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La Tribune De Semaine De Maryse QUASHIE Et Roger E. FOLIKOUE: « Faire entendre sa voix est indispensable pour bâtir un avenir de paix, de justice et de développement durable ».

ByTesko2022

Déc 14, 2019

« Faire entendre sa voix est indispensable pour bâtir un avenir de paix, de justice et de développement durable ». Voilà ce qu’affirme Michelle BACHELET, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, à l’occasion de la Journée des Droits de l’Homme, le 10 décembre 2019.


Cette interpellation est la bienvenue au Togo, et dans tous ces pays d’Afrique, où tous ceux qui ont le plus besoin de paix et de justice, font partie des millions de sans-voix, tandis que les autres occupent les micros, les antennes, les tribunes diverses. Ceux qui se font le plus entendre, ce sont justement ceux qui font entrave à la justice sociale source de paix, ceux qui s’enrichissent par tous les moyens possibles mettant ainsi un frein au développement durable dans leur pays, sur leur continent. Ils se font entendre pour faire croire qu’ils détiennent la clé du bonheur, la clé du bien-être de tous. C’est ainsi qu’un de leurs hérauts, clame partout qu’au Togo : il ne saurait y avoir qu’un seul candidat, un seul président, le seul
digne de diriger ce pays !


C’est comme cela qu’on finit par croire aux hommes indispensables, aux familles prédestinées à diriger un pays ; c’est comme cela qu’on façonne de toutes pièces les dictateurs. Cependant, au Togo, on a du mal à croire aux hommes indispensables, providentiels parce qu’on en a vu passer beaucoup à différents postes de responsabilité, à divers niveaux, et cela fait des décennies que le bonheur ne se profile pas encore à l’horizon
pour nombre de citoyens.
Par conséquent, ce qui fait perdurer le système malsain de gouvernance qui gère le Togo, ce n’est pas tant ceux qui crient que tous ceux qui se taisent.

En effet, «l’oppression se nourrit du silence, est une phrase qui reste bien théorique pour les citoyens. Pourquoi ? D’abord, parce que tout le monde croit qu’il y a des spécialistes de la parole : les hommes et femmes
politiques, les hommes et femmes de médias, les personnalités de la société civile comme les syndicalistes, les intellectuels…


Mais, il nous semble, qu’il existe d’autres explications à évoquer.
Pour la première explication, nous prendrons l’exemple d’une personne qui serait née au Togo en 1994, et donc qui aurait 25 ans aujourd’hui. Elle a toujours vécu dans une société inégalitaire, pratiquement acceptée par tous car ne changeant jamais malgré les promesses de ceux qui détiennent le pouvoir, malgré les élections qui se suivent, malgré les anniversaires et journées internationales, malgré les ONG prétendant lutter pour les Droits de l’Homme… Pourquoi élèverait-elle la voix pour réclamer un changement auquel elle a vraiment du mal à croire ?


Deuxième explication qui est corollaire à la précédente : l’occasion n’est jamais vraiment donnée aux citoyens de dire à ceux qui sont au pouvoir, comment ils voudraient vivre, comment ils voient leur village, leur quartier, leur ville leur pays. Bref, l’occasion n’est jamais donnée au citoyen d’exprimer ses rêves, ses souhaits, ses désirs. Cela signifie que ceux qui sont au pouvoir n’ont pas besoin d’entendre le citoyen avant de décider des plans de développement, des programmes et projets divers, destinés pourtant à assurer le bonheur de tous. N’est-ce pas le cas du fameux PND ?
C’est pour tout cela qu’il est important d’écouter Michelle BACHELET : « Faire entendre sa voix est indispensable pour bâtir un avenir de paix, de justice et de développement durable ».


Clairement, cela signifie que si le citoyen se tait, la paix et la justice ne régneront pas dans notre pays. Alors vous tous qui portez un quotidien lourd, vous tous qui voulez un peu plus de bien-être pour vous et vos enfants, ne dites plus : « Toi qui fais partie des grands, toi qui côtoies les grands, toi qui es un spécialiste, toi qui sais parler, … parle pour moi, parle
pour nous. »
Vous qui écoutez les débats à la radio, sans intervenir (même pour ça il y a des spécialistes, ces habitués du direct qui téléphonent à chaque émission à tel point que les animateurs radio les connaissent), vous qui vous rendez parfois aux meetings pour regarder de loin et écouter, le moment est venu de sortir du silence, pour faire entendre votre voix : le bonheur
d’un pays tout entier est à ce prix.


Comment ? Que diriez-vous de l’organisation d’assises du rêve ? Si quelqu’un vous y invitait, viendriez-vous dire quels sont vos désirs les plus chers, comment vous aimeriez vivre, de quel pays vous rêvez pour vous et pour les générations à venir, décririez-vous quelles femmes, quels hommes vous aimeriez voir prendre la responsabilité de diriger nos communes, nos villages, nos préfectures, nos services publics, notre pays ?
En attendant ce moment, vous pouvez commencer par vous associer à ceux qui dénoncent toutes les entraves mises à la libre expression dans notre pays. Il y a les entraves formelles comme la loi sur la liberté de manifester. Mais il y a aussi des façons plus insidieuses d’empêcher les citoyens de faire entendre leur voix. Par exemple, pendant qu’une bonne partie des citoyens demandent qu’on prenne le temps pour établir un fichier fiable, pour
revoir la composition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, et tant d’autres mesures pour qu’il y ait des élections et surtout des suites d’élections apaisées, le Gouvernement a décidé tout seul d’organiser les prochaines élections au mois de février 2020 (on a bien sûr évoqué les dispositions du Code électoral, mais on avait bien le temps d’arriver à un consensus avant ! et rien ne presse de décaler pour bien préparer les élections).


Et tout ce qui concerne l’observation électorale, refusée à tant de nationaux : dix règles ont été édictées à ce propos par la CENI et s’appliquent sans autre forme de procès. Une des règles stipule « Toute organisation voulant observer cette élection présidentielle ne doit pas appartenir à un organisme ayant exprimé antérieurement une position partisane sur des questions politiques ». Qui va décider de cela, la CENI dans le sigle de laquelle on devait enlever le I, puisque toute acquise au Gouvernement, elle n’est guère indépendante.
Comment une institution partisane peut prétendre émettre des règles objectives ? La formulation de cette règle même est problématique à l’analyse. Le Gouvernement existe t-il sans les gouvernés ? Pourquoi les gouvernés font comme si le Gouvernement et la CENI peuvent tout faire sans leur avis ?
Oui, nous devrions avoir le courage de faire entendre notre voix, sinon elle ne sera pas prise en compte lors des prochaines élections présidentielles. Posons-nous une seule question, qui nous donnera du courage : celui qui ne veut pas laisser les autres s’exprimer, celui qui ne veut pas tenir compte de l’avis des autres, n’est-ce pas parce qu’il n’est pas sûr de voir son point de vue triompher dans une libre confrontation ?


Osons faire partie de ceux dont Michelle BACHELET dit : « J’admire le courage, les principes et la clarté dont font preuve les femmes, les hommes et les jeunes qui prennent la parole pacifiquement pour plus de liberté et de justice. »
Vous les jeunes, qui représentez l’avenir de notre pays et de notre continent, faites-vous particulièrement entendre ; vous dont le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio GUTERRES, dit: « Je rends hommage au rôle que jouent les jeunes dans la réalisation de ces droits », à tel point qu’il recommande de « soutenir et protéger les jeunes qui se dressent en faveur des Droits de l’homme. »

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