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« Le Poids du Combat : Entre Sacrifice et Désillusion »

ByTesko2022

Mar 18, 2025

Farida Bemba Nabourema, à travers ses mots poignants, exprime la profondeur de son engagement en tant que militante. Elle partage la conviction initiale qui animait son combat : celle que le courage et le sacrifice ultime, même la mort, étaient les plus grandes offrandes que l’on puisse faire à sa patrie. Mourir pour la liberté lui semblait un honneur, une sanctification de la lutte.

Mais avec le temps, elle a découvert une réalité plus cruelle : la défaite, après des tentatives répétées de résistance avortées, peut être plus douloureuse que la mort elle-même. Ce désenchantement révèle la complexité et le poids émotionnel d’un combat pour la justice et la liberté.

Elle évoque également le désarroi face à l’indifférence du peuple pour lequel elle se bat. Voir ceux qu’elle cherche à protéger détourner le regard, choisir le silence plutôt que l’action, ou encore préférer la soumission au risque, est une épreuve déchirante. Pire encore, elle ressent parfois le mépris ou l’hostilité de ceux qu’elle veut défendre. Ces sentiments, mêlés à la désillusion, illustrent les défis intérieurs auxquels font face les militants, tout en soulignant leur résilience face à l’adversité.

Farida Nabourema nous rappelle que le combat pour la liberté est autant une lutte extérieure qu’un cheminement intérieur.

VOICI CI-DESSOUS L’INTÉGRALITÉ DU POSTING DE Farida Bemba Nabourema :

“Je croyais, comme beaucoup de jeunes militants, que le combat était une affaire de courage, que la plus grande offrande que l’on puisse faire à sa patrie était sa propre vie. Mourir pour la liberté me semblait un honneur, si cela devait arriver, car la mort représentait le sacrifice ultime qui sanctifierait notre lutte. Mais j’ignorais qu’il y avait pire que la mort : la défaite après de multiples tentatives de résistance avortées.

Il y a le désarroi de voir le peuple pour lequel vous vous battez détourner le regard, préférer le silence à l’action, la soumission au risque.
Il y a le mépris de ceux que l’on veut protéger, leur indifférence, parfois leur hostilité.

Il y a cette fatigue infinie de crier dans le vide, de se battre contre un mur d’inertie, de comprendre que les chaînes ne tiennent pas seulement par la force des oppresseurs mais aussi par l’acceptation passive de ceux qui les portent.

Et c’est là que l’âme chancelle.

Il y a un moment dans la vie de chaque militant où l’on cesse de voir son peuple comme une simple victime. L’éveil est brutal. On réalise que si l’oppression est une hydre à mille têtes, certaines têtes poussent sur le corps même du peuple que l’on croyait défendre.

Le peuple n’est pas monolithique. Il y a ceux qui souffrent, ceux qui attendent, ceux qui se résignent, et ceux qui collaborent. Il y a ceux qui prient pour votre échec parce que votre victoire révélerait leur propre lâcheté. Il y a ceux qui vous traitent d’imbécile, qui vous regardent avec condescendance, qui murmurent entre eux que vous êtes perdue dans une cause vaine.

Et cela, personne ne nous y prépare.

Personne ne nous apprend à résister aux blessures qui viennent non pas de l’ennemi, mais de ceux qui devraient être de votre côté. Personne ne nous dit que parfois, la solitude sera votre seule compagne, que l’abandon sera plus tranchant que n’importe quelle lame. On se retrouve perdu, errant entre la rage et le doute, cherchant à comprendre où l’on s’est trompé.”

J’écris ce texte pour que l’on comprenne, pour que l’on voie au-delà des apparences, pour que l’on cesse de croire que résister est un acte naturel, évident, sans douleur. La lutte n’est pas qu’un enchaînement d’actions héroïques. Elle est faite de doutes, de nuits blanches, d’angoisses sourdes qui s’infiltrent jusque dans les silences.

Nous vivons dans des environnements où la répression est omniprésente.
Militer, c’est marcher sur un fil tendu au-dessus d’un précipice, en sachant que le moindre faux pas peut vous faire basculer.

C’est vivre avec l’idée que vos messages sont surveillés, que vos appels sont écoutés, que vos proches peuvent être mis sous pression à tout moment. C’est croiser un inconnu dans la rue et se demander s’il s’agit d’un simple passant ou de quelqu’un qui vous suit. C’est comprendre que même dans un pays étranger, même loin du foyer que l’on a fui, on n’est jamais totalement en sécurité.”

“Il n’y a rien de plus démoralisant que de se battre pour la justice et d’être méprisé par ceux pour qui l’on sacrifie tant. Rien de plus déchirant que de voir des oppresseurs mieux respectés que les résistants. Rien de plus amer que de constater que l’on admire davantage ceux qui maîtrisent l’art de la domination que ceux qui tentent d’y mettre fin.

Et pourtant, on ne s’arrête pas. Parce que ce n’est pas l’acceptation des autres qui nous motive: c’est la justice.”

Extraits de Mélancolies de l’Opprimé, livre à paraître de Farida Bemba Nabourema.

Farida Bemba Nabourema (sur Facebook)

La rédaction

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