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« Le Burkina Faso, le Mali et le Niger quittent la Francophonie : Un séisme géopolitique ou une quête de souveraineté ? »

ByTesko2022

Mar 20, 2025

Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a envoyé une onde de choc à travers le monde francophone. Ces deux pays d’Afrique de l’Ouest, historiquement ancrés dans la sphère culturelle et linguistique française, ont décidé de tourner le dos à une institution qui, depuis sa création en 1970, incarne les liens entre les pays partageant la langue française. Mais que cache cette décision ? Est-ce un simple acte de défiance politique, une quête de souveraineté, ou le signe d’un réalignement géopolitique plus profond ?

Dans un contexte où les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines sont de plus en plus tendues, cette décision soulève des questions cruciales sur l’avenir de la Francophonie et la place de l’Afrique dans le monde.

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Les raisons officielles du retrait : entre souveraineté et désillusion

Les gouvernements malien et nigérien ont justifié leur décision par des motifs liés à la souveraineté nationale et à la nécessité de s’affranchir de l’influence étrangère. Pour ces pays, la Francophonie est perçue comme un instrument de soft power de la France, un outil pour maintenir une forme de domination culturelle et politique sur ses anciennes colonies.

Au Mali, cette décision s’inscrit dans un contexte de rupture progressive avec la France, marquée par l’expulsion des forces militaires françaises en 2022 et le rapprochement avec la Russie. Le gouvernement de transition, dirigé par le colonel Assimi Goïta, a multiplié les gestes symboliques pour affirmer son indépendance, et le retrait de la Francophonie en est un de plus.

Au Niger, où un coup d’État a renversé le président Mohamed Bazoum en 2023, la nouvelle junte militaire a adopté une posture similaire. En quête de légitimité et de soutien populaire, elle a choisi de s’éloigner des institutions perçues comme étant sous influence occidentale.

La Francophonie, un outil de soft power contesté
L’Organisation internationale de la Francophonie, qui compte 88 États et gouvernements membres, a longtemps été considérée comme un espace de coopération culturelle, éducative et économique. Cependant, pour de nombreux pays africains, elle est de plus en vue comme un vestige de l’époque coloniale, un outil permettant à la France de maintenir son influence sur ses anciennes colonies.

Cette perception est renforcée par le fait que la France joue un rôle central au sein de l’OIF, tant sur le plan financier que politique. Pour les critiques, la Francophonie est moins un espace de dialogue égalitaire qu’une arène où les intérêts français prédominent.

Le retrait du Mali et du Niger reflète cette désillusion croissante. Ces pays estiment que la Francophonie n’a pas su s’adapter aux réalités du XXIe siècle, notamment en ce qui concerne les demandes de réforme et de décolonisation des institutions internationales.

Les implications géopolitiques : un réalignement stratégique
Le retrait du Mali et du Niger de la Francophonie s’inscrit dans un contexte plus large de réalignement géopolitique en Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, plusieurs pays de la région ont cherché à diversifier leurs partenariats, se tournant vers des puissances émergentes comme la Russie, la Chine et la Turquie.

Pour le Mali et le Niger, ce retrait est un signal fort adressé à la communauté internationale. Il montre leur volonté de s’affranchir de l’influence française et de chercher de nouveaux alliés. Cependant, cette stratégie n’est pas sans risques. En s’éloignant de la Francophonie, ces pays risquent de se couper d’un réseau important de coopération et de soutien, notamment dans les domaines de l’éducation, de la culture et du développement.

Les réactions internationales : entre inquiétude et incompréhension

La décision du Mali et du Niger a suscité des réactions contrastées. En France, elle a été perçue comme un nouveau signe de la perte d’influence du pays en Afrique. Pour certains observateurs, elle marque la fin d’une époque, où la Francophonie était un pilier central de la diplomatie française.

Dans le reste du monde francophone, les réactions vont de l’inquiétude à l’incompréhension. Certains craignent que ce retrait ne fragilise l’OIF, déjà confrontée à des défis majeurs, notamment la concurrence croissante de l’anglais et des langues locales en Afrique. D’autres y voient une opportunité pour réformer l’organisation et la rendre plus inclusive.

Les défis pour l’avenir de la Francophonie

Le retrait du Mali et du Niger pose des questions cruciales sur l’avenir de la Francophonie. Pour rester pertinente, l’OIF doit s’adapter aux réalités du monde actuel, où les demandes de décolonisation et de réforme des institutions internationales sont de plus en plus pressantes.

Cela passe notamment par une meilleure représentation des pays africains au sein de l’organisation, une répartition plus équitable des ressources et une plus grande attention aux priorités locales, telles que l’éducation, le développement économique et la promotion des langues locales.

Une décision symbolique aux conséquences durables
Le retrait du Mali et du Niger de la Francophonie est bien plus qu’un simple geste politique. C’est un symbole puissant des transformations en cours en Afrique, où les pays cherchent à affirmer leur souveraineté et à redéfinir leurs relations avec les anciennes puissances coloniales.

Pour la Francophonie, cette décision est un signal d’alarme. Elle montre que, pour survivre, l’organisation doit se réinventer et répondre aux attentes d’un monde en pleine mutation. Pour le Mali et le Niger, c’est un pari risqué, mais aussi une opportunité de construire un avenir plus indépendant et plus conforme à leurs aspirations.

Dans un monde où les alliances se redessinent et où les équilibres géopolitiques évoluent rapidement, une chose est sûre : la Francophonie ne sera plus jamais la même.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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