• 26 juillet 2024 18h40

Miadé Bé Nou

Traditions, Cultures ancestrales et Actualités du Togo, d'Afrique et du Monde

Nouvelles mesures contre la vie chère : La majorité encore laissée sur le bord de la route

ByAristo

Août 14, 2022

Pour amortir les effets dévastateurs d’une vie chère qui ne cesse de lanciner les Togolais depuis l’avènement de la crise sanitaire, le gouvernement togolais a décidé le 27 juillet dernier de procéder à deux mesures ciblées : la baisse des tarifs de franchissement aux postes de péage et la prorogation de la suspension du paiement des taxes de tickets de marché sur tout le territoire.


Désormais certains véhicules de transport de personnes et de marchandises (les minibus et certains poids lourds) vont bénéficier d’une baisse des frais de péages. Sont concernés par cette mesure des minibus de 09 à 15 places et des poids lourds à multiples essieux. Les réductions tarifaires, qui tiennent compte néanmoins de la nécessité de préserver le patrimoine routier, vont quant à elles de 100 FCFA à 2.000 FCFA. Et les commerçants, eux se sont vu la suspension du paiement des taxes de tickets de marché de 3 mois supplémentaires, à compter du 1er août 2022.


Ces mesures qui portent plus leur épithète qu’elles ne soulagent la majorité des citoyens, parce que ciblées, sont loin de satisfaire l’opinion. Si ça se trouve, le grand nombre des Togolais n’ont jamais disposé de poids lourds à multiples essieux, moins encore de minibus. Ce sont plutôt aux propriétaires de ces gros engins, qui souffrent moins par les temps qui courent, que profitent cette mesure.


Il faut en avoir plein la besace pour s’offrir un véhicule routier de plus de 3,5 tonnes de poids, et pour faire du commerce de marchandises et d’animaux. Ils peuvent être contents qu’en plus d’être riches, le gouvernement ait encore pensé à réduire leurs tarifs. Admirable, non ? Et combien sont ces Togolais qui tiennent boutique, et dans combien de marchés ? Il n’y a pas plus de commerçants que d’acheteurs, lesquels acheteurs vont dans les marchés s’offrir des denrées hors de prix. Les voilà littéralement snobés au profit de gens qui en possèdent plus qu’eux.


On voit bien que les deux mesures ont fait plus de malheureux que de contents. Au lieu de procéder à des mesures aussi discriminatoires que malvenues, le gouvernement serait bien avisé de poser des actes concrets qui visent à soulager toute la population togolaise dans son ensemble. Les prix des denrées, du pétrole et du gaz flambent, le prix du ciment connaît une hausse de 15% depuis le début du mois d’août, et tout ce que le gouvernement trouve à faire est de procéder à des mesures ciblées. Pitoyable.


Source : Journal « Le Correcteur » N°1057

By Aristo