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« Redécouvrir la Boussole Ancestrale : Quand la Sagesse, la Paix et l’Unité de nos Ancêtres Peuvent Sauver notre Présent »

ByTesko2022

Mai 26, 2025

Dans une Afrique en pleine mutation, confrontée à des crises identitaires, sociales et politiques, il est urgent de se retourner vers ce que nous avons trop vite relégué au passé : l’héritage des ancêtres. Non pas en termes de monuments ou de mythes poussiéreux, mais comme une source vivante de repères.

Nos ancêtres, ces gardiens invisibles de la mémoire, nous ont légué plus que des traditions : ils nous ont transmis une boussole faite de sagesse, de paix et d’unité. Et si l’avenir de l’Afrique se jouait dans la relecture profonde de cet héritage oublié ?

Des ancêtres bien plus que des morts : une mémoire vivante

En Afrique, les ancêtres ne sont pas des souvenirs figés. Ils sont perçus comme des présences actives, qui veillent, guident, corrigent, protègent. Dans la plupart des cultures africaines traditionnelles, ils sont les intermédiaires entre les vivants et les forces cosmiques. Le respect des ancêtres est donc une forme de continuité du lien social, un pont entre les générations.

Mais ce lien se distend. Modernité oblige, les jeunes générations voient souvent ces figures comme de simples reliques. Or, ce que nous appelons “coutume”, “rites”, ou “proverbes anciens” recèle une sagesse millénaire fondée sur l’harmonie, la justice et la responsabilité collective.

Sagesse : l’école silencieuse des anciens

Avant que l’Afrique ne soit alphabétisée à l’européenne, la parole des anciens était l’école des peuples. À travers les contes, les proverbes, les légendes transmises au coin du feu, se formaient des générations entières. Là, chaque mot était porteur de sens, chaque silence avait une fonction.

“Là où l’école coloniale a transmis des concepts, nos anciens enseignaient des sagesses de vie”, rappelle le philosophe togolais Tété Azameti.

Quelques exemples de perles ancestrales :

« Un arbre ne pousse jamais seul dans la forêt » – la solidarité.

« La parole est comme le feu : elle éclaire ou elle brûle » – la prudence dans le dialogue.

« Celui qui oublie où il a enterré la hache oubliera aussi où il a semé la paix » – la mémoire comme outil de justice.

Ces maximes ne sont pas de simples ornements linguistiques, elles constituent une éthique de vie.

Paix : une diplomatie enracinée dans le rituel

Contrairement à l’image belliqueuse souvent véhiculée par l’histoire coloniale, la plupart des sociétés africaines avaient des mécanismes puissants pour préserver la paix : palabres sous l’arbre à palabres, conciliations inter-villageoises, rituels de pardon collectif.

Chez les Akan, les Dogon, les Bassa ou les Mossi, la paix n’était pas l’absence de guerre : c’était une construction permanente.

Aujourd’hui, alors que les conflits interethniques, les tensions politiques et les violences verbales minent la cohésion nationale dans plusieurs pays, ce modèle ancestral de justice réparatrice et de médiation communautaire pourrait inspirer des solutions durables.

Unité : l’ADN oublié du vivre-ensemble

L’unité n’a jamais voulu dire uniformité chez nos ancêtres. Elle signifiait reconnaître la place de chacun dans l’ordre global. Les sociétés traditionnelles africaines étaient très hiérarchisées, certes, mais aussi profondément intégrées : chaque individu, du forgeron au chef spirituel, de la sage-femme au chasseur, avait un rôle clair et valorisé.

Dans ce modèle :

La collectivité primait sur l’individu.

L’aîné n’écrasait pas le cadet ; il l’élevait.

Le “nous” prévalait toujours sur le “moi”.

À l’heure où l’individualisme gagne du terrain sous l’influence occidentale, où les jeunes sont souvent en rupture avec leur village ou leur famille, retrouver cette vision collective est plus que symbolique : c’est vital.

Une déconnexion moderne aux lourdes conséquences

Le rejet des valeurs ancestrales n’a pas été neutre. Il a engendré :

Une crise morale : perte de repères, violences gratuites, montée du tribalisme.

Une crise familiale : désintégration des liens intergénérationnels.

Une crise politique : méfiance permanente, absence de culture du compromis.

Une crise spirituelle : rejet de l’identité culturelle au profit de modèles importés et parfois incompatibles.

Le paradoxe est cruel : jamais les jeunes Africains n’ont eu autant d’informations, et aussi peu de sagesse transmise.

Réconcilier modernité et héritage : une urgence africaine

L’objectif n’est pas de revenir à un passé idéalisé. Il est de tirer du patrimoine immatériel africain les clés pour construire une modernité enracinée. Des pays comme le Rwanda, le Ghana ou le Bénin commencent à réhabiliter leurs valeurs ancestrales dans les programmes éducatifs et la gouvernance locale.

Cela passe par :

L’intégration des anciens comme conseillers dans les débats publics.

La transmission des langues locales, garantes de la pensée africaine.

La valorisation des rituels, des fêtes traditionnelles, et des lieux sacrés.

Le soutien aux chercheurs, griots, conteurs qui documentent la mémoire.

Raviver la flamme, maintenant

Nos ancêtres n’étaient pas parfaits. Mais ils savaient ce que nous sommes en train d’oublier : que la paix est un travail de chaque jour, que l’unité ne se décrète pas, qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans boussole.

“Quand les racines sont profondes, il n’y a pas lieu de craindre le vent”, dit un proverbe bantou. Encore faut-il se souvenir où nos racines sont plantées.

Aujourd’hui, la véritable révolution africaine ne viendra peut-être pas des armes, ni même des élections. Elle viendra d’un retour réfléchi à nos fondements spirituels, sociaux et moraux.

Alors oui, redonnons à nos ancêtres la place qu’ils méritent : pas dans les tombes, mais dans nos consciences.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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