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Rien n’a changé, l’histoire continue et se répète : à quand la rupture générationnelle ?

ByTesko2022

Avr 15, 2025

Les visages changent, les slogans évoluent, les discours se modernisent. Mais les mécanismes restent les mêmes, et les injustices se répètent. D’une époque à l’autre, le pouvoir semble se transmettre à huis clos, entre initiés, pendant que la jeunesse regarde, commente, s’indigne… et attend.

« Rien n’a changé, l’histoire continue et se répète. » Cette phrase, à la fois amère et lucide, est sur toutes les lèvres des jeunes générations africaines. Elle traduit une profonde lassitude, mais surtout une grande frustration : celle de vivre dans des sociétés qui parlent du changement… sans jamais vraiment le permettre.

Laisser quelle place à quel jeune ? Une promesse piégée

Dans les discours politiques africains, la jeunesse est partout : “jeunesse espoir de la nation”, “jeunesse fer de lance du développement”, “jeunesse priorité nationale”. Mais dans les faits, la jeunesse est mise à l’écart des centres de pouvoir.

Sur 100 ministres en fonction dans plusieurs pays africains, à peine 5 ont moins de 40 ans.

Dans la plupart des assemblées nationales, la moyenne d’âge dépasse largement les 55 ans.

Les partis politiques restent verrouillés par des élites anciennes, souvent les mêmes depuis 20, 30 ou 40 ans.

Alors, de quelle jeunesse parle-t-on vraiment ? De celle qu’on met en avant dans les clips de campagne, ou de celle qu’on laisse réellement participer aux décisions ?

L’absence des jeunes aux postes de décision : une stratégie de contrôle ?

Le pouvoir ne se partage pas. Il se conserve. Et dans bien des cas, l’exclusion de la jeunesse n’est pas un hasard. C’est un calcul.

Les jeunes sont nombreux, dynamiques, créatifs, connectés, critiques. Ils pourraient impulser des réformes profondes. Mais ils sont aussi moins contrôlables, moins corrompus, moins redevables aux réseaux anciens. Bref, ils dérangent un certain ordre établi.

C’est pourquoi :

On les relègue à des rôles symboliques ou festifs : jeunesse, sports, culture, digital…

On les instrumentalise pendant les campagnes, puis on les oublie une fois élus.

On les accuse souvent d’ »immaturité politique », alors qu’ils gèrent des entreprises, des ONG, des mouvements citoyens avec rigueur.

La vérité crue ? Beaucoup de jeunes ne manquent pas de compétences, mais de connexions et de place à la table.

La loi du plus fort : un vieux logiciel encore en fonction

Le système reste marqué par la violence politique et sociale. Pour se faire entendre, il faut être fort, crier plus fort, avoir les bons soutiens, les bons bras, les bonnes armes parfois.

Les jeunes qui osent penser autrement sont :

Écartés

Réprimés

Étiquetés d’“opposants”

Et parfois, persécutés

Le débat n’est pas encouragé, la contradiction est vue comme une menace, et le pouvoir se défend comme un territoire à défendre, non comme une responsabilité à partager.

Cela pousse certains jeunes à se désintéresser de la politique, d’autres à prendre des chemins radicaux, ou à migrer, laissant derrière eux un pays qui ne sait pas retenir ses cerveaux.

Des décisions prises pour le peuple, sans le peuple : la démocratie confisquée

Le comble ? Même les décisions dites “populaires” sont souvent décidées dans des bureaux fermés. Les jeunes sont les plus concernés par l’éducation, l’emploi, le numérique, la culture… mais ne sont presque jamais consultés.

Programmes éducatifs sans implication des étudiants

Projets d’entrepreneuriat sans concertation avec les jeunes entrepreneurs

Réformes sociales pensées sans les premiers concernés

Et même quand des plateformes de dialogue sont créées, elles sont souvent biaisées, encadrées, instrumentalisées.

Résultat : la défiance s’installe, la distance se creuse, et le fossé générationnel devient un abîme politique.

Mais alors… comment rompre la boucle ?

Pour éviter que l’histoire ne continue de se répéter, des solutions concrètes doivent émerger. Et vite.

🔹 Créer des quotas générationnels dans les institutions

Pourquoi ne pas instaurer des seuils de représentation des moins de 35 ans dans les parlements, gouvernements et conseils municipaux ? Si les jeunes sont 60% de la population, pourquoi ne représentent-ils que 5% du pouvoir ?

🔹 Réformer les partis politiques de l’intérieur

Il faut former, soutenir et protéger les jeunes qui osent s’engager, même dans des partis traditionnels. Et il faut faciliter la création de nouveaux partis, moins pyramidaux, plus ouverts.

🔹 Encourager la participation citoyenne dès l’école

Le civisme ne s’improvise pas. Il s’apprend. Éduquer les jeunes à la politique dès le collège, les impliquer dans des débats locaux, les initier au fonctionnement des institutions est une urgence.

🔹 Protéger l’engagement jeune

Les jeunes journalistes, militants, leaders étudiants, entrepreneurs sociaux doivent être protégés, pas persécutés. Un engagement pacifique et structuré est un atout, pas une menace.

L’ histoire attend ses nouveaux auteurs

Il ne suffit plus de dire que la jeunesse est l’avenir. Il faut lui donner le présent.

Car si l’histoire continue de se répéter, c’est qu’aucun chapitre nouveau ne s’écrit. Et cela ne changera pas tant que les stylos resteront dans les mêmes mains, depuis trop longtemps.

Le moment est venu d’ouvrir les pages, de passer le témoin, de faire confiance aux jeunes non pas comme des symboles, mais comme des acteurs politiques à part entière.

Sinon, dans 10 ans, 20 ans, un autre jeune écrira le même article, avec les mêmes mots, la même frustration… et le même constat.

Rien n’a changé. L’histoire continue. Et elle se répète.

Dimitri AGBOZOH-GUIDIH

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