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Que cache le Togo pour son entrée à l’AES ?

ByTesko2022

Jan 18, 2025

L’annonce récente de la volonté du Togo de rejoindre l’Alliance des États du Sahel (AES) suscite des interrogations. Créée en 2023 par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, cette organisation de défense mutuelle vise à contrer les menaces sécuritaires et à promouvoir une souveraineté renforcée pour ses membres. Mais alors que le Togo semblait éloigné de cette dynamique, qu’est-ce qui motive ce tournant stratégique, et que pourrait-il chercher à dissimuler dans cette démarche ?

Pourquoi l’AES ?

L’AES s’est constituée dans un contexte d’instabilité régionale, marqué par des coups d’État militaires, des tensions avec la CEDEAO, et une volonté des pays membres de se distancier des anciennes puissances coloniales comme la France. Pour ces États, l’AES représente un outil de coopération militaire, économique, et politique pour renforcer leur autonomie et faire face aux menaces internes et externes.

Le Togo, qui a connu une stabilité relative comparée aux pays fondateurs de l’AES, n’était pas initialement associé à ce bloc. Toutefois, son intérêt récent pour cette organisation semble refléter des considérations stratégiques, mais aussi des enjeux internes plus complexes.

Les motivations officielles

Selon les déclarations gouvernementales, l’entrée potentielle du Togo dans l’AES viserait à :

Renforcer la sécurité : Le Togo est confronté à une montée des attaques terroristes dans sa région septentrionale, frontalière avec le Burkina Faso. S’intégrer à une alliance sécuritaire offrirait un soutien militaire coordonné.
Diversifier ses alliances : Face à une CEDEAO affaiblie et des relations complexes avec l’Occident, l’AES pourrait permettre au Togo d’élargir ses partenariats régionaux.
Affirmer sa souveraineté : À l’image des autres membres de l’AES, le Togo semble vouloir affirmer une souveraineté plus affirmée face aux pressions internationales.
Ce qui pourrait être caché

Cependant, derrière ces objectifs déclarés se cachent des préoccupations non avouées.

1. Problèmes de gouvernance interne

Le Togo fait face à des défis de gouvernance, notamment en matière de transparence et de gestion des ressources naturelles. L’intégration à l’AES pourrait être un moyen d’éviter les critiques internationales et d’éloigner le débat public des problèmes internes.

2. Tensions avec la CEDEAO et la communauté internationale

En rejoignant l’AES, le Togo pourrait chercher à s’aligner sur un bloc en rupture avec la CEDEAO, qu’il perçoit comme trop influencée par des puissances extérieures. Cette stratégie pourrait masquer une insatisfaction croissante face aux pressions de cette organisation.

3. Protection contre les ingérences extérieures

L’AES, avec sa doctrine de défense mutuelle, offre un bouclier contre toute intervention extérieure. Pour le Togo, qui craint peut-être une déstabilisation ou une pression internationale accrue, cette alliance pourrait représenter une forme de garantie politique.

4. Redéfinir son rôle régional

Le Togo cherche à renforcer son poids dans une région où il est souvent perçu comme un acteur secondaire. En rejoignant l’AES, il pourrait espérer jouer un rôle plus central dans les décisions régionales.

Les enjeux pour le Togo

L’entrée dans l’AES aurait des implications importantes pour le Togo :

Sur le plan économique : S’associer à des pays en rupture avec les institutions financières internationales pourrait entraîner des conséquences sur les investissements et les relations économiques.
Sur le plan sécuritaire : Une intégration au bloc impliquerait une coopération militaire accrue avec des pays confrontés à des défis sécuritaires majeurs. Cela pourrait exposer davantage le Togo aux tensions dans la région.
Sur le plan diplomatique : Cette décision pourrait isoler davantage le Togo des alliances traditionnelles, notamment avec l’Union européenne et la France.
Les réactions internationales et nationales

La communauté internationale suit de près cette possible adhésion. Si certains y voient une opportunité pour le Togo de diversifier ses alliances, d’autres craignent que cette démarche ne reflète une radicalisation politique et un éloignement des normes démocratiques.

Au niveau national, les Togolais se montrent divisés. Certains saluent cette orientation stratégique qui pourrait renforcer la souveraineté du pays, tandis que d’autres redoutent une marginalisation économique et diplomatique.

Un pari risqué ?

L’entrée du Togo à l’AES, si elle se concrétise, serait un tournant majeur dans sa politique étrangère. Ce choix, loin d’être anodin, semble guidé par une combinaison d’intérêts sécuritaires, économiques et politiques.

Cependant, le Togo devra répondre à plusieurs questions fondamentales : cette adhésion renforcera-t-elle véritablement sa souveraineté ou l’exposera-t-elle davantage aux turbulences de la région ? Et surtout, quels sacrifices le pays est-il prêt à consentir pour intégrer ce bloc ?

Pour l’heure, l’avenir de cette décision reste incertain, mais il est clair que l’AES représente autant une opportunité qu’un défi pour le Togo. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer les véritables intentions et implications de ce rapprochement stratégique.

Dimitri AGBOZOH- GUIDIH

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