Il aura volé la vedette à ses pairs lors de la visioconférence organisée jeudi 20 août dans la foulée du coup d’Etat perpétré au Mali deux jours plus tôt. Il s’appelle Umaro Sissoco Embaló. Il est président Bissau-Guinéen et ne partage absolument pas les visions de ses pairs d’une communauté à deux balles qui n’est autre que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.
Lors de ladite visioconférence, il n’était pas étonnant qu’un Alassane Ouattara ou un Alpha Condé affichassent leur soutien à leur désormais ex-pair Ibrahim Boubacar Keïta, eux qui, toute honte bue, avaient tablé sur sa réinstallation à la présidence. Bien mal leur en aura pris. Il n’a pas non plus été étonnant d’entendre Mahamadou Issoufou condamner ce coup d’Etat lors de cette assemblée virtuelle.
Après les sorties de bien des courtisans au langage empreint d’emberlificotage, Umaro Sissoco Embaló a, outre sa remarque selon laquelle la CEDEAO devrait adopter la même attitude pour tous les coups d’Etat, ajouté que les « troisièmes mandats » étaient également des coups d’Etat. Le vainqueur du second tour de l’élection présidentielle du 29 décembre 2019 a levé le lièvre au sein de cette CEDEAO en peau de toutou, où les présidents s’entendent comme larrons en foire. Si l’homme a quelque peu pourri l’ambiance au cours de la rencontre à cause de la véracité de ses propos, sa sortie a eu le mérite de frapper dans le tas les Rastignac de la politique que sont les Ouattara et les Faure Gnassingbé, excellents tripatouilleurs des constitutions aux dépens des peuples. Cette sortie d’Umaro Sissoco Embaló est un parfait tacle à Alassane Ouattara qui est revenu sur sa décision de ne pas briguer un troisième mandat, à Alpha Condé également dont les velléités de briguer un troisième mandat se font plus nettes. Il faut dire que Faure a fait mieux, lui qui a poussé l’inélégance gouvernementale jusqu’à s’en offrir un quatrième.
C’est quand même humiliant qu’un « petit frère » comme Umaro Sissoco Embaló vienne donner des leçons de démocratie aux incorrigibles dictateurs qui finissent par être chassés du pouvoir d’une manière ou d’une autre. Faure Gnassingbé doit en prendre de la graine.
Source: Le Journal Le Correcteur
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