Les relations entre la Russie et l’Afrique ont commencé à prendre forme après la Révolution bolchevique de 1917. L’Union soviétique s’est positionnée comme une alliée des mouvements anticolonialistes, soutenant les luttes pour l’indépendance à travers des partenariats idéologiques et logistiques.
Dans les années 1960, lorsque de nombreux pays africains obtenaient leur indépendance, Moscou a intensifié ses efforts pour établir des relations diplomatiques et économiques solides. Cette période était marquée par une coopération dans les domaines de l’éducation, où des milliers d’étudiants africains ont été accueillis dans les universités soviétiques, ainsi que par des échanges culturels et militaires.
Évolutions après la chute de l’URSS
Avec l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les relations russo-africaines ont connu une période de ralentissement, la Russie étant concentrée sur ses propres restructurations internes. Cependant, dès les années 2000, sous la présidence de Vladimir Poutine, Moscou a réactivé son intérêt stratégique pour l’Afrique. L’objectif était de renforcer sa présence géopolitique dans un contexte international dominé par les puissances occidentales et asiatiques. Les partenariats se sont diversifiés, intégrant des projets dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de la défense.
Le tournant du 21ème siècle et l’avènement du terrorisme
Au 21ème siècle, la montée du terrorisme, en particulier dans la région du Sahel et en Afrique de l’Est, a ajouté une nouvelle dimension aux relations russo-africaines. Face à ces menaces globales, la Russie s’est engagée dans des collaborations militaires avec plusieurs pays africains, fournissant des équipements modernes, des formations et un soutien logistique. Elle a également soutenu la création de forces anti-terroristes, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso, dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce partenariat reflète une volonté commune de lutter contre les groupes djihadistes et de stabiliser les régions affectées par l’insécurité.
Un soutien à la souveraineté africaine
Parallèlement à ces efforts militaires, la Russie met en avant un discours anti-impérialiste, cherchant à libérer l’Afrique de l’emprise des anciennes puissances coloniales. Elle plaide pour une souveraineté totale des pays africains et soutient les initiatives visant à réduire leur dépendance économique et politique vis-à-vis de l’Occident. Cet engagement s’inscrit dans une stratégie de coopération mutuelle qui vise à redéfinir les alliances géopolitiques.
Une Force Anti-Terroriste Renforcée par la Russie
La lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel est un défi majeur pour les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Face à cette menace croissante, la Russie a récemment promis un soutien militaire significatif à l’AES. Ce partenariat inclut la fourniture d’équipements militaires modernes, la formation des troupes et des services de conseil pour renforcer les capacités opérationnelles de la force anti-terroriste unifiée de l’AES.
Cette collaboration vise à créer une force de 5 000 soldats capables de contrer efficacement les groupes djihadistes qui sévissent dans la région. En s’engageant dans cette lutte, la Russie cherche également à renforcer son influence géopolitique en Afrique, tout en offrant une alternative aux partenariats traditionnels avec les puissances occidentales.
Un Engagement pour la Libération de l’Afrique
Au-delà de la lutte contre le terrorisme, la Russie s’inscrit dans une démarche historique de soutien aux mouvements de libération en Afrique. Depuis l’époque soviétique, Moscou a cultivé des relations avec les États africains en se positionnant comme un allié contre le colonialisme et l’impérialisme. Aujourd’hui, la Russie ravive cet héritage en adoptant un discours anti-colonial et en soutenant les efforts des pays africains pour se libérer de l’influence des anciennes puissances coloniales⁽.
En multipliant les partenariats économiques, militaires et diplomatiques, la Russie cherche à redonner aux nations africaines les moyens de leur souveraineté. Cet engagement s’inscrit dans une vision où l’Afrique n’est plus un terrain de domination, mais un acteur clé sur la scène internationale.
Une Alliance aux Multiples Enjeux
Le partenariat entre la Russie et l’AES illustre une dynamique où la lutte contre le terrorisme et la quête d’indépendance africaine se rejoignent. En soutenant l’AES, la Russie ne se contente pas de fournir des équipements militaires ; elle s’affirme comme un acteur stratégique dans la transformation du continent. Ce rapprochement pourrait marquer un tournant dans les relations internationales, où l’Afrique, libérée de ses chaînes coloniales, prendrait pleinement son destin en main.
Tesko Aristo Zowadan
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