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La Tribune De Semaine De Maryse QUASHIE Et Roger E. FOLIKOUE: « Entendez-vous, Messieurs les ministres ! Et la terreur créée par les patrouilles qui molestent les citoyens pratiquement en plein jour, crise ou pas crise ? »

ByTesko2022

Déc 9, 2019

Treize soldats français ont perdu la vie au Mali. Grande cérémonie d’hommage, à laquelle assistait IBK, le président du Mali, en personne. Ces Français ont donné leur vie pour défendre les Maliens, le Sahel contre le terrorisme qui y sévit. Fausse raison, dont ne sont dupes peut-être que les citoyens Français car les Maliens eux savent que c’est une fausse raison, sinon pourquoi ne fait-on pas cas des centaines d’Africains qui perdent leur vie sur ce même terrain ? Très certainement parce que d’autres intérêts sont en jeu.


Les vrais mobiles sont ailleurs, dans ces intérêts sur l’autel desquels on sacrifie les vies de soldats français, et encore plus de vies de soldats africains. Nous pourrions les exposer ici mais il nous semble que c’est aux citoyens français, de ne pas être naïfs, de chercher les
vraies raisons pour lesquelles les leurs ont dû donner leur vie, et de refuser (ou d’accepter) que quelques Français profitent d’une situation où la vie humaine est en jeu, que ces quelques Français viennent ensuite verser des larmes de crocodile avec des trémolos dans la voix. Aux Français de voir si mourir au Sahel représente une cause juste !
Au Togo, pour l’heure la cause qui nous préoccupe est celle d’élections transparentes et équitables, et plus précisément celle de l’établissement d’un fichier fiable. C’est une cause juste car elle va dans l’intérêt de tous les citoyens, quel que soit leur bord politique, personne ne peut dire le contraire. Le fichier électoral fiable et disponible à tous les acteurs est un droit et une cause juste.
Par conséquent, qui va contre une telle cause, a certainement d’autres mobiles. Ces mobiles sont cachés sous un argumentaire présenté il y a quelques jours, argumentaire dont il faudrait rire vu sa faiblesse, si l’avenir de milliers de Togolais n’était pas en jeu.
En effet, cet argumentaire part de prémisses fausses : il n’y aurait pas de crise au Togo mais un simple débat démocratique. Ah bon ? Que signifie alors la sortie maladroite d’un membre de ce même gouvernement trouvant que la situation actuelle n’est pas propice aux manifestations publiques ? Entendez-vous, Messieurs les ministres ! Et la terreur créée par
les patrouilles qui molestent les citoyens pratiquement en plein jour à Lomé, et l’atmosphère à Sokodé, Bafilo, Tchamba et Mango, crise ou pas crise ?
Autres bases fausses : il est impossible de faire des réformes avant les élections. Mais puisque nous sommes en plein débat démocratique légitime pourquoi fermer la porte à cette éventualité? Parce que, ceux qui veulent ces réformes seraient en train de vouloir bloquer le processus électoral en cours, nous dit-on. Comment ? En demandant plus de transparence ? Et en quoi la transparence, l’exigence du fichier, la recomposition de la Cour Constitutionnelle représenteraient-elles un blocage ? Parce que ce sont des
insinuations juridiques, prétend-on : que signifie ce terme en bon français ? Le dictionnaire dit qu’une insinuation est ce que l’on fait comprendre sans le dire, un sous-entendu. Et comment un sous-entendu pourrait-il être juridique ? Et lorsqu’on est à court d’arguments, on attaque alors les personnes, on parle de conglomérat d’acteurs politiques menant un combat purement politique : le combat politique serait-il réservé aux seuls membres du parti au pouvoir ? Mais peut-être n’avons nous pas la même compréhension de la locution combat politique ?


Le cadre électoral togolais est conforme aux standards internationaux en matière d’élections libres, démocratiques, fiables et transparentes, affirme-t-on. Peut-être n’a-t-on pas suffisamment parcouru, avant l’interview, les Rapports d’observation de l’Union Européenne depuis 2007 ? Ou bien l’UE ne ferait-elle pas partie de cette opinion internationale dont on attend le jugement ? Finalement, c’est vrai, comme le disent certains, c’est perdre du temps que de vouloir relever tout ce qui prête à rire dans ces propos. Pourtant, il faut bien qu’on rappelle : il est passé le temps où, se contentant du seul statut et profil de membre du gouvernement, on pouvait venir raconter ce qu’on veut, faisant ainsi insulte d’abord aux citoyens dans leur
ensemble, citoyens tous doués de bon sen, et ensuite, parmi eux, aux spécialistes de la chose politique !
Puisque nous sommes en plein débat démocratique légitime, pourquoi ne pas accepter un débat contradictoire public entre spécialistes sur la question des élections Il faut aussi répondre à de telles diatribes (critiques violentes, en bon français) parce que c’est une partie du combat politique pour une cause juste, celle du droit des citoyens à choisir les hommes et les institutions qui leur conviennent. Et tout citoyen a le devoir de réclamer que ce droit soit respecté. Il peut le faire seul ou avec d’autres dans un conglomérat (conglomérat veut dire assemblage informe en bon français).
Et franchement, entre nous, il vaut mieux faire partie de cet assemblage que du regroupement de ceux qui se sont entendus pour faire sortir du pays de 2001 à 2010, en moyenne 1 000 milliards de FCFA en Flux Financiers Illicites (FFI), soit l’équivalent du budget national togolais. De l’argent qui contourne le Trésor Public et qui se retrouve dans
les paradis fiscaux selon l’ONG américaine Global Financial Integrity (GFI). Les juristes vous diront, sans sous-entendu, comment on nomme les regroupements qui s’adonnent à de telles pratiques.
Tout cela sera forcément mis en lumière à un moment donné. Car si les membres du conglomérat n’ont pour l’heure qu’une vision à présenter et à défendre, ceux qui ont eu la chance de tenir les rênes de ce pays pendant des décennies, auront, eux, un bilan à présenter et à défendre !
D’ailleurs, il faudrait qu’ils commencent à le mettre en forme dès maintenant ; ce bilan alors qu’on saura bientôt, selon leur calendrier unilatéral, en campagne électorale.


Les citoyens qui ne mangent pas trois fois par jour, qui ne savent comment soigner correctement leurs enfants, les étudiants soumis à une précarité grandissante, les jeunes, diplômés ou pas, qui vivent l’enfer du chômage, les travailleurs qui ne peuvent pas vivre de leur salaire, les agriculteurs dont pratiquement les trois quarts vivent au-dessous du seuil de pauvreté, les forces de l’ordre régulièrement utilisés pour exécuter de basses besognes contre leurs propres frères, tous pourront venir apporter leurs éléments à ce bilan qui devra aussi expliquer les ressources minières bradées, les entreprises d’Etat, la gestion du port de Lomé, cédées à des étrangers … Et que dire de ceux qui ont croupi en prison et continuent d’y croupir parce qu’ils ont osé protester, et que dire de ceux qui ont été molestés et battus
injustement ?


Au Togo, nombreux sont les cas de traitements inhumains et cruels infligés aux personnes arrêtées au cours des manifestations publiques, dit le récent rapport de la LTDH, qui illustre cette affirmation par de nombreux témoignages et conclut : « au point de vue statistique, il découle de l’observation des manifestations que 95% des personnes arrêtées et détenues, ont fait l’objet de traitements cruels et inhumains. » (Rapport de la LTDH sur les cas de tortures et de violences policières au Togo, Novembre 2019)


Enfin, que dire des morts, des enfants qui ont été tués innocemment ?
Finalement, logiquement, qui a intérêt à bloquer le processus électoral, ceux qui sont pressés qu’il y ait une alternance qui doit passer par ces élections, ou bien ceux qui ne peuvent pas se permettre de prendre le temps de bien organiser les élections, car ils courent le risque de devoir rendre les comptes d’une gestion calamiteuse du pays ?
Et n’est-ce pas une façon de bloquer le processus électoral que d’empêcher toute remise en question du pilotage et toute gestion consensuelle du processus électoral ?

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