Conférence de presse du 03 Février 2020
Je suis Habib Barth AFOLABI, je suis journaliste, serviteur de Dieu, directeur de publication du Magazine MARANATHA, une revue chrétienne qui est dans sa vingt-cinquième année. Moi-même, je me considère comme sentinelle et ambassadeur de Christ, chargé de faire connaître le Royaume de Dieu, de le promouvoir et de le défendre.
La Bible, la Parole immuable et infaillible de Dieu nous lance un appel vibrant dans le livre des Proverbes au chapitre 24, verset 11 en ces termes : « Délivre ceux qu’on traîne à la mort, ceux qu’on va égorger, sauve-les »
Comme le dirait quelqu’un, « le mal persiste à cause du silence et de l’inaction des justes ». Aujourd’hui, je ne peux plus me taire devant ce que je considère comme une véritable imposture et qui s’apparente à l’arnaque du siècle. Et surtout parce que la vie de plusieurs centaines d’individus est en péril à cause des dérives sectaires d’un gourou, un certain apôtre DOUFLE Kokou Gabriel qui se targue du titre de Dieu « Père des nations ». Voilà pourquoi, je vous ai fait appel, vous mes confrères, les hommes des médias et vous aussi, les défenseurs des droits de l’homme pour me prêter mains fortes afin d’alerter l’opinion publique, nationale et internationale et parvenir à libérer ces âmes en détresse que je viens de découvrir dans des camps de concentration sur le territoire national ici au Togo.
En effet, vers le milieu de l’année passée, 2019, j’ai reçu quelques coups de fils de certaines personnes à l’étranger me signalant que des gens sont en train de quitter l’Europe, les Etats-Unis et même l’Afrique pour converger vers le Togo afin de vivre en communauté dans un camp sous la direction d’un gourou dans l’attente du retour de Jésus. J’avais cru à un canular et je ne m’y étais pas intéressé pour procéder à une quelconque investigation comme j’ai l’habitude de le faire lorsqu’on me signale l’existence d’une secte pernicieuse. Mais vers la fin de l’année, les appels devenaient de plus en plus nombreux et persistants avec des témoignages concernant des individus qui quittent tout, abandonnant leur femme, leur mari, leurs enfants, leur boulot, vendent leurs biens et vident leurs comptes pour venir au Togo, certains avec des enfants en bas-âge. Et parfois ces témoignages sont accompagnés de récits horribles sur ce qui se passe dans ces camps.
Il y a deux semaines, j’ai été très stupéfait d’entendre au bout du fil la voix triste d’un pasteur suisse d’origine congolaise me suppliant de l’aider à libérer sa femme qui l’a quitté depuis Novembre 2019 pour un des camps du gourou DOUFLE Kokou Gabriel. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir à l’affaire lorsque j’ai reçu de lui certaines images et vidéos de la secte pernicieuse qui a capté et embrigadé son épouse. Et il me signala aussitôt qu’il serait dans 5 jours à Lomé pour qu’on parte à la recherche de sa femme.
Sans tarder j’ai lancé un avis pour informations sur la secte, son fondateur DOUFLE Kokou Gabriel et pour pouvoir localiser ses camps de concentration dont l’un se trouve à Djagblé et l’autre dans le Haho à Asrama plus précisément à 15km du village de Kponou dans la brousse loin de toute agglomération et difficilement accessible par voiture. Ce que j’ai alors appris des victimes et des rescapés de la secte dont j’ai fait venir certains ici pour témoigner eux-mêmes de ce qu’ils ont vécu, de ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont appris, sont ahurissants, inimaginables et m’a laissé pantois. Il ressort des déclarations faites par les rescapés et les confidences que j’ai eues dans les camps que j’ai visités, que le gourou DOUFLE Kokou Gabriel leur aurait fait admettre sans aucune base biblique que notre pays le Togo serait la nouvelle Jérusalem dont parle la Bible et que très bientôt le Seigneur Jésus-Christ reviendrait par le Togo et que les gratte-ciel pousseront de terre d’eux-mêmes, que les rues du Togo seront toutes pavées d’or et que tous ceux qui sont avec lui seront des multimilliardaires comme récompense de Dieu et le comble que lui-même serait en Mars 2020 le futur président du Togo sans passer par les élections à la mort subite de l’actuel chef d’Etat son excellence Faure Essozimna GNASSINGBE. Comment le serait-il ? Je ne le sais. Mais j’ai appris qu’il aurait déjà son gouvernement et il circule sur le web des vidéos le montrant dans une tenue militaire d’un général d’armée. Voilà ce qui a amené ses adeptes à se réunir auprès de lui et à vivre dans l’austérité et la précarité pour attendre leur Jésus, certainement différent de celui dont nous parle la Bible. Ceux qui vivent dans ces camps sont dans l’isolement total et dans le conditionnement à travers les prêches du gourou et l’utilisation du téléphone androïde leur est interdit de peur qu’ils aillent sur le net pour être mieux informés. Des enfants dans le camp sont privés d’école et leur avenir se trouve compromis. J’ai appris aussi que des foyers sont brisés, des mariages se défont et de nouveaux mariages sont célébrés par le gourou à qui aussi les dots sont remises. Selon ses propres dires, Dieu lui aurait recommandé de prendre comme épouses 2000 femmes x 2. La majorité des pensionnaires c’est les femmes et les enfants. Je ne saurai dire avec précision l’effectif.
J’ai aussitôt saisi le directeur des cultes au ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales pour porter ces faits à sa connaissance et lui signaler l’arrivée du pasteur suisse pour chercher et ramener sa femme en Suisse. Le mercredi, le 22 Janvier dernier, le pasteur est effectivement arrivé accompagné d’un autre pasteur parrain de leur mariage. Un autre pasteur togolais et moi, nous sommes partis les accueillir à l’aéroport et les conduire à leur hôtel. Le lendemain, le 23, je les ai conduits au directeur des cultes pour les écouter. Le vendredi le 24, nous nous sommes transportés au camp de Djagblé accompagnés par d’autres pasteurs togolais et d’un officier de gendarmerie assistant du directeur des cultes. Nous n’avons pas trouvé la femme du pasteur suisse ni le maître des lieux, le gourou DOUFLE. Une convocation leur a été laissée pour qu’ils se présentent le même jour à 15h à la direction des cultes. Aux environs de 17h, l’officier de gendarmerie qui nous a accompagnés à Djagblé nous a fait savoir que les lieutenants du gourou ont appelé pour leur dire que leur maître est indisposé et qu’il se trouve à la montagne de prière et qu’il ne peut répondre à la convocation que le lundi. Aussitôt nous avons décidé de concert avec cet officier et en accord avec son patron de nous rendre nous-mêmes le lendemain samedi dans le second camp à Asrama pour le surprendre et ramener la femme du pasteur suisse. Mais peine perdue. Nous avons effectué le voyage avec beaucoup de peines, avons pu accéder au camp, mais nous ne les avons pas trouvés.
Le lundi le 27, ils sont arrivés suivis d’une forte délégation à la direction des cultes. Nous y sommes aussi rendus. Devant le directeur des cultes, celui que je considère jusqu’à preuve contraire un véritable gourou a reconnu que son mouvement n’a pas une existence légale puisqu’il n’a aucun récépissé du ministère et pourtant, il n’a pas été inquiété d’autant qu’il accueille non seulement des compatriotes mais aussi de nombreux étrangers de diverses nationalités. Ce que j’ai beaucoup déploré. Après maintes conciliations entre nous, puis entre le pasteur et son épouse avec leur parrain, le constat est surprenant : la femme refuse obstinément de repartir avec son mari. Finalement elle a consenti repartir seule avant fin février 2020 et a signé un engagement à cet effet.
Très déçus et tout tristes les deux pasteurs suisses, éprouvés et ébranlés psychologiquement sont repartis chez eux en Suisse le 29 Janvier dernier.
Mes chers confrères, hommes des médias et défenseurs des droits de l’homme au Togo, comme vous pouvez le constater, après avoir aussi écouté quelques témoignages des rescapés de cette secte pernicieuse qui se développe sur le territoire togolais, il y a péril en la demeure. Ce que je crains le plus est que ces genres de sectes se terminent souvent par le suicide collectif comme ce fut le cas dans certains pays par le passé. Permettez-moi de rappeler à votre mémoire certains :
- le plus grand suicide collectif de l’Histoire de l’humanité à Jonestown. Il y a plus de 40 ans, plus précisément le 18 novembre 1978, 914 disciples du gourou Jim Jones (dont le groupe religieux était issu des adventistes du septième jour) meurent à la suite d’un suicide/meurtre collectif par empoisonnement dans la ville de Jonestown en Guyane. Parmi les morts, on dénombra 274 enfants.
Le massacre a été le suicide collectif le plus meurtrier de l’histoire. Cette tragédie au-delà des mots a secoué le monde. Mais les victimes ne furent malheureusement pas les dernières à succomber aux idéologies extrêmes d’un faux prophète.
- Le 9 septembre 1985, dans la région de Davao, sur l’île de Mindanao, aux Philippines, 73 membres de la tribu Ata boivent un porridge contenant de l’insecticide à la demande de la « grande prêtresse ».
- Il y a eu Waco : Le siège de Waco est une tragédie qui s’est déroulée du 28 février au 19 avril 1993 dans la résidence du groupe religieux des « Davidiens » près de la ville de Waco dans le Texas aux États-Unis. 82 personnes dont 21 enfants et le leader du groupe, David Koresh (de son vrai nom Vernon Howell), périrent, principalement dans l’incendie qui mit un terme aux 51 jours de siège par les forces de police. On parle de suicide collectif.
- Nous avons l’ordre du Temple solaire : Le 30 septembre 1994, 5 membres de l’Ordre du Temple solaire (OTS) meurent dans l’incendie d’une maison à Morin-Heights, au Québec. Le 5 octobre 1994, 48 corps carbonisés sont retrouvés en Suisse, 23 à Cheiry et 25 aux Granges-sur-Salvan, dont les deux maîtres de l’OTS, Luc Jouret et Joseph Di Mambro. Le 15 décembre 1995, 16 personnes sont retrouvées brûlées dans une clairière du Vercors, près de la commune de St-Pierre-De-Cherrenes, dont 3 enfants, ainsi que la femme et le fils de Jean Vuarnet. Le 22 mars 1997, 5 adeptes du Temple solaire, dont 3 Français, sont retrouvés carbonisés à Saint-Casimir, au Québec. Les raisons de la mort de plusieurs membres de cet ordre restent encore mystérieuses et non élucidées. La thèse du suicide collectif reste ainsi en suspens.
- On peut aussi mentionner Heaven’s Gate (« la porte du paradis »): Le 26 mars 1997, à l’occasion de l’apparition de la comète Hale-Bopp, Marshall Applewhite a convaincu 39 adeptes du groupe Heaven’s gate de se suicider, dans l’espoir que leur âme rejoigne un vaisseau spatial qu’ils pensaient caché derrière la comète et qui transportait Jésus.
- Sans oublier plus près de nous en Afrique, le Mouvement pour la restauration des dix commandements de Dieu : Le 17 mars 2000, en Ouganda, plusieurs centaines de personnes dont plusieurs enfants meurent dans l’incendie de l’église pour la restauration des dix commandements de Dieu de Credonia Mwerinde et Joseph Kibweteere. On parle de suicide collectif puis d’assassinat.
Pour ne parler que de ceux-la, il y a péril en la demeure. Nous devons agir chacun de son côté pour arrêter la saignée et éviter que ce drame se reproduise ici au Togo.
Que le Seigneur bénisse chacun de vous ! Je vous remercie.
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