Relatif à la situation des camarades journalistes employés privés de salaires
Le Syndicat National des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT) a été saisi ces dernières semaines par plusieurs camarades journalistes employés qui se plaignent de la précarité de leurs conditions de vie et de travail dans les organes (presse écrite, presse en ligne, radios et télévisions) qui les emploient. Non seulement leurs conditions de travail laissent à désirer, mais aussi ces camarades travaillent en accumulant des mois successifs sans rémunérations.
Les investigations faites par le Bureau exécutif de notre Syndicat ont confirmé, avec tristesse et émoi, l’état des lieux des conditions inhumaines et contraires à toutes les dispositions du Code de travail et du Code de la presse dans lesquelles ces confrères sont employés et vivant.
Dans plusieurs organes, des journalistes se retrouvent avec 6 voire 12 mois d’arriérés de salaire. D’autres, plus. D’autres encore cumulent des mois de piges
impayés. Des arriérés évalués pour certains jusqu’à un, deux millions de FCFA voire plus, alors même que ces confrères ont des obligations familiales auxquelles
ils doivent faire face quotidiennement . Comment peut-on espérer d’un journaliste d’être professionnel et de se concentrer sur son travail, s’il travaille des mois successifs sans être payé ?
Alors que tous ensemble, depuis les «Etats généraux de la presse en 2014», nous avons fait le pari du professionnalisme, de travailler à faire taire le phénomène de «la mendicité» de plusieurs journalistes sur les lieux de reportage, le SYNJIT trouve
inadmissible que des patrons de presse se donnent le vilain plaisir d’exploiter leur collaborateurs de la presse privée sans vergogne.
Un journalisme professionnel, respectueux des règles déontologiques et éthiques passe fondamentalement par de bonnes conditions de vie et de travail de
ceux qui l’exercent, tout particulièrement les employés. Et ceci devrait être le souci primordial des patrons de presse qui sont les premiers bénéficiaires des fruits du travail de leurs rédactions. Le SYNJIT condamne cette attitude ‘esclavagiste’ des patrons qui s’adonnent à ces comportements et les appelle à
prendre leurs responsabilités en mettant fin à la souffrance des camarades qui accumulent des mois de travail sans salaires.
Le SYNJIT s’abstient pour l’instant de porter sur la place publique les noms de ces patrons, espérant que très vite, des dispositions seront prises pour
un renversement de la situation financière de leurs employés .
Le SYNJIT invite tous les journalistes qui vivent des situations pareilles à saisir promptement son Bureau exécutif pour des actions concrètes, en envoyant un mail à l’adresse synjitogo@gmail.com.
C’est le lieu de rappeler l’urgence de la signature de la «Convention collective»
tant attendue et pour laquelle travaille d’arrache-pied le SYNJIT depuis cinq
ans, avec objectif cardinal une formalisation, dans les meilleurs délais, des
relations de travail dans la presse togolaise.
Le SYNJIT convie à nouveau à cet effet, le ministre de la Communication,
des Sports et de l’Éducation à la citoyenneté et au Civisme à réactiver le Comité
de suivi de la mise en œuvre des recommandations des «Etats généraux de la presse» (en veilleuse depuis des mois), afin que le projet de la «Convention collective» soit examiné collégialement. Tout en remerciant les camarades
journalistes employés pour leur confiance, le SYNJIT les appelle à rester mobilisés et à se tenir prêts pour de prochaines actions concertées.
Fait à Lomé le 14 juillet 2019
Le Secrétaire Général
Isidore KOUWONOU
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