informer le public sur les risques des arnaques spirituelles et les méthodes utilisées par les faux prêtres.
La régulation des plateformes : Encourager les réseaux sociaux à renforcer leurs politiques contre les contenus trompeurs et à collaborer avec les autorités locales.
La promotion des vrais guides spirituels : Mettre en avant les praticiens authentiques et respectueux des traditions, afin de redonner confiance aux internautes.
Le rôle des communautés et des leaders religieux : Les leaders traditionnels et religieux ont un rôle clé à jouer pour dénoncer les abus et promouvoir des pratiques éthiques.
Vers un avenir plus sain sur les réseaux sociaux ?
La diminution apparente de l’activité des faux prêtres et fausses prêtresses sur les réseaux sociaux est une bonne nouvelle, mais elle ne doit pas nous faire baisser la garde. Le combat contre les arnaques spirituelles et la manipulation en ligne est loin d’être terminé. Il nécessite une vigilance constante, une collaboration entre les plateformes, les autorités et les communautés, et une éducation continue du public.
Comme le dit un proverbe africain, « Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut pas savoir où il va. » En protégeant nos traditions et en luttant contre leur détournement, nous préservons non seulement notre héritage culturel, mais aussi notre avenir.
Et vous, avez-vous déjà été confronté à des faux prêtres ou fausses prêtresses sur les réseaux sociaux ? Partagez votre expérience et vos réflexions avec nous dans les commentaires.
Dimitri AGBOZOH-GUIDIH
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