Vénérés chefs, traditionnels, Chers parents, Distingués invités , Mesdames et messieurs
Avant tout propos, je voudrais vous adressez nos vifs remerciements pour votre présence en ce moment solennel d’hommage à notre parent.
Pour moi dont la nature n’a pas donné de frère ainé direct, mes oncles, les frères de ma mère, ont été ces grands frères- là.
De mon enfance jusqu’à l’adolescence, j’ai eu du plaisir à les avoir aux côtés de leur grande sœur.
Leurs soutiens et encouragements ont été d’un grand atout dans notre cursus scolaire. Lorsque vous entendez de la bouche de maman “je vais en parler à tes oncles “, ce code à lui seul suffit pour vous remettre sur le droit chemin.
Si nous avions été aussi loin possible dans nos études, c’est grâce en partie à nos oncles dont “Guêpe”. J’avais souvent hâte de partager avec eux, mes résultats scolaires qui sont très souvent bons juste pour entendre leurs félicitations à mon égard. Pour mon entrée en classe de 6ème au CEG Vogan Ville lors de la rentrée scolaire 1995-1996, j’avais dormi sous les aisselles de feu Sekemawu à Vogan-Adrigo, lui même apprenti couturier à l’époque. Et pour le Lycée, ce fut le tour de “Guêpe” à Lomé.
Mais les voir partir l’un après l’autre surtout dans la fleur de l’âge, l’ainé Hubert 43 ans , Sekemawu le cadet 39 ans, et Guêpe 58 ans maintenant, vous pouvez imaginer combien il m’est très difficile de prendre la parole en ce jour si noir.
Au défunt que vous pleurons depuis le 24 janvier 2025, nous avons un lien particulier, je tiens donc en ce jour mémorable à rendre hommage à Gninèvi Agoè, comme on l’appelait.
De ce que j’ai vécu à ses côtés, il est un homme de principe, caractérisé par l’empathie, l’altruisme et l’humilité.
Les rêves de passer mes vacances à Lomé sont devenus réalité grâce à lui en 1996.
Plus tard en 1999 plus précisément le 14 octobre, il m’avait ouvert ses portes pour poursuivre mes études secondaires de second cycle à Lomé au Lycée Hedzranawoè. Mais dans quelles conditions ?
Mécanicien de formation devenu conducteur de taxi-moto par la force des chose, Oncle Agoè ,marié et père de famille, menait une vie bien précaire.
De là où il logeait à Hedzranawoé-Dokekome, je continue de me demander de quel courage il s’était armé pour accepter que je vienne rester chez lui pour continuer mes études. Je puis vous avouer que très peu de gens parmi nous ici auraient fait ce geste dans les mêmes conditions. Quelle que soit ce qu’a été la suite, il m’a tendu une bonne perche, il m’a offert une occasion que je n’ai pas du tout loupé pour réaliser mes rêves d’enfance. De ce récit, on retient de l’homme le don de soi, l’empathie, l’altruisme et l’humilité.
Je voudrais à partir de ce témoignage, nous inviter à semer partout de bonnes graines.
Un bienfait n’est jamais perdu. Nous n’avons pas besoin d’avoir assez de moyens pour faire du bien.
Le bien, ce mot précis s’entend comme la valeur normative de la morale.
C’est dans ce sens que le philosophe néerlandais Baruch Spinoza avance « J’entends par bien ce que nous savons, de toute certitude, nous être utile ».
Pour ceux qui font du bien, je vous encourage à maintenir le curseur sur cet élan de solidarité qui solidifie nos relations humaines.
Et ceux qui n’ont pas l’habitude de faire du bien, je vous exhorte à franchir le pas, en retour que de grâces abondantes.
De Guêpe, je retiens aussi cet homme très empathique qui souffre à la place des autres.
Il arrive des moments où juste pour éviter de faire dépenser quelqu’un, il renonce à beaucoup de choses au détriment parfois de sa propre santé.
Il y a un peu plus de quatre ans, Guêpe avait été mordu au petit matin par un serpent dans les parages de Woudome .Il dit avoir fait un traitement traditionnel sur la base des plantes et refusa d’aller à l’hôpital. Il a fallu des coups de pressions de son cousin, feu Kpolinou pour qu’il soit emmené de force au Centre Hospitalier Préfectoral de Vogan. C’est ainsi qu’il a été sauvé in extremis par le corps soignant. Au retour des soins, cinq jours plus tard, je tentais de lui faire part de ma désapprobation sur ses réticences à se rendre à l’hôpital en cas de soucis de santé. Il m’a religieusement entendu avant d’exprimer son état d’âme sur un ton d’humour “Gninègan, meyi kloé-Moins un, j’allais partir-. Je t’ai bien compris, mais tu sais, quand je vois toutes les charges de la famille qui pèsent sur toi, je ne veux pas te surcharger davantage.Essaie de me comprendre. »
Sur ce coup, je l’ai rassuré qu’a brebis tondu, Dieu mesure le vent ; quelle que soit la situation, il ne doit pas refuser de m’en parler pour la recherche des solutions au-delà de ma personne.
De l’homme, il me vient encore en tête pleins de souvenirs.
Passionné du football, je me souviens de nos matches sur le terrain du CERFER à Lomé où il trainait un ventre administratif. Il a bien des anecdotes pour faire rire son entourage.
De retour au village par les vissicitudes de la vie, il a néanmoins su garder sa vie de sobriété et d’un homme bien réservé avec la parole bien rare.
Guêpe, nous nous sommes faits bien de promesses.
Le dimanche, 19 janvier, j’étais avec toi ici à Apawahonou, on a beaucoup échangé ce matin là.
Tu ne manifestais aucun signe d’un départ aussi dramatique qu’inattendu dans les cinq jours
suivants. N’tsoua, cette mauvaise blague, je ne l’ai pas du tout aimée.
As-tu imaginé la douleur, la tristesse, le chagrin dont tu as couvert tes enfants bien aimés ? Ta sœur ? Tes proches ?
Malheureusement, rien ne dépendait plus de toi.
S’il t’est donné l’occasion de choisir toi , qui avais encore la vie devant toi, tu aurais choisi de rester aussi longtemps que possible à nos côtés.
De là où tu es, je voudrais te renouveler toute ma reconnaissance.
Ta vie demeure une bonne semence pour nous tes enfants.
Gninèvi, Guêpe, N’tsoua, va et que brille à tes yeux la lumière sans déclin.
Apawohonou-Vo1-, le 8 mars 2025, Ton neveu Honoré Kokouda ADONTUI
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