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Mettre fin à la diabolisation: La réponse percutante au RP Vondoamé pour ses fausses allégations (vidéo)

ByTesko2022

Mar 7, 2025

Lors de son émission radiophonique du lundi 27 janvier 2025 sur Radio Maria au Togo, le RP Vondoamé s’est attaqué frontalement et de manière grossière à nos traditions, en les dénigrant par des mensonges et une présentation erronée de ce qu’elles sont réellement. Dans son collimateur se trouvaient les cérémonies d’Epé-Ekpé, le Nouvel An Guin, qu’il a qualifiées de sataniques et de maléfiques.

Cette diabolisation des traditions par un révérend père catholique sur une radio catholique soulève des questions sur la crédibilité des doctrines catholiques. En qualifiant de sataniques des pratiques culturelles profondément enracinées dans l’histoire et l’identité de notre peuple, le RP Vondoamé montre un manque de respect et de compréhension envers les croyances et les valeurs de la communauté. Cette attitude peut non seulement créer des divisions au sein de la société, mais aussi renforcer les préjugés et les stéréotypes négatifs à l’égard des traditions locales.

De plus, cette diabolisation des traditions par un représentant de l’Église catholique peut être perçue comme une tentative de discréditer et de marginaliser les pratiques culturelles qui ne correspondent pas aux doctrines catholiques. Cela montre que les doctrines catholiques peuvent parfois être utilisées comme un outil de domination culturelle, plutôt que comme un moyen de promouvoir la compréhension et le respect mutuel.

En fin de compte, il est essentiel de reconnaître et de respecter la diversité des croyances et des pratiques culturelles. La diabolisation des traditions ne fait que semer la discorde et l’incompréhension, et il est crucial de promouvoir un dialogue ouvert et respectueux entre les différentes communautés religieuses et culturelles.

Un fils Guin, conscient de la situation de diabolisation, a rédigé un communiqué d’explication destiné à ce révérend père catholique, afin de lui expliquer la tradition et la culture en pays Guin.

Voici ci-dessous le communiqué d’explication :

Réponse au RP Vondoamé, un janissaire qui s’est levé contre nos traditions


Dans son émission radiophonique du lundi 27 janvier 2025 sur Radio Maria au Togo, le RP Vondoamé s’est attaqué frontalement, et de façon grossière, à nos traditions, par des mensonges et une présentation fausse de ce qu’elles sont. Dans son collimateur, les cérémonies d’Epé-Ekpé, le nouvel an guin1 , qu’il qualifie de sataniques, de mal. Ces propos calomnieux et mensongers, diffusés sur une radio de grande écoute, sont un des moyens utilisés par les responsables des religions étrangères pour discréditer les religions (ou spiritualités) autochtones en Afrique, afin que les populations, sans repères, sans histoire, sans culture, se livrent à elles. Or, nous Africains, pour notre propre survie en tant que peuple, avons besoin de restaurer notre identité, dans toutes ses composantes. Nous ne pouvons donc pas laisser passer, sans réagir, ce type d’agression vis-à-vis de nos traditions. C’est la raison de la présente réponse. Notre ton ici sera dépourvu de toute diplomatie. En effet, la diplomatie suppose un minimum de respect. Or celui qui ne fait pas montre du moindre respect vis-à-vis des autres, ne mérite aucun respect. Au contraire, « ame kè mu jèsi fikè be so nyɔɛɖ̃ e o a, voa va le wɔ gãglo a, ɖe wo tù na ho n’e » (à celui qui ne connaît pas bien ses propres origines, mais vient faire l’important devant les gens, il faut apprendre d’où il vient).

Résumé des propos du RP Vondoamé


Dans son émission, le RP Vondoamé s’est attaqué à la célébration du nouvel an guin et aux cérémonies religieuses traditionnelles qui l’accompagnent. Pour lui, les vodous mâles s’embrassent et se marient entre eux ; il en est de même des vodous femelles. Dans sa volonté de dénigrer nos vodous, il a intégré Mamie Water à la liste des vodous guin. Pour lui, c’est la transgression d’un interdit pendant la période des interdits (Sédodo), qui précède le nouvel an guin, qui est considéré par les Guin comme un péché. Il s’attaque ensuite à la cérémonie de bénédiction de la communauté, du pays et du monde, appelée « Situtu ». Pour lui, lors de cette cérémonie, « les divinités sont appelées à réconcilier les humains ; mais ceux-ci sont créés à l’image de Dieu ; ils sont donc au-dessus des divinités qu’ils doivent chasser de leur vie ; les divinités ne peuvent pas nous accorder la paix, la concorde ». « les houn-non (prêtres traditionnels) invoquent les vodous pour qu’ils apportent la paix, or le vodou est le mal ; il ne peut pas apporter la paix et la prospérité ». Le « tchèsi » (eau bénite), fabriqué par les prêtres traditionnels le matin du jeudi de Kpessosso3 , n’a pas grâce à ses yeux. Pour lui, cette eau bénite (tchèsi) ne vaut rien, car « l’eau ne purifie pas ; l’homme ne peut se purifier que par les sacrements ; les divinités ne peuvent pas nous purifier ; il faut purifier l’âme ; les divinités ne sont pas pures ; « tchèsi » ne peut pas purifier » ; les divinités ne nous ont pas engendrés ; elles sont jalouses de nous ». Parlant de Mama Koley, il déclare : « est-ce nous qui devons vénérer l’eau ou est-ce l’eau qui doit nous vénérer ? ». Il s’est moqué de Togbé Lankpan en déclarant : « c’est un togbé mais il est considéré comme un vodou ». Enfin, le RP Vondoamé
s’est attaqué à la cérémonie de Kpessosso elle-même. Il déclare : « la couleur arborée par la pierre, c’est toujours un mensonge ; ces choses sont sataniques ; ce que Jésus nous a dit de faire, nous ne le faisons pas et nous allons nous occuper des ancêtres »

Question de vocabulaire et de paradigme


Le RP Vondoamé a sorti tant d’absurdités que nous sommes en droit de nous demander s’il a réellement suivi scrupuleusement ses cours au séminaire. En effet, de tous ceux qui prétendent être les pasteurs des humains que nous sommes, les prêtres catholiques comptent parmi ceux qui sont les mieux formés. Mais, il y a une autre hypothèse : le RP Vondoamé a peut-être bien suivi ses cours, mais il fait exprès de mentir contre nos traditions en les traînant dans la boue, l’essentiel pour lui étant d’empêcher les Africains de montrer un quelconque intérêt à leurs traditions.

Alors, pour que nous puissions nous comprendre, reprenons les choses, d’abord au niveau du vocabulaire et ensuite au niveau du paradigme dans lequel évolue chaque univers spirituel.Dans notre langue, le guin (ou guingbé),
 Vodou = dieu (nom commun) ou divinité = esprit bénéfique
 Mawu (l’Insurpassable, l’Invincible) = nom propre du Créateur, du vodou suprême,
dans le Golfe du Bénin, dans les langues d’origine adja
 Ahovi = esprit maléfique = diable5


Pourtant, si on demandait à nos frères (et sœurs) chrétiens ou musulmans de traduire en français le mot « vodou », la plupart, sinon tous, répondraient « diable ». C’est un des résultats de l’aliénation que les peuples africains ont subie.


Si l’on comprend bien le vocabulaire exposé ci-dessus, il est facile d’accepter que « Dieu » n’existe pas comme nom propre pour désigner le créateur. Chaque peuple a sa propre conception du Créateur, ses propres rites pour le vénérer, et lui a donné un nom propre. Alors, on comprend que :
 Jéhovah (ou Yahvé) = nom propre du Créateur, du vodou des Hébreux
 Jésus = nom propre du vodou des Européens, bien que présenté comme le fils de
Yahvé

 Allah = nom propre du Créateur, du vodou des Arabes

Après le vocabulaire, le second point sur lequel le RP Vondoamé se fourvoie totalement, c’est qu’il ne comprend pas que sa religion chrétienne et la religion traditionnelle africaine (ou spiritualité africaine) n’évolue pas dans le même paradigme.

Dans le paradigme africain, il existe un seul dieu, Mawu-Lissa, communément appelé Mawu, l’Insurpassable, créateur de l’Univers et de tous les êtres. Mawu n’est pas un être qui plane quelque part dans l’Univers. Il/Elle s’exprime dans ses créations. Ces expressions de Mawu sont les vodous dans les langues d’origine adja, les orishas chez les Yoruba, les ntjerwo (ou netjerou) chez la anciens Egyptiens, etc. Mawu peut donc s’exprimer à travers un objet inanimé ou un être vivant (arbre, animal, etc.). Ce ne sont pas autant de dieux mais différentes expressions du dieu unique. Les anciens Egyptiens, en s’adressant au Créateur, disaient : « Ô Amon-Ra, tu es l’Unique. Tu es l’être qui a existé avant toute autre forme d’existence » ou encore « Unique est Amon qui est caché pour eux … sans qu’on connaisse son véritable
aspect ». Et pourtant, il existait un grand nombre de dieux en Egypte ancienne. Non seulement ce sont autant d’expressions du dieu unique, mais certains sont différentes formes de la même divinité. Exemple : Astou (Isis), Harthor, Neith, Maat et Tefnout sont exactement la même divinité chargée, sous différents noms, de différentes fonctions. Donc, que les Africains vénèrent plusieurs divinités, du moment qu’il s’agit de vodous (orishas, netjerou, etc.) et non d’ahovi (esprit maléfique), c’est toujours Mawu, le Créateur, l’Insurpassable, l’Invincible, qu’ils vénèrent. Et, lors de toute cérémonie, c’est à Mawu qu’ils s’adressent en
premier.

Dans le paradigme des religions abrahamiques (judaïsme, christianisme, islam), il existe un dieu unique et rien d’autre, si l’on ne compte pas la pléthore d’anges, de chérubins, de prophètes, de saints etc. Certains concèdent que ce dieu a créé l’homme à son image (pourquoi les autres créatures du dieu unique ne seraient-elles pas à son image ?). En toute logique nous devrions donc vénérer l’homme, c’est-à-dire nous-mêmes, si nous sommes tous à l’image de Dieu.

En se basant sur le paradigme de sa religion chrétienne, le RP Vondoamé sera bien incapable d’expliquer la Trinité chrétienne (Jahvé qui est en même temps Jésus, qui est en même temps le Saint-Esprit), sans avoir recours au dogme. Pour comprendre comment trois peut être égal à 1 (3 = 1), en défiant toute logique mathématique, il faut retourner aux sources. Il faut retourner dans les temples et tombeaux de l’Egypte ancienne où les fondateurs du judaïsme et ceux du christianisme sont partis mal copier les concepts de la spiritualité africaine, ou venir dans le Golfe du Bénin pour apprendre que le Créateur peut avoir plusieurs expressions (vodous, orishas, netjerou etc.). Si, dans le christianisme, on peut vénérer Yahvé, Jésus, Saint-Esprit, Marie etc, on peut très bien vénérer dans le Golfe du Bénin Mawu, Ata Kpesu, Shango (Hèbiè-Soh), Sakpata, Ata Adjigo, Togbey Lankpan, Nyigblin etc.

Réponses point par point aux divagations du RP Vondoamé

Mamie Water intégrée à la liste des vodous du pays guin Mamie Water n’a jamais fait partie de la liste des vodous du pays guin. Son nom aurait dû prévenir le RP Vondoamé qu’il allait se ridiculiser en parlant de Mamie Water comme d’un vodou du pays guin. Un vodou qui a son nom dans une langue étrangère est, à coup sûr, un vodou étranger. C’est le cas de Mamie Water. De par son nom (« Mamie Water », vocable
d’origine européenne), il est évident que c’est un vodou qui est apparu avec la colonisation. Ce sont les Européens qui croient aux sirènes.

La prétendue homosexualité des vodous du pays guin


En déclarant que les vodous mâles s’embrassent et se marient entre eux et qu’il en est de même des vodous femelles, le RP Vondoamé a décidé de leur coller une homosexualité qui n’existe pas. Le RP Vondoamé, africain, ne pouvait pas ignorer que l’homosexualité n’existait pas en Afrique avant l’invasion arabe et surtout européenne. Pour preuve : Une telle pratique qui met en relation au moins deux individus ne pouvait pas ne pas être désignée dans la langue du peuple où elle a lieu. Or le terme « homosexualité » n’existe pas dans nos langues. Le RP Vondoamé veut-il que nous exposions ici tout ce qui se passe dans les couvents des Bonnes-Sœurs catholiques, dans les séminaires et parfois dans les établissements scolaires dirigés par des prêtres catholiques ? Il est de notoriété publique que l’Eglise catholique est devenue le refuge de beaucoup d’homosexuels et de pédophiles : les homosexuels (ou
homosexuelles) peuvent cacher le fait de ne pas avoir de femme (ou homme) dans leur vie par le vœu de célibat ; les pédophiles peuvent accéder facilement aux enfants dans l’exercice de leurs fonctions religieuses, sans que les parents ne se méfient. Mais, ce n’est pas seulement en Europe que ces choses se passent. Ces choses, contraires à nos traditions, se passent aussi en Afrique depuis notre invasion par l’Europe (les dossiers sont longs comme le bras). Nous n’allons donner ici qu’un seul témoignage, celui de feu Professeur Albert GANDONOU, ancien professeur à l’Université d’Agbomey-Calavi (Bénin), ancien séminariste qui a fini par abandonner la voie de la prêtrise et qui a eu le courage de rendre publique sa propre expérience. Il écrit : « Au petit séminaire de Wando, à Porto-Novo, en août 1964, je n’avais pas encore 14 ans quand le P. René Gauthier m’a fait subir une ignoble pédophilie et m’a sodomisé rageusement, une journée entière. Il me dira plus tard (à la rentrée) que ce n’était pas un péché, du moment qu’il était prêtre10. » C’est ainsi que les pédérastes et pédophiles prêtres et autres colons (ces derniers avec leurs boys et employés) ont introduit l’homosexualité en Afrique. Est-ce cela que le RP Vondoamé veut cacher en essayant de détourner la suspicion sur d’autres ? Ou est-ce à cause de la vive réaction des peuples africains contre la récente (18 décembre 2023) déclaration du Vatican, approuvée par son chef, le Pape François, ouvrant la bénédiction chrétienne aux couples homosexuels, que le RP
Vondoamé veut détourner la colère des peuples africains contre des boucs émissaires qu’il pense avoir trouvés dans les vodous du pays guin ? Si c’est cela, qu’il sache que ce n’est pas dans nos traditions que ces choses-là se passent mais, depuis l’Antiquité, chez les peuples européens et dans la religion chrétienne dont il est devenu un soldat, un janissaire, contre son propre peuple.

Togbé Lankpan est un vodou tout en s’appelant « Togbé »


Cela n’aurait pas dû paraître étrange au RP Vondoamé, lui qui passe un temps fou à enseigner à ses ouailles à appeler le dieu des Hébreux, Yahvé, « notre Père »11. Si Yahvé est dieu et peut néanmoins être appelé « Père », Togbé Lankpan peut bien être appelé « Togbé » tout en étant une divinité, un vodou. Ce monsieur n’a pas dû bien lire la Bible qui enseigne : « Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère » (Mathieu 7 :5, traduction Louis Second).

« Sédodo » et la transgression d’un interdit


Il semble que le RP Vondoamé ne connaisse rien au pays guin et à la spiritualité africaine de manière générale. La question se pose donc toujours : le RP Vondoamé était-il dissipé pendant les cours au séminaire ? En effet, il est difficilement imaginable qu’on ne lui ait pas appris la différence entre la conception du péché dans les religions abrahamiques et celle dans la spiritualité africaine. S’il n’a pas bien écouté pendant ses années d’étudiant, faisons-lui une séance de rattrapage :

Dans la spiritualité africaine la notion de péché originelle que l’humanité doit expier jusqu’à la fin des temps n’existe pas ; même la notion de péché individuel qu’on va confesser chez le prêtre n’existe pas. Ce qui existe c’est un ensemble de règles que l’humain doit suivre pour respecter l’harmonie dans sa communauté, dans le pays et dans l’Univers (ce sont les règles de Maat de l’Egypte antique nègre et de la vallée du Nil). Si quelqu’un transgresse l’une de ces règles, non seulement il en rendra compte lors de son jugement dernier devant Mawu et les ancêtres méritants sanctifiés12, mais sur Terre, il doit faire le nécessaire pour restaurer l’harmonie qu’il a perturbée. C’est pourquoi dans la spiritualité africaine, il n’y a pas de pendaison ni de bûcher pour blasphème ; il n’y a pas d’excommunication.


C’est dans cet esprit que se situe « Sédodo », une période d’interdits qui précède la cérémonie de Kpessosso. Lorsque quelqu’un transgresse un de ces interdits, on ne considère pas qu’il a péché, mais qu’il a simplement perturbé l’harmonie de la communauté (« e gble du a »). Il doit la restaurer, à ses frais, par un certain nombre de cérémonies. Notez bien, RP Vondoamé : lorsque quelqu’un transgresse un interdit de la période de Sédodo, ce n’est pas un péché au sens des religions abrahamiques.

« Situtu », cérémonie de pardon et de bénédiction de la communauté


Avant d’entrer dans une nouvelle année, à partir de la Prise de la Pierre sacrée (Kpessosso), le peuple du pays guin veut laisser derrière lui les mauvaises actions, les mauvais comportements etc., de l’année qui se termine. C’est pour cela que la cérémonie de « Situtu » est organisée. Guingbé b’ado (Académie du guingbé) écrit : « Ce rite est destiné à implorer le pardon des divinités. Il marque le désir de réconciliation sincère entre deux ennemis ou deux frères en conflit. Le peuple entier s’engage par ce rite à cesser toute querelle, tout litige, à oublier tout conflit et à se pardonner mutuellement les fautes commises »13 Voilà un peuple dont les prêtres traditionnels prônent le pardon, l’amour, la réconciliation, la paix dans la
communauté, dans le monde etc. Seulement, ils ne prônent pas tout cela au nom de Jésus, un vodou venu d’ailleurs, mais au nom de nos propres traditions. C’est ce qui déclenche l’ire du RP Vondoamé. Il voit rouge. Il éructe : « « les divinités sont appelées à réconcilier les humains ; … les houn-non invoquent les vodous pour qu’ils apportent la paix, or le vodou est le mal ». On voit ici tout le caractère totalitaire des religions abrahamiques. En dehors d’elles, on est traité de sataniste même lorsqu’on prône l’amour, le pardon, la réconciliation etc. Ces religions se comportent ainsi parce qu’elles sont avant tout des projets politiques qui sont mises en œuvre sous couvert de spiritualité. C’est pour cela que ce sont toujours les religions abrahamiques qui sont à base des guerres de religions dans le monde. Avec leur spiritualité
faite de pardon, d’amour et de tolérance, intégrant le fait que le Créateur puisse s’exprimer sous diverses formes, les peuples africains ne connaissaient pas de guerres de religion, jusqu’à ce que les religions abrahamiques fassent une irruption violente sur notre continent.

Le « tchèsi », eau bénite du pays guin


Quand on entend ce que le RP Vondoamé raconte à ce propos, on est sidéré. « L’eau ne purifie pas ; l’homme ne peut se purifier que par les sacrements » dit-il. On se demande si c’est vraiment un prêtre catholique qui parle ainsi. Le baptême chrétien, n’est-ce pas une renaissance, donc une purification ? Avec quoi baptise-t-on, sinon de l’eau ? Jean-Baptiste n’a-t-il pas baptisé Jésus en le plongeant dans l’eau du Jourdain, d’après ce qui est écrit dans le Nouveau Testament ? Le RP Vondoamé peut se permettre de sortir ces absurdités, même du point de vue de sa propre religion, parce qu’il sait que bon nombre de ses auditeurs ne prendront pas la peine de confronter ses dires aux pratiques de l’Eglise catholique. « Tchèsi » que nous traduisons ici improprement par « eau bénite » veut dire textuellement « eau puissante » ou « eau de pouvoir ». Beaucoup de ceux qui se rendent à Glidji-Kpodji pour la cérémonie de « Kpessosso » retournent chez eux avec du « tchèsi » qu’ils achètent en bouteille. Ils sont convaincus que cette eau leur permettra de chasser les mauvais esprits, de se purifier etc. N’est-ce pas la même chose que font les catholiques qui se rendent à Lourdes (France) et ailleurs, et reviennent chez eux avec de « l’eau bénite » ? Pour le RP Vondoamé, les catholiques ont le droit de le faire mais pas les autres.

Mama Koley, expression du divin


Un conseil au RP Vondoamé : il faut prendre la peine de s’informer sur un sujet avant d’en parler. Apparemment, il ne connaît rien sur Mama Koley. Alors, aidons-le à s’instruire ! Qu’est-ce que le vodou Mama Koley ? Une constante dans l’humanité : ce qui est inexplicable est considéré comme la manifestation du divin. On ne devrait pas trouver une source d’eau douce au milieu de la mer salée ni dans une lagune aux eaux saumâtres. Quand on trouve une telle source ou un puits qui produit de l’eau douce en milieu salé ou saumâtre, le peuple du pays guin considère que c’est une manifestation du divin, qu’ils appellent Mama Koley. Ce peuple ne vénère pas l’eau pour ellemême. Il vénère Mama Koley comme une expression divine.

La « Pierre sacrée » qui change de couleur


Lors de la cérémonie de « Kpessosso », la couleur de la « Pierre sacrée » indique à la population l’essentiel de ce que sera l’année qui vient. Cette couleur peut changer d’une année sur l’autre selon les augures. Cette capacité de changement de couleur est présentée par les prêtres traditionnels du pays guin comme une caractéristique divine de la « Pierre sacrée ». En entendant cela, le RP Vondoamé éructe : « la couleur arborée par la pierre, c’est toujours un mensonge ; ces choses sont sataniques … Peuvent-ils faire tomber la pluie ? ». Laissons de côté ce comportement qui consiste à demander à la religion des autres d’accomplir un exploit – faire tomber la pluie – que sa propre religion est incapable de réaliser. Posons seulement la question au RP Vondoamé : connaissez-vous le sens du mot miracle ou, avez-vous séché le
cours qui a traité ce sujet au séminaire ?

Un miracle, c’est un phénomène que l’esprit humain, de par sa logique, considère comme impossible, que pourtant certains affirment s’être produit. Si vous affirmez que les prêtres traditionnels du pays guin mentent à propos du changement de couleur de la « Pierre sacrée », vous devez aussi dire que Jésus n’a pas pu être mis au monde par une femme vierge qui n’a pas connu d’homme, que Jésus n’a pas pu marcher sur l’eau, qu’il n’a pas pu ressusciter un mort de plusieurs jours etc. Ce qui est valable pour l’un est valable pour l’autre.

Mais avant de débusquer le mensonge chez les autres, le RP Vondoamé ferait bien de balayer d’abord devant sa propre porte. Le christianisme lui-même, plagiat de la spiritualité de l’Egypte pharaonique nègre, a été bâti sur la base d’un gros mensonge. Ce n’est pas le fait de copier les concepts religieux chez les anciens Egyptiens qui est un mensonge, mais le fait de taire ses sources15 pour pouvoir blanchir cette spiritualité et créer le héros mythique des peuples européens qu’est Jésus. Ce dernier n’est rien d’autre qu’ un personnage fictif fabriqué à partir du héros mythique des peuples nègres de la vallée du Nil, Ousiré (Osiris pour les Grecs), auquel on a ajouté un zeste de Horo (Horus pour les Grecs), le divin enfant d’Ousiré et d’Astou (ou Aseta ; Isis pour les Grecs). Astou était aussi appelé « Meri Amon » (l’aimé
d’Amon), qui deviendra Maryam puis Mary ou Marie. Le nom de l’être suprême, Amon, que les Egyptiens anciens prononçaient au cours de leurs prières deviendra le « Amen » des chrétiens, le « Amin » des musulmans (mais aussi le « Ami » lors des prières dans le pays guin). Ousiré est le premier fils de Dieu, rédempteur de l’humanité. Il a parcouru la Terre pour éduquer et enseigner, apporter l’agriculture à l’humanité. A son retour, il a été assassiné par son frère Souté (Seth pour les Grecs) qui deviendra le Satan des religions abrahamiques. Il a ressuscité des morts, trois jours plus tard ; il est monté au ciel et préside le tribunal du jugement dernier. C’est au cours de sa passion qu’Ousiré fit l’eucharistie pour la première
fois. « La nuit où il allait mourir, le Roi et Seigneur Ousiré, prit le pain, prononça la bénédiction, le consacra en son nom de Seigneur de la Nourriture Divine, le rompit et le donna à ses douze compagnons en disant : Mangez, ceci est la chair d’Ousiré, le fils de Dieu … Faites cela en mémoire de moi. Puis ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna en disant : Buvez, ceci est le propre sang d’Ousiré … Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi »16. Horo (Horus), lui, déclare « Je suis Horo, ma parole est vérité. Nul ne peut aller au Père sans passer par moi ». Des airs que les chrétiens connaissent bien, mais qui sont bien plus anciens, de plusieurs millénaires avant l’avènement de l’ère
chrétienne.

Nous pourrions continuer, ainsi sur des pages entières, à révéler ce que le christianisme doit à l’antique religion de la vallée du Nil, dont la religion dans le Golfe du Bénin n’est qu’un avatar. Disons simplement au RP Vondoamé que si ses professeurs ne lui en ont pas parlé, il pourrait lui-même avoir quelques éléments de l’origine du personnage de Jésus s’il se posait la question de savoir pourquoi, les Coptes, dits chrétiens d’Egypte, et les musulmans appellent Jésus Issa ? En effet, Iss (ou Ihs = l’unité, la totalité, ce qui est accompli) est un des surnoms que portaient Ousiré et Astou (raison pour laquelle les Grecs ont appelé cette dernière Isis).

Conclusion :


Ce que le RP Vondoamé a fait dans son émission radiophonique du 27 janvier 2025, fait partie des assauts que les églises chrétiennes déploient pour tenter de faire disparaître la tradition spirituelle africaine, en particulier celle du pays guin. Cet objectif est le même que celui de « l’inculturation ». Le RP Vondoamé dit que nos traditions sont sataniques. « L’inculturation », elle, dit aux Africains : Nous prenons en compte vos traditions (évidemment, il s’agit de tout ce qui n’est pas incompatible avec la foi chrétienne). L’objectif
est d’amener petit à petit les Africains à ne plus considérer le christianisme comme une religion étrangère. Donc deux voies pour atteindre le même but : la disparition des traditions spirituelles africaines. En ce sens, nous doutons fort que la hiérarchie du RP Vondoamé lui ait fait une quelconque remontrance, car il faisait le job.

Mais, posons-nous la question : Le RP Vondoamé peut-il aller en Arabie ou dans n’importe quel pays musulman, dans un pays hindou ou au Japon (dont le shintoïsme est pratiquement identique à la spiritualité africaine) et fouler aux pieds la foi des autochtones ? Pourtant, nos propres frères, formés et dressés comme des janissaires, dans les séminaires et autres écoles religieuses, au service des religions étrangères, se permettent cela chez nous.

Chacun doit prendre conscience que les temps ont changé. Le temps où nos parents et grandsparents ne se rendaient pas compte de ce qui se passait et des enjeux est révolu. Aujourd’hui des enfants d’Afrique, des enfants de Kama, conscients qu’aucun peuple ne peut se développer dans la langue d’un autre, dans la culture d’un autre, dans la religion d’un autre etc., sont sur la brèche et aux aguets. Ils répondront à toute tentative d’embrouiller la population africaine pour l’envoyer sur une voie d’égarement.

Source via Dr Messan DRACKEY, Tesko Aristo Zowadan

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