Le vote de la constitution de la Vème République au Togo s’est déroulé dans des circonstances controversées, marquées par une adoption nocturne, alors que la majorité des Togolais dormaient.
Ce processus, mené dans une discrétion qui frôle l’opacité, a suscité de vives critiques. Promulguée rapidement par le chef de l’État, cette nouvelle constitution a introduit des réformes majeures, notamment un changement de régime politique, sans consultation populaire préalable. Pour beaucoup, cette démarche a été perçue comme une tentative de consolidation du pouvoir, au détriment des principes démocratiques.
Face à cette situation, l’opposition togolaise, soutenue par des organisations de la société civile et une partie de la population, a vigoureusement contesté cette constitution. Les critiques portent sur le manque de transparence du processus et sur l’absence de dialogue inclusif. Les opposants dénoncent une manœuvre politique qui ne reflète pas les aspirations du peuple togolais, et appellent à une mobilisation citoyenne pour exiger une révision démocratique et participative. Cette contestation met en lumière les tensions croissantes entre les institutions et les citoyens, dans un contexte où la confiance envers les dirigeants est de plus en plus fragilisée.
Un Passage de la IVème à la Vème République sous Haute Tension
Le basculement du Togo de la IVème à la Vème République, officialisé en mai 2024, a été marqué par des réformes constitutionnelles profondes. Adoptée par une écrasante majorité parlementaire, cette nouvelle constitution a introduit un régime parlementaire, remplaçant le système semi-présidentiel en vigueur depuis des décennies. Parmi les changements notables, on trouve la création d’un poste de président du Conseil, désormais figure centrale de l’exécutif, et une redistribution des pouvoirs entre les institutions.

Cependant, cette transition a suscité une vive opposition. Les partis politiques, les organisations de la société civile (OSC) et une grande partie de la population ont dénoncé un processus jugé précipité et peu inclusif. Les critiques se sont également concentrées sur l’absence de consultation populaire et sur les implications de ces réformes pour la démocratie togolaise. Pour beaucoup, cette nouvelle constitution ne reflète pas les aspirations réelles du peuple, mais plutôt une manœuvre politique visant à consolider le pouvoir en place.
Les Têtes Couronnées : Une Position qui Frise le Ridicule

Dans ce contexte de contestation généralisée, les chefs traditionnels, garants des us et coutumes, ont pris une position qui a surpris et indigné. En soutenant publiquement la Vème République, ces figures d’autorité ancestrale ont semblé s’éloigner de leur rôle traditionnel pour s’aligner sur des intérêts politiques. Cette posture, largement médiatisée, a été perçue comme une trahison des valeurs culturelles et une compromission de leur neutralité.
Ce soutien inconditionnel à une constitution rejetée par une grande partie de la population a terni l’image des têtes couronnées, non seulement au Togo, mais aussi au sein de l’espace CEDEAO. Leur alignement sur des intérêts politiques, au détriment de leur rôle de médiateurs et de protecteurs des traditions, a suscité un sentiment de honte et de désillusion parmi les Togolais.
Une Transition qui Divise
La transition vers la Vème République, loin d’unir le Togo, a exacerbé les divisions et mis en lumière les tensions entre modernité politique et respect des traditions. Alors que les contestations se poursuivent, il est impératif de repenser le rôle des institutions, y compris celui des chefs traditionnels, pour restaurer la confiance et l’harmonie au sein de la société togolaise. Cette période de transition doit être l’occasion de renforcer les fondements démocratiques et culturels du pays, plutôt que de les affaiblir.
Tesko Aristo Zowadan
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