Une autocritique nécessaire: Depuis des décennies, les discours sur le développement de l’Afrique oscillent entre l’accusation des puissances étrangères et l’espoir d’un renouveau panafricain. Si les ingérences extérieures, l’héritage colonial et la mondialisation inégale ont indéniablement joué un rôle dans les difficultés du continent, il est temps d’admettre une vérité fondamentale : le principal obstacle au progrès africain demeure l’Africain lui-même.
Qu’il s’agisse de gouvernance défaillante, de corruption endémique, de manque de solidarité, de mentalités rétrogrades ou d’inaction collective, les Africains doivent cesser de chercher des coupables extérieurs et prendre leurs responsabilités. Si le continent veut réellement se développer, il doit d’abord se débarrasser de ses propres contradictions, de ses propres ennemis intérieurs et de ses propres trahisons.
Une gouvernance entre immobilisme, corruption et trahisons
L’une des causes majeures des problèmes de l’Afrique est son élite politique. Les dirigeants africains, censés être les garants du développement, sont souvent ceux qui entravent toute véritable transformation.
La corruption, un cancer qui ronge le continent
Les détournements de fonds publics, l’enrichissement personnel et l’appropriation des ressources nationales par une minorité freinent toute ambition de progrès.
Malgré les promesses de transparence, peu de pays africains ont mis en place des systèmes efficaces pour lutter contre la corruption.
Les élites politiques et économiques continuent de placer leurs intérêts personnels au-dessus de l’intérêt général, pillant leurs propres nations tout en critiquant l’ingérence occidentale.
L’absence de vision et de patriotisme chez les dirigeants
Combien de chefs d’État africains ont réellement un projet de société cohérent ?
Beaucoup se contentent de gérer le court terme, privilégiant le clientélisme politique et les arrangements de couloir au lieu de construire une nation forte et souveraine.
Les dirigeants africains doivent apprendre à gouverner avec une vision à long terme, en investissant dans des infrastructures durables, l’éducation et l’innovation.
La trahison des aspirations populaires
Trop souvent, les leaders africains trahissent leur peuple en se soumettant à des influences étrangères ou en renforçant leur propre pouvoir par la répression.
L’alternance démocratique demeure un défi dans de nombreux pays, où certains chefs d’État s’accrochent au pouvoir à vie.
Les élites africaines doivent comprendre que leur rôle est de servir la population et non de s’en servir.
II. Une mentalité rétrograde et un manque de solidarité
Le développement d’un continent ne repose pas uniquement sur ses dirigeants. Les peuples africains eux-mêmes doivent s’interroger sur leur responsabilité collective.
L’esprit de division : tribalisme, jalousie et manque de solidarité
Le tribalisme et les conflits ethniques continuent d’empoisonner l’Afrique, freinant la construction d’États-nations solides.
L’Afrique souffre d’un problème de mentalité où la réussite de l’autre est souvent perçue comme une menace plutôt qu’un exemple.
Au lieu de s’entraider et de bâtir ensemble, beaucoup d’Africains se méfient les uns des autres et préfèrent abattre celui qui réussit.
Une jeunesse entre attentisme et perte de repères
Beaucoup de jeunes Africains préfèrent attendre que « le gouvernement » ou « l’étranger » leur apporte des solutions plutôt que de prendre leur destin en main.
Le culte de l’argent facile, du matérialisme et du gain rapide pousse une partie de la jeunesse à la criminalité, à la migration risquée ou à l’inaction.
Il faut réhabiliter les valeurs de travail, d’innovation et de persévérance pour transformer cette jeunesse en un levier de développement.
La culture de l’irresponsabilité et du fatalisme
Beaucoup d’Africains ont été conditionnés à accepter leur sort sans chercher à le changer.
La croyance en la « malédiction africaine », la sorcellerie ou encore le refus d’adopter des méthodes modernes de gestion et d’innovation freinent le développement.
L’Afrique doit sortir de la mentalité de victime et comprendre que personne ne viendra la sauver sauf elle-même.
III. Comment briser le cycle et reprendre notre destin en main ?
Si l’Africain est le problème, il doit aussi être la solution. Voici quelques axes à explorer pour changer le cours de l’histoire.
Adopter une gouvernance responsable et transparente
Il faut mettre fin à l’impunité des dirigeants en imposant des mécanismes de contrôle citoyen efficaces.
Les populations doivent cesser de voter pour des leaders médiocres et corrompus, et exiger des comptes de ceux qui les gouvernent.
Les institutions africaines doivent être renforcées pour garantir la séparation des pouvoirs et le respect des principes démocratiques.
Transformer les mentalités et valoriser le mérite
L’éducation doit devenir une priorité absolue, afin de former des citoyens conscients et capables de prendre des décisions éclairées.
Il faut cesser de célébrer les « gros bonnets » du système corrompu et encourager l’entrepreneuriat, l’innovation et le travail acharné.
Les Africains doivent cesser de se voir comme des adversaires et commencer à collaborer pour le bien commun.
Construire une souveraineté économique et culturelle
L’Afrique doit arrêter d’être un simple exportateur de matières premières et investir dans la transformation locale des ressources.
Il est impératif de développer un patriotisme économique, où chaque Africain consomme et valorise les produits de son continent.
La culture et l’identité africaine doivent être réappropriées et défendues face à l’uniformisation imposée par la mondialisation.
L’Afrique se sauvera elle-même ou ne se sauvera pas
Le problème des Africains, c’est l’Africain lui-même.
Mais la solution au problème africain, c’est aussi l’Africain lui-même. L’avenir du continent ne dépend pas des États-Unis, de la Chine ou de l’Europe : il dépend avant tout de nous, Africains, et de nos choix collectifs.
Il est temps d’arrêter de pleurer sur le passé, d’accuser les autres et d’attendre des solutions miracles. Le changement commence par une prise de conscience individuelle et une transformation collective.
Si nous voulons une Afrique forte, prospère et respectée, nous devons nous regarder dans le miroir, reconnaître nos erreurs et nous engager à les corriger.
Personne ne viendra nous sauver. Nous sommes la clé de notre propre renaissance.
Dimitri AGBOZOH-GUIDIH
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