Crise de succession, conflits de pouvoir et perte de repères : l’urgence d’un retour à l’ordre
Le milieu ancestral, autrefois refuge de sagesse, de cohésion et de discipline, traverse aujourd’hui une période de turbulences sans précédent. Successions contestées, querelles internes, corruption des valeurs et manipulations fragilisent un système qui, pourtant, a toujours été le socle des sociétés traditionnelles africaines.
En pays Guin, comme dans de nombreuses autres communautés africaines, les règles établies par les ancêtres semblent de plus en plus bafouées. Là où le principe fondamental était simple – l’ancien cède sa place dans l’ordre et la dignité, tandis que le nouveau prend la relève avec humilité et engagement – on observe aujourd’hui un chaos qui menace la stabilité même du milieu ancestral.
Que se passe-t-il réellement ? Qui est responsable de cette crise ? Comment rétablir l’ordre et garantir une transition harmonieuse entre générations ?
- Le milieu ancestral : un système millénaire fondé sur des principes solides
Le milieu ancestral africain repose depuis toujours sur une organisation bien définie, où chaque individu a un rôle précis et une mission à accomplir.
1.1. Un modèle basé sur la transmission et le respect des cycles
Dans les sociétés traditionnelles, le passage de pouvoir se fait selon un ordre naturel et incontestable :
Les anciens, après avoir rempli leur rôle, passent le flambeau aux jeunes générations.
Les nouveaux responsables prennent leurs fonctions avec respect et humilité, tout en bénéficiant des conseils des anciens.
Les esprits des ancêtres, garants de l’équilibre, veillent à ce que la transition se fasse sans heurts.
Ce modèle garantissait la continuité des traditions, la stabilité de la communauté et la préservation de l’héritage ancestral.
1.2. L’importance du respect des successions en milieu ancestral
Le principe de « ancien sort, nouveau rentre » est fondamental dans la gestion des chefferies, des lignées spirituelles et des communautés initiatiques.
Lorsqu’un chef spirituel ou traditionnel arrive au terme de sa mission, il doit préparer son successeur et lui transmettre son savoir.
Le nouvel entrant doit s’engager à respecter les traditions et à préserver la sagesse du passé, sans chercher à imposer un changement brutal.
Le départ des anciens ne signifie pas un abandon, mais une continuité sous une autre forme, en tant que conseillers et guides.
Mais aujourd’hui, cet équilibre est mis à mal…
- Un chaos organisé : entre résistances des anciens et abus des nouveaux
La crise actuelle du milieu ancestral ne vient pas de nulle part. Elle est le résultat de dérives qui se sont accentuées avec le temps.
2.1. Des anciens qui refusent de partir : la peur de perdre le pouvoir
Autrefois, les anciens acceptaient leur départ avec sagesse, laissant place aux nouvelles générations. Aujourd’hui, certains s’accrochent au pouvoir à tout prix, refusant de céder leur place malgré l’usure du temps.
Des chefs traditionnels dépassés restent en poste jusqu’à l’extrême limite, empêchant toute transition harmonieuse.
Des prêtres et figures spirituelles refusent de transmettre leurs savoirs aux jeunes, de peur de perdre leur influence.
Des lignées sacerdotales sont bloquées par des querelles internes, faute de respect du cycle naturel des successions.
Ce blocage crée un climat de tension et de stagnation, empêchant l’évolution et le renouvellement naturel du milieu ancestral.
2.2. Des nouveaux entrants impatients et opportunistes
Si certains anciens refusent de partir, certains nouveaux veulent entrer par la force, sans respecter les traditions.
Ils court-circuitent les processus traditionnels de désignation, imposant parfois des choix purement politiques ou financiers.
Ils manquent souvent d’expérience et de formation spirituelle, ce qui affaiblit leur légitimité.
Certains cherchent avant tout à exploiter le milieu ancestral pour leurs propres intérêts, et non pour servir la communauté.
Résultat : un affrontement entre anciens qui refusent de partir et nouveaux qui veulent entrer sans respect des règles.
2.3. La perte des repères et l’affaiblissement des valeurs ancestrales
Avec ces querelles intestines, le milieu ancestral devient un champ de bataille où règnent désordre et confusion.
Les jeunes générations se détournent de plus en plus des traditions, ne voyant que conflits et instabilité.
L’autorité spirituelle et morale des anciens est remise en question, créant un vide dangereux.
Les valeurs de respect, d’humilité et de transmission se perdent, laissant place à une anarchie grandissante.
Il est donc urgent de restaurer l’ordre et de rétablir les principes fondamentaux du milieu ancestral.
- Restaurer l’ordre : un retour aux valeurs ancestrales
Face à cette situation critique, des solutions existent pour garantir une transition fluide entre générations et préserver l’équilibre du milieu ancestral.
3.1. Rétablir les règles traditionnelles de succession
Il est impératif de remettre en place les principes de désignation et de transmission respectés par nos ancêtres :
Limiter les mandats des chefs et responsables traditionnels, afin d’assurer un renouvellement naturel.
Renforcer la formation et l’initiation des nouveaux entrants, pour garantir qu’ils soient prêts à assumer leur rôle.
Sanctionner ceux qui cherchent à manipuler les successions pour des intérêts personnels.
3.2. Encourager le dialogue entre les générations
La transition entre anciens et nouveaux ne doit pas être un conflit, mais un passage de relais harmonieux :
Créer des conseils de sages, où les anciens guident et conseillent les nouveaux, sans chercher à s’imposer.
Encourager les jeunes à respecter et écouter les anciens, tout en leur permettant d’apporter des innovations positives.
Promouvoir l’unité et la cohésion, en rappelant que la tradition repose avant tout sur la transmission et non sur la domination.
3.3. Sensibiliser la communauté à l’importance de préserver les valeurs ancestrales
L’ensemble de la société doit prendre conscience de l’urgence de cette situation :
Organiser des conférences et des débats sur l’importance du respect des successions traditionnelles.
Utiliser les médias et les réseaux sociaux pour rappeler les principes fondamentaux du milieu ancestral.
Encourager les familles à enseigner aux jeunes le respect des traditions et des valeurs ancestrales.
- Il est temps de dire non au désordre
Le désordre en milieu ancestral est une menace réelle pour la stabilité et la pérennité des traditions africaines.
Si les anciens ne veulent pas partir et que les nouveaux veulent entrer sans respecter les règles, alors le chaos devient inévitable.
Mais l’Afrique ne peut se permettre de perdre son héritage. Il est encore temps de restaurer l’ordre, de rétablir les valeurs et de garantir une transmission harmonieuse du savoir ancestral.
Ancien sort, nouveau rentre – mais dans le respect, la dignité et la sagesse.
Dimitri AGBOZOH-GUIDIH
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