Quand l’avidité, l’ignorance et la corruption menacent l’héritage sacré de nos ancêtres: Depuis des générations, le milieu ancestral africain représente le socle de l’identité, de la spiritualité et de la cohésion sociale des peuples du continent. À travers des rites, des pratiques et des institutions traditionnelles, il a assuré l’harmonie entre les vivants, les ancêtres et les forces invisibles qui régissent l’ordre cosmique.
Mais aujourd’hui, ce sanctuaire spirituel et culturel est en péril. Qui sont les responsables de cette destruction ? Pourquoi assistons-nous, impuissants, à l’effondrement de ce qui faisait la force de nos sociétés ?
Face à l’indifférence de certains et à la complicité d’autres, il est temps d’allumer le feu de la vérité et de dénoncer celles et ceux qui, par leurs actes, leurs paroles et leurs ambitions personnelles, compromettent l’avenir du milieu ancestral.
Un sanctuaire en danger : les maux qui rongent le milieu ancestral
Le milieu ancestral africain est un espace sacré, un cadre de transmission des valeurs, un refuge de la spiritualité africaine. Pourquoi est-il aujourd’hui menacé ?
L’influence grandissante des religions importées
Depuis la colonisation, les traditions africaines ont été dénigrées, assimilées à des pratiques rétrogrades, diaboliques ou païennes.
Les nouvelles générations, influencées par des dogmes étrangers, rejettent les croyances et pratiques ancestrales.
Des prêcheurs extrémistes n’hésitent pas à profaner des lieux sacrés et à interdire les rites traditionnels.
La honte d’être attaché aux traditions pousse certains à renier leur propre identité.
En conséquence, beaucoup de sanctuaires ancestraux sont laissés à l’abandon, tandis que les pratiques et connaissances spirituelles disparaissent progressivement.
La corruption et la marchandisation du sacré
Si certains s’attaquent au milieu ancestral par idéologie, d’autres le pervertissent par intérêt personnel.
Des faux prêtres et chefs traditionnels utilisent la spiritualité comme un commerce lucratif, profitant de la crédulité des populations.
Des rites autrefois sacrés sont aujourd’hui monnayés, dénaturés et vidés de leur essence.
Les conflits de pouvoir gangrènent les structures traditionnelles, provoquant divisions et querelles intestines.
Ainsi, au lieu d’être un lieu de paix et d’harmonie, le milieu ancestral devient un champ de bataille où règnent l’argent, la manipulation et le mensonge.
L’influence de la modernité et de l’individualisme
L’essor du monde moderne a transformé nos modes de vie, souvent au détriment des traditions.
Les jeunes générations, fascinées par les valeurs occidentales, se détournent des rites ancestraux.
Les villages se vident au profit des grandes villes où la tradition perd de son importance.
L’individualisme croissant remplace le modèle communautaire, affaiblissant la transmission des savoirs ancestraux.
Loin d’être une simple évolution naturelle, ce rejet progressif du milieu ancestral est aussi le résultat d’une déstructuration organisée et encouragée par certaines élites.
Qui sont les destructeurs du milieu ancestral ?
Face à ce constat alarmant, il est essentiel de désigner clairement les coupables et de comprendre leurs motivations.
Les élites corrompues et complices du désordre
Dans de nombreux pays africains, les dirigeants politiques et économiques voient dans le milieu ancestral un obstacle à leur mainmise sur les populations.
Ils encouragent la disparition des traditions pour asseoir leur pouvoir sur des citoyens déconnectés de leurs racines.
Ils instrumentalisent certains chefs coutumiers pour les transformer en relais de leur autorité, au lieu de protecteurs du patrimoine ancestral.
Ils favorisent l’acculturation et la mondialisation, détruisant progressivement les repères culturels et spirituels.
Ainsi, l’avidité et la soif de contrôle participent à l’effacement programmé du milieu ancestral.
Les faux guides spirituels et chefs traditionnels sans légitimité
Autrefois, le titre de prêtre ou de chef coutumier était transmis avec rigueur et légitimité. Aujourd’hui, il est parfois usurpé par des individus dont l’objectif est de s’enrichir et de dominer leurs semblables.
Certains exploitent la naïveté des populations en leur vendant des bénédictions et des protections fictives.
D’autres déforment les traditions pour imposer leur propre vision du pouvoir.
Beaucoup ne respectent plus les rites et s’érigent en figures autoritaires, détruisant ainsi la confiance dans le système ancestral.
Dans ces conditions, le milieu ancestral devient une caricature de lui-même, vidée de son essence sacrée et de sa fonction spirituelle.
Les intellectuels et médias complices du mépris des traditions
Enfin, un autre acteur, plus subtil mais tout aussi dangereux, contribue à la destruction du milieu ancestral : l’intelligentsia africaine et certains médias.
Ils présentent souvent la spiritualité ancestrale comme une superstition dépassée.
Ils valorisent les modèles culturels et spirituels étrangers au détriment des traditions africaines.
Ils participent à la marginalisation des pratiques ancestrales en les ridiculisant ou en les diabolisant.
Or, un peuple qui ne respecte pas ses racines se condamne à être éternellement dominé par d’autres civilisations.
Restaurer et protéger le milieu ancestral : une urgence pour l’Afrique
Si le constat est inquiétant, il n’est pas trop tard pour réagir et rétablir la dignité du milieu ancestral.
Éduquer et sensibiliser les nouvelles générations
Il est essentiel de réintroduire l’enseignement des traditions dans les écoles et les foyers.
Créer des programmes de formation sur les valeurs ancestrales.
Encourager la transmission orale des récits et des pratiques ancestrales.
Utiliser les technologies modernes pour documenter et partager le savoir traditionnel.
Réhabiliter l’autorité légitime des vrais gardiens des traditions
Il est urgent de mettre fin à l’usurpation et de restaurer le respect des vrais guides spirituels et chefs traditionnels.
Organiser un processus de reconnaissance des légitimités ancestrales.
Sanctionner ceux qui exploitent la spiritualité à des fins personnelles.
Renforcer le rôle des conseils traditionnels pour garantir l’authenticité des pratiques.
Valoriser et protéger les lieux sacrés et les rites ancestraux
Reconnaître officiellement les sanctuaires ancestraux et les préserver.
Organiser des célébrations nationales et internationales dédiées aux traditions africaines.
Encourager l’implication des jeunes dans les rites et les cérémonies traditionnelles.
Feu sur les destructeurs, place à la renaissance du milieu ancestral
L’Afrique ne peut se construire en trahissant son passé. Ceux qui détruisent le milieu ancestral ne le font pas seulement contre les traditions, mais contre l’âme même du continent.
Il est temps de rallumer la flamme des ancêtres, de chasser les imposteurs et de restaurer la grandeur du sacré africain.
Car tant que le milieu ancestral vivra, l’Afrique restera debout !
Excellent moment dominical à tous avec souvenance du retour obligatoire à la source . Je nous parle avec cœur .
Dimitri Agbozoh-guidih
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