Les mouvements anti-Bachir et anti-Abdelaziz Bouteflika démontrent que l’aspiration au changement, au Proche-Orient et en Afrique du Nord, n’a pas été entamée par la fortune très diverse des mobilisations fondatrices de 2011.
Les Egyptiens nostalgiques du soulèvement de la place Tahrir, l’épicentre de la révolution de 2011, ont peu dormi ces derniers jours. Rivés aux réseaux sociaux, ils ont suivi chaque minute de la révolte de leurs voisins soudanais, leur prodiguant conseils et encouragements.
Et depuis qu’Omar Al-Bachir a été renversé, jeudi 11 avril, par des généraux, qui ne semblent guère pressés de passer le pouvoir aux civils, ils les exhortent à maintenir leur pression sur l’armée, en continuant à camper devant son QG, à Khartoum. Vendredi, Awad Ibn Auf, le chef du Conseil militaire de transition, a annoncé dans un discours à la Nation avoir renoncé à son poste, et nommé à sa place Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane, inspecteur général des forces armées. Cette déclaration a été accueillie par de scènes de liesse dans la capitale soudanaise.
Des propos nourris par une triste expérience. Aveuglés par leur foi dans leur propre armée, qui avait précipité la chute d’Hosni Moubarak, en février 2011, les mutins de Tahrir avaient abandonné la place, ouvrant la voie au retour de l’ancien régime, deux ans et demi plus tard, en la personne du général Abdel Fattah Al-Sissi, aujourd’hui président de l’Egypte, qu’il gouverne d’une main de fer.
Ce dialogue à travers le temps et l’espace, entre les anciens révoltés du Caire et les actuels contestataires de Khartoum, met en lumière le fil qui relie le soulèvement au Soudan mais aussi en Algérie, à la séquence révolutionnaire de 2011.
Tesko Aristo Via Benjamin Barthe
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