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« Quand la mémoire parle : l’histoire d’un peuple ne meurt jamais »

ByTesko2022

Avr 23, 2025

Ils sont là, les vieux, assis à l’ombre des manguiers, les yeux tournés vers le passé. Ils sont là, les jeunes, connectés, pressés, parfois amnésiques. Entre les deux, un gouffre grandissant : celui de la mémoire. Pourtant, la mémoire d’un peuple, c’est son histoire. Et sans histoire, pas d’identité. Pas d’avenir.

La mémoire, un devoir sacré

En Afrique, la transmission de la mémoire a longtemps été orale. Le griot, véritable bibliothèque vivante, gardait les souvenirs d’une communauté. Il connaissait les lignées, les guerres, les alliances, les traités, les tragédies. Mais aujourd’hui, qui écoute encore les griots ?

Dans un monde numérisé, où l’instantané a remplacé la profondeur, l’histoire se fait silencieuse. Les archives dorment, les récits s’effacent, les héros s’oublient. Pourtant, notre mémoire collective est une arme pacifique. Une force de résistance, une source d’inspiration.

Colonisation, résistances et renaissance

Les peuples africains ont connu les douleurs de la colonisation, les humiliations de la traite négrière, les luttes pour l’indépendance, les espoirs des années postcoloniales. Ce passé douloureux et glorieux ne peut être balayé par un vent d’oubli.

Comment comprendre l’Afrique d’aujourd’hui sans parler de Samory Touré, Béhanzin, Yaa Asantewaa, Thomas Sankara, ou Lumumba ?

Comment parler de fierté sans évoquer les révoltes, les insurrections, les poètes de l’indépendance ?

Comment parler de développement sans revisiter les erreurs, les trahisons, les manipulations de l’Histoire ?

Chaque peuple qui oublie son passé devient vulnérable à la répétition de ses tragédies.

La mémoire visuelle : photos, films, documents

La mémoire ne se transmet plus uniquement à l’oral. Elle est aussi visuelle, écrite, numérique. Des initiatives émergent partout en Afrique

Des centres d’archives sont restaurés à Dakar, Ouagadougou, Abidjan.

Des documentaires redonnent voix aux anciens combattants africains de 14-18 et 39-45.

Des écoles africaines introduisent enfin l’histoire locale dans leurs programmes.

Des expositions itinérantes ravivent le souvenir des royaumes oubliés.

Mais ces efforts restent isolés, souvent mal financés, parfois censurés.

Mémoire sélective, mémoire politique

Il existe une autre mémoire : celle écrite par les vainqueurs. Celle qui efface, arrange, falsifie. Dans certains pays, des pans entiers de l’histoire sont bannis des manuels scolaires. Des héros sont diabolisés. Des crimes d’État restent tus.

Qui écrit l’histoire ?
Pour qui ? Et pourquoi ?

Restaurer la mémoire, c’est aussi reconquérir le droit de se raconter soi-même. C’est résister à la propagande. C’est refuser les stéréotypes hérités de la colonisation. C’est affirmer que l’Afrique n’a pas commencé avec l’arrivée de l’Occident.

Et les jeunes dans tout ça ?

Les jeunes Africains sont souvent accusés de ne pas s’intéresser à l’histoire. Mais c’est faux. Ce qu’il manque, ce n’est pas la curiosité : c’est l’accès.

Où sont les musées vivants dans les quartiers populaires ?

Où sont les jeux vidéo, les séries, les applis mobiles racontant notre histoire ?

Où sont les podcasts, les bandes dessinées, les TikToks historiques ?

Moderniser la mémoire, c’est lui donner de nouveaux supports. C’est mêler Sankara à Instagram. C’est raconter l’empire du Mali sur Netflix. C’est faire du passé une matière vivante, vibrante, militante.

L’Afrique qui se souvient est une Afrique qui avance

La mémoire d’un peuple est le fil invisible qui relie les ancêtres aux enfants à naître. Elle n’est ni poussiéreuse ni passéiste. Elle est une boussole. Une batterie. Un refuge.

Redonner vie à la mémoire africaine, c’est :

Reconstruire notre dignité

Soigner nos blessures

Éviter les répétitions de l’histoire

Inspirer les luttes de demain

« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur. » – Proverbe africain

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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