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Les premiers guides de l’humanité : Ce que le Noir ignore sur ses ancêtres de la vallée du Nil

ByTesko2022

Mai 15, 2025

Alors que l’Afrique contemporaine peine à retrouver une place centrale dans la marche du monde, une vérité fondamentale reste enfouie sous les décombres de l’histoire coloniale et des mensonges identitaires : les ancêtres des Noirs africains, installés depuis des millénaires dans la vallée du Nil, furent les plus anciens guides de l’humanité vers la civilisation. Pourtant, ce pan glorieux de l’histoire reste méconnu, oublié, parfois nié. Et si le renouveau de l’Afrique passait par la réappropriation de cette mémoire essentielle ?

À l’aube de la civilisation : l’Afrique, berceau incontesté de l’humanité

Les découvertes archéologiques, paléontologiques et génétiques l’attestent sans équivoque : l’humanité est née en Afrique. Le plus ancien Homo sapiens connu (daté à plus de 300 000 ans) a été retrouvé au Maroc, à Jebel Irhoud. Mais au-delà de la simple origine biologique, la civilisation humaine — c’est-à-dire l’organisation sociale complexe, l’écriture, l’agriculture, l’État, la spiritualité, les sciences — a également ses racines en Afrique, plus précisément dans la vallée du Nil.

C’est là, entre le Soudan actuel et l’Égypte antique, que des peuples noirs ont bâti les premières structures sociales et spirituelles organisées de l’histoire humaine.

Kemet, la Noire : la première lumière

Le nom ancien de l’Égypte était « Kemet », qui signifie littéralement « la Terre noire ». Ce nom ne fait pas seulement référence à la fertilité des terres du Nil, mais aussi, selon plusieurs chercheurs africains et afrocentristes, à la couleur des premiers habitants de cette région.

Des civilisations telles que celles de Ta-Seti, Kerma, Nabta Playa, Méroé ou encore Napata — souvent oubliées dans les manuels classiques — ont précédé ou cohabité avec l’Égypte pharaonique et en ont été les fondements.

« Avant l’Égypte des pyramides, il y a eu le Soudan noir des bâtisseurs. Et avant la Grèce, il y a eu l’Égypte noire, mère des arts, des sciences et des lois », résume Cheikh Anta Diop, historien sénégalais et pionnier de la pensée décoloniale.

Une dette mondiale envers l’Afrique nilotique

Voici quelques contributions majeures des peuples noirs de la vallée du Nil à l’humanité :

Le calendrier solaire de 365 jours

L’écriture hiéroglyphique, première forme de pensée codifiée

L’architecture monumentale : pyramides, obélisques, temples

La médecine, la chirurgie, l’anatomie (les papyrus médicaux de l’Ancienne Égypte)

Les mathématiques, la géométrie, l’astronomie

Le concept d’ordre universel (Maât), fondement du droit et de l’éthique

Ces avancées ont influencé les Grecs, puis les Romains, et ont été indirectement transmises à l’Occident moderne par le biais des traductions arabes du Moyen Âge.

Pourquoi cette mémoire a-t-elle été effacée ?

Pendant la colonisation, l’histoire de l’Afrique a été systématiquement déformée, niée ou effacée, pour justifier l’infériorisation du Noir et la domination européenne.

Les pharaons ont été blanchis dans les représentations artistiques.

Les civilisations nubiennes ont été reléguées au second plan.

L’idée d’une Égypte noire a été ridiculisée dans les milieux académiques.

Les Africains eux-mêmes ont été coupés de cette mémoire par une éducation eurocentrée.

« On a persuadé l’Africain que sa grandeur commence avec l’arrivée de l’Europe. Il est temps de remonter plus loin, vers ses vraies origines de lumière », écrivait Molefi Kete Asante, penseur afrocentriste.

L’ignorance identitaire, une blessure profonde

Le résultat de cette déconnexion historique est une crise identitaire généralisée chez les Noirs, en Afrique comme dans la diaspora :

Une fascination pour les modèles occidentaux

Une honte intériorisée de leur propre passé

Une difficulté à se projeter dans un avenir ambitieux

Une sous-représentation des héros noirs dans les récits historiques

« Comment voulez-vous qu’un enfant noir se projette en ingénieur, en philosophe, en bâtisseur, si on ne lui dit jamais que ses ancêtres l’ont déjà été il y a 5 000 ans ? » s’interroge la pédagogue ivoirienne Awa Koné.

La Renaissance africaine passe par la connaissance historique

Un nombre croissant d’intellectuels, artistes, enseignants et militants culturels s’engagent aujourd’hui dans une reconquête historique :

Programmes éducatifs alternatifs (ex. : African History Month, écoles panafricanistes)

Documentaires, podcasts et chaînes YouTube d’histoire afrocentrée

Revalorisation des musées africains et restitution d’œuvres spoliées

Débats universitaires sur la place des civilisations noires dans l’histoire universelle

Cette dynamique vise à reconnecter l’Afrique avec elle-même, à restaurer la continuité historique brisée par l’esclavage et la colonisation.

Réapprendre à marcher sur les traces des ancêtres

Pour que les générations futures puissent marcher avec fierté, elles doivent connaître les empreintes laissées par ceux qui ont civilisé le monde avant que le monde ne les oublie.

Cela ne signifie pas un repli nostalgique ou idéologique, mais une base solide pour innover, s’émanciper, et bâtir une modernité proprement africaine, enracinée dans des siècles de savoir.

L’histoire comme levier de puissance

Le Noir ne doit pas seulement apprendre que ses ancêtres furent les premiers bâtisseurs de civilisation — il doit s’approprier cette mémoire pour transformer son regard sur lui-même et son avenir.

Tant que l’Afrique ignorera sa grandeur ancienne, elle sera tentée de quémander sa dignité ailleurs. Mais le jour où elle se rappellera qu’elle fut le berceau du monde civilisé, alors elle pourra redevenir l’un de ses piliers.

Comme le disait Cheikh Anta Diop :
« L’avenir appartient à ceux qui ont la mémoire longue. »

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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