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Palais royal : un ring pour deux faux jumeaux ? Entre respect de l’éthique ancestrale et rivalités modernes

ByTesko2022

Fév 2, 2025

Le jour se lève sur le pays de Assiongbon Dadzin, le redoutable roi du peuple Guin, et les choses ne seront plus jamais comme avant. Deux prêtres traditionnels, autrefois amis proches, se battent aujourd’hui dans le palais royal à cause de divergences profondes. L’un d’eux accuse l’autre de distribuer des insignes traditionnels et ancestraux du peuple Guin à des personnes qui ne sont pas d’origine Guin, en échange d’argent. Cette mauvaise gestion des symboles sacrés menace l’intégrité et la cohésion de la communauté, et la situation s’envenime de jour en jour.

Le conflit, déjà grave, s’est intensifié à travers des échanges dans le palais royal de Glidji, et le bras de fer entre ces deux prêtres traditionnels est désormais public. Cette crise révèle les problèmes internes liés à la préservation et au respect des traditions ancestrales, ainsi que l’avidité de certains qui compromettent les valeurs du peuple Guin pour des gains personnels. Qui mettra fin à cette hémorragie et ramènera la paix dans la maison Guin ?

Le palais royal, un sanctuaire ou un champ de bataille ?

Le palais royal, dans les sociétés africaines traditionnelles, est bien plus qu’une simple résidence du roi ou du chef. Il incarne l’âme d’un peuple, le cœur d’une nation et le sanctuaire où se perpétuent les valeurs ancestrales. Pourtant, à travers l’histoire et encore aujourd’hui, il devient parfois le théâtre de conflits internes, de rivalités et de luttes d’influence, donnant l’image d’un ring où s’affrontent des « faux jumeaux » : des prétendants ou des factions aux intérêts divergents.

Ce phénomène interroge sur la nécessité absolue de préserver la sacralité du palais royal, de respecter l’éthique attachée à l’héritage ancestral et d’empêcher qu’il ne devienne un simple espace de conquête du pouvoir. Comment concilier tradition et modernité tout en préservant l’essence du palais royal ? Comment éviter que des conflits d’héritage ou d’influence ne ternissent ce lieu de mémoire et de sagesse ?

1. Le palais royal : un lieu de mémoire et de sacralité

Le palais royal, dans la tradition africaine, n’est pas un bâtiment ordinaire. Il symbolise l’autorité, l’histoire et la continuité d’une lignée. Il est le siège des décisions importantes et le lieu où se transmettent les traditions, les rites et les enseignements des ancêtres.

Un sanctuaire respecté par tous

Dans de nombreuses cultures, l’accès au palais royal est soumis à des règles strictes. On ne peut y entrer sans purification préalable, et chaque espace du palais a une signification spirituelle bien définie. Il est le siège du pouvoir divinisé et non un simple lieu de résidence du roi ou du chef.

Le respect des ancêtres et de la chose ancestrale

L’éthique ancestrale veut que le palais royal soit le reflet des valeurs de la société. Il incarne :

La sagesse des anciens.
L’unité du peuple.
La continuité entre les générations.
Tout ce qui s’y déroule doit être en accord avec ces principes. C’est un lieu où l’on cherche l’harmonie, et non la discorde. Pourtant, dans l’histoire africaine et encore aujourd’hui, certaines rivalités viennent troubler cette paix sacrée.

2. Deux faux jumeaux sur le ring : entre rivalités politiques et enjeux de pouvoir

Le pouvoir attire les convoitises

Lorsque le trône est vacant ou qu’un roi s’affaiblit, plusieurs prétendants surgissent. Ces « faux jumeaux », parfois de la même famille royale, se battent pour prendre le contrôle du palais. Ils peuvent être frères, cousins, ou issus de lignées rivales. Ces luttes sont souvent amplifiées par des influences extérieures :

Les intérêts économiques liés à la gestion des terres royales.
L’ingérence de puissances coloniales ou postcoloniales.
La politisation des dynasties royales par les États modernes.
Des affrontements qui fragilisent l’ordre social

Lorsque le palais devient un ring, il perd son autorité morale et spirituelle. Les divisions créent des fractures dans la société :

Le peuple est obligé de choisir un camp.
Les chefs traditionnels perdent en crédibilité.
L’ancestralité est reléguée au second plan au profit d’intérêts purement matériels.
Cela va à l’encontre de la philosophie ancestrale, qui veut que le palais royal soit un espace de réconciliation et non de confrontation.

3. L’éthique ancestrale : un rempart contre la déchéance du palais royal

Pour éviter que le palais royal ne soit transformé en arène de combats fratricides, les règles ancestrales d’éthique doivent être remises au centre du jeu.

Les principes de gouvernance ancestrale

L’alternance pacifique du pouvoir
Dans certaines sociétés africaines, les successions royales étaient réglées par des rituels précis. Des conseils de sages se réunissaient pour désigner le successeur légitime en fonction de critères spirituels et non par simple héritage de sang.

Le respect du consensus et de la parole des anciens
La tradition africaine privilégie le dialogue avant toute prise de décision. Les palabres sont essentielles pour éviter les conflits et garantir une transition pacifique du pouvoir.

La séparation entre autorité spirituelle et pouvoir temporel
Dans plusieurs traditions, le roi ou le chef ne détenait pas seul le pouvoir. Il devait consulter des prêtres, des devins et des sages pour gouverner avec équité. Le pouvoir était ainsi équilibré et ne pouvait être accaparé par un seul individu.

4. Perspectives : restaurer la sacralité du palais royal

Face aux défis actuels, il est urgent de réhabiliter le palais royal comme centre de stabilité et de transmission des valeurs ancestrales.

Quelques solutions envisageables

Renforcer le rôle des conseils traditionnels
Les assemblées de sages doivent être renforcées pour arbitrer les conflits de succession et éviter que le palais ne devienne un enjeu de rivalité destructrice.

Créer des écoles de gouvernance traditionnelle
Une formation aux valeurs éthiques ancestrales pour les futurs dirigeants traditionnels permettrait d’éviter les abus et de maintenir un haut niveau de moralité dans la gestion du pouvoir.

Protéger juridiquement le statut des royaumes traditionnels
Dans certains pays, les institutions modernes ont fragilisé les monarchies traditionnelles en leur retirant leur rôle dans la gestion de la société. Une reconnaissance officielle de ces institutions pourrait aider à leur redonner leur légitimité.

Encourager le dialogue entre modernité et tradition
L’Afrique doit trouver un équilibre entre les institutions modernes et les valeurs traditionnelles. Les palais royaux peuvent jouer un rôle dans ce dialogue en devenant des centres de réflexion sur l’identité africaine et son avenir.

Un lieu de respect, pas un champ de bataille

Le palais royal est un lieu chargé d’histoire, un sanctuaire qui doit être protégé contre les dérives du pouvoir et des conflits d’intérêts. Si des luttes fratricides le transforment en un ring où s’affrontent des « faux jumeaux », c’est toute la structure sociale qui en souffre.

Il est essentiel que les héritiers des traditions africaines se réapproprient les valeurs ancestrales de respect, de dialogue et de consensus pour que le palais royal reste ce qu’il a toujours été : un symbole d’unité, de mémoire et de continuité. Comme le dit un proverbe africain :

« Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre. »

Préservons nos palais royaux des luttes intestines, car ils sont bien plus qu’un trône à conquérir : ils sont l’héritage des ancêtres et la clé de notre avenir.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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