L’adultère, une réalité troublante dans les sociétés traditionnelles: Les sociétés africaines, richement ancrées dans des valeurs ancestrales, mettent en avant des principes de respect, d’harmonie et de solidarité. Cependant, une ombre plane sur ces traditions : l’adultère.
Ce phénomène, bien qu’existant dans presque toutes les cultures du monde, semble s’immiscer dans certaines communautés africaines comme un tabou souvent minimisé, voire normalisé. Bien que l’adultère, en soi, n’ait jamais été une tradition prônée par les ancêtres, il s’est insidieusement inscrit dans les mœurs sociales, créant une réalité où, parfois, il devient presque une « règle d’or », détournant les valeurs initiales.
Cet article s’efforcera de démontrer comment l’adultère, un acte pourtant contraire à l’éthique ancestrale, s’est installé comme une pratique courante, souvent incomprise, voire parfois légitimée dans certaines sociétés africaines. Il s’agira aussi d’examiner les raisons profondes qui expliquent cette dérive et ses conséquences sur la cohésion sociale et familiale, sans oublier de proposer des solutions pour redonner aux principes ancestraux leur place légitime.
- L’adultère dans les sociétés traditionnelles africaines : Quand le tabou devient une norme
a) Les fondements de l’infidélité dans le passé
Dans les sociétés africaines traditionnelles, la notion de fidélité conjugale était perçue comme un pilier de l’harmonie familiale et de la stabilité de la communauté. Cependant, la société précoloniale avait des structures sociales et des rôles bien définis pour chaque sexe, avec des formes de polygamie acceptées, notamment pour les hommes. Il est donc important de souligner que, dans ces sociétés, les hommes avaient souvent des droits d’accès à plusieurs épouses, ce qui pouvait rendre certaines pratiques considérées comme de l’adultère dans d’autres cultures, socialement acceptées dans la culture locale.
Cependant, l’adultère commis par un homme dans le contexte d’une relation extra-conjugale en dehors des règles de la polygamie n’était pas pour autant toléré dans tous les cas. Au contraire, la société valorisait l’harmonie au sein des relations et punissait ceux qui violaient des pactes essentiels de loyauté, tant pour l’homme que pour la femme.
b) Le changement des mœurs avec la colonisation et la modernité
Avec l’arrivée de la colonisation, des idéologies étrangères, souvent basées sur des principes chrétiens ou occidentaux, ont progressivement modifié les pratiques ancestrales. Si ces pratiques étaient perçues comme sacrées, les nouvelles normes imposées ont souvent créé une dichotomie entre la religion et les coutumes locales. Dans certaines régions, l’introduction du monogamisme chrétien a cherché à supprimer des formes de polygamie, remplaçant ainsi une partie des fondements de la structure familiale traditionnelle.
Dans un tel contexte, l’adultère a pu être perçu comme une violation des principes religieux et, paradoxalement, s’est trouvé légitimé par la répression des coutumes ancestrales. En d’autres termes, au lieu de disparaître, l’adultère s’est adapté aux nouvelles réalités sociales et est devenu une forme de rébellion ou de fuite face à une pression normative croissante.
c) L’adultère comme « règle d’or » dévoyée
Aujourd’hui, dans certaines sociétés africaines, l’adultère est non seulement toléré, mais parfois encouragé. Ce phénomène devient la règle et non l’exception, surtout dans les milieux urbains où les valeurs traditionnelles sont de plus en plus fragmentées. Nombreux sont ceux qui considèrent l’adultère comme une manifestation de pouvoir ou un symbole de virilité chez les hommes, et un moyen de s’affirmer ou de gagner en indépendance pour certaines femmes. Dans ce cadre, l’adultère cesse d’être un acte isolé ou marginalisé, pour devenir une norme socialement acceptée dans des contextes particuliers.
Dans certaines cultures locales, notamment dans les zones rurales ou encore les classes populaires des grandes villes, l’adultère est souvent perçu comme un rite de passage, voire un privilège de ceux qui ont un certain statut social. Le problème n’est pas seulement la tolérance de l’acte, mais aussi la manière dont il est institutionnalisé dans certaines communautés. Les acteurs de ces sociétés justifient parfois cette situation par l’idée que l’adultère renforce l’honneur du mari, surtout s’il est en position de pouvoir.
- Les conséquences de l’adultère dans le milieu ancestral
a) La détérioration des relations familiales et sociales
L’une des principales conséquences de l’adultère dans un contexte traditionnel est la déstabilisation des liens familiaux. Dans une société ancestrale où la famille est au cœur de l’organisation sociale, l’infidélité peut entraîner des fractures profondes dans les relations entre époux, mais aussi entre parents et enfants.
L’adultère, en dépit de son acceptation dans certains cercles, reste une source de conflits majeurs. Il conduit souvent à des disputes, des querelles publiques et parfois même des ruptures familiales définitives. Ce phénomène a aussi un impact sur les enfants, qui se retrouvent souvent au cœur de cette dynamique déstabilisée, avec des relations conflictuelles avec leurs parents ou, dans certains cas, avec leur propre image de la fidélité.
b) La remise en question de l’autorité des ancêtres
Les ancêtres, symboles de sagesse, de justice et de sagesse spirituelle, sont appelés à jouer un rôle dans le maintien de l’ordre et de la paix. L’adultère, en tant que comportement qui dénonce les engagements spirituels et sociaux, remets en question leur autorité morale. En effet, lorsque les valeurs ancestrales sont transgressées en toute impunité, les autorités spirituelles et religieuses se retrouvent dans une position inconfortable pour appliquer les normes et rappeler l’ordre.
Cela crée un vide moral où l’ordre spirituel, basé sur la fidélité et l’harmonie, est sérieusement compromis. L’adultère ne devient plus seulement un manquement aux règles de la vie familiale, mais une affront à la structure même de la société.
c) Les dangers de la banalisation de l’adultère
La banalisation de l’adultère peut également avoir des répercussions sur la santé des individus et des communautés. Dans certains cas, l’infidélité conduit à une propagation incontrôlée de maladies sexuellement transmissibles (MST), notamment le VIH/SIDA, qui peut déstabiliser des familles entières et rendre encore plus complexe la dynamique de solidarité communautaire.
- Que faire pour restaurer les valeurs ancestrales face à l’adultère ?
a) Renforcer l’éducation aux valeurs ancestrales
Pour lutter contre la banalisation de l’adultère, il est essentiel de rétablir une éducation sur les valeurs ancestrales dès le plus jeune âge. Dans le cadre familial, l’enseignement des valeurs traditionnelles de fidélité, de respect et d’harmonie est crucial pour façonner les générations futures. Les autorités spirituelles et communautaires doivent jouer un rôle central en rappelant l’importance des rites et des engagements dans les relations humaines, qu’ils soient matrimoniaux ou sociaux.
b) Impliquer les leaders spirituels et communautaires
Les prêtres traditionnels et les leaders spirituels ont un rôle fondamental à jouer dans la réaffirmation de l’autorité des traditions. Ils doivent agir en tant qu’intermédiaires entre les ancêtres et les vivants, et organiser des cérémonies de purification ou des séances de médiation pour résoudre les conflits engendrés par l’adultère. L’adultère ne doit pas être minimisé ou banalement accepté, mais traité avec le sérieux qu’il mérite.
c) Promouvoir des modèles de relations fondés sur l’égalité et le respect mutuel
Enfin, il est essentiel d’encourager des modèles de relations respectueuses, où la fidélité et la confiance deviennent les véritables piliers de la vie conjugale. La modernité et les normes occidentales peuvent parfois sembler incompatibles avec les pratiques ancestrales, mais il est possible de réconcilier les deux en valorisant les principes de respect mutuel, d’égalité des sexes et d’engagement durable.
L’adultère, un mal à combattre pour préserver les valeurs ancestrales
L’adultère ne doit pas être vu comme une règle ou une norme en milieu ancestral. Même si certains aspects de la polygamie traditionnelle peuvent sembler tolérer certaines pratiques, l’adultère reste une transgression qui déstabilise non seulement les relations familiales, mais aussi les fondements spirituels de la société.
Il est temps de remettre l’accent sur les valeurs traditionnelles profondes et de redonner à la fidélité et à l’engagement conjugal toute leur importance. Les sociétés africaines doivent se relever face à ce fléau et restaurer l’intégrité des pratiques ancestrales, pour que la paix, l’harmonie et la prospérité continuent de régner au sein de leurs communautés.
Dimitri AGBOZOH-GUIDIH
NOTE D'INFORMATION
Depuis le début du mois de septembre 2024, le site miadebenouletogowebtv.com a été victime d'un piratage. Grâce à l'ingéniosité de notre webmaster, nous avons pu rétablir le site, qui a repris ses activités le 13 janvier 2025. Cependant, lors de la récupération des données, nous avons perdu de nombreux articles datant de mai 2023 jusqu'au jour du piratage en septembre 2024.
Nous présentons toutes nos excuses aux hommes, femmes, sociétés, lecteurs et lectrices, ainsi qu'à tous ceux qui nous ont demandé des articles qui n'ont pas pu être récupérés. Nous vous promettons de republier les articles au fur et à mesure de notre progression.
Merci pour votre compréhension.