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Thomas Dodji Nettey KOUMOU: « Développer des pôles de transformations agricoles, manufacturiers et d’industries extractives. »

ByTesko2022

Nov 19, 2020
L’expert en économie et finances Thomas Dodji KoumouL’expert en économie et finances Thomas Dodji Koumou

L’expert en économie et finances Thomas Dodji Koumou se prononce sur sa page facebook à propos du Plan National de développement (PND), peu les gouvernants ambitionne faire du Togo, une plateforme économique par excellence dans la sous-région. L’expert parle de l’Axe N°2 : Développer des pôles de transformations agricoles, manufacturiers et d’industries extractives.

Voici l’intégralité du posting de l’expert:

L’axe N°2 du PND fonde à plus d’un titre notre assertion selon laquelle, le PND est quasiment impossible à mettre en œuvre. Les bases et fondements que les gouvernants auraient dû correctement poser dans l’implémentation des programmes antérieurs notamment le DSRP-I et le DSRP-C, transparaissent davantage dans les analyses de l’axe N°2. En réalité, ces fondements sont, soit mal posés, soit malheureusement inexistants. De surcroit, les choix opérés il y a plus de dix ans en terme de politiques économiques, se révèlent incompatibles avec le désir actuel que suscite l’industrialisation du secteur minier et agricole.

Pour illustrer nos propos, voici un aperçu des choix opérés il y a dix ans, matérialisés par le texte ci-après, tiré du DSRP-C, je cite : “ Pour le Gouvernement, la consolidation des bases d’une croissance forte et durable passe, d’abord, par la réduction des coûts des facteurs de production nationale. En effet, le poids de l’Etat et des capitaux publics dans certains secteurs clés de l’économie et les problèmes de gestion y afférents ont toujours été sources de distorsions importantes dans l’économie togolaise, causant ainsi des entraves à la croissance. Au cours des années d’ajustement structurel, des actions ont été menées pour lever ces entraves mais, elles n’ont pas toutes atteint leurs cibles. Pour mieux rentabiliser les investissements attendus dans les secteurs de la croissance pour les années à venir, le Gouvernement a opté pour l’aboutissement de ces réformes. A cet effet, les objectifs ci-après ont été retenus : (i) restructurer les entreprises publiques ; et (ii) assainir le secteur financier. …Les réformes engagées à la SOTOCO et à la SNPT seront poursuivies. Une attention particulière sera accordée à la CEET et à la Togolaise des Eaux (TdE)[1]”, fin de citation. Voilà qui justifie l’ouverture du pays à des capitaux étrangers sans discernement, dont nous avons fait mention dans la partie consacrée à l’axe N°1.

Ce texte suscite cinq remarques fondamentales :

? Nous notons d’abord le fait que, les nouveaux gouvernants qui ont pris le pouvoir en 2005 (nous sommes en 2008 pour le DSRP-I), n’avaient aucune idée de ce qu’ils voulaient faire. Ils n’avaient pas de vision claire sur le modèle de croissance qu’il fallait adopter. Ils ont accepté de projeter le pays sur la voie de la tertiarisation sans tenir compte de son histoire, de sa culture, de ses ressources naturelles et de ses ressources humaines. En résumé, même si le DSRP-I et le DSRP-C avaient pour objectif de servir de canal de reprise des relations avec les bailleurs, il apparait clairement que les gouvernants n’avaient pas accédé au pouvoir avec une vision claire en terme de politique économique. C’est d’ailleurs ce qui se voit encore actuellement face au double chocs exogènes créés par la Covid-19.

? Nous notons ensuite, que les nouveaux dirigeants savaient déjà à
l’époque que les entreprises publiques étaient très mal gérées et que cette mauvaise gestion avait un impact négatif sur la croissance économique du pays. Ils ont donc préféré diminuer ou se défaire des participations de l’état dans ces entreprises. Pire, ils n’ont pas été en mesure de trouver des solutions idoines au problème de mauvaise gestion dans les entreprises publiques. L’exemple de Togotélécom défi tout entendement.

? Ensuite, il transparait clairement dans le texte, dès lors qu’on parle d’aboutissement des recommandations des Programme d’Ajustement Structurel (PAS I, II, III), que les gouvernants se sont contentés des idées des bailleurs afin de bénéficier des fonds promis à l’époque.

? Ce texte révèle également l’échec total de cette option[2]après plus de 15 ans de gouvernance, face aux résultats obtenus après les deux privatisations dans le secteur du coton (SOTOCO & NSCT), au regard de la situation actuelle de la SNPT, de la CEET et de la TDE. Nous pouvons également citer la cession en toute opacité de la Banque Togolaise de Développement (BTD) ; les tâtonnements observés au niveau de la Banque Togolaise pour le Commerce et l’Industrie (BTCI) et l’Union Togolaise de Banque (UTB) ; les échecs de l’exploitation à nouveau des mines de fer de Bassar et de marbre de Pagala.

? Enfin, nous notons que le retrait de l’état de l’actionnariat de ces entreprises publiques a été une opportunité pour les caciques et les thuriféraires du pouvoir afin d’opérer des prises de participation dans ces entreprises à des fins de blanchiment de ressources et de prises de pouvoir économique au détriment des intérêts des populations. Le Wacemgates[3]issu des panama papers est un exemple que nous avons vécu.


Avec la mise en œuvre de l’axe N°2, les gouvernants espèrent développer des pôles de transformations agricoles, manufacturiers et d’industries extractives. Clairement, selon les désidératas des gouvernants, la mise en œuvre de cet axe fera passer le Togo à l’ère de la transformation afin de bénéficier d’une création supplémentaire de la valeur ajoutée par le biais d’une politique “de remontée de la filière”. C’est peut-être ce qui est en train de se mettre en place à Adétikopé avec une certaine célérité et une outrancière médiatisation. On verra bien. Ainsi, en exécutant l’axe N°2, l’impact attendu sera, je cite : “ la pauvreté est réduite à travers l’accélération de la création de la richesse et une meilleure redistribution des fruits de la croissance ainsi que la création d’emplois décents[4]”, fin de citation.

Au-delà de toute une batterie de vœux qui ont été exprimés dans le document du PND, nous souhaitons nous appesantir sur deux aspects qui nous semblent fondamentaux. Il s’agit de la transformation agricole et de l’industrialisation du secteur minier. Les gouvernants estiment qu’ils vont développer des chaines de valeurs des filières porteuses, des agropoles et des pôles de compétitivité pour la transformation agricole permettant, in fine, la création massive d’emplois agricoles. En réalité, l’industrialisation des filières agricoles et du secteur minier aboutissant à une politique “de remontée de la filière”, nécessite une ressource humaine hautement qualifiée sur le plan technologique et managérial, la disponibilité de la matière première et l’intensification de la recherche scientifique. Cette politique ne pourra concourir à la création de valeur ajoutée supplémentaire pour notre économie, que lorsqu’un certain taux des capitaux investis proviendrait d’investisseurs locaux. Or, les choix opérés par les gouvernants en terme de structure des capitaux investis et les conditions de réalisation (inexistantes actuellement) énumérées plus haut, nous permettent de conclure que le PND est quasiment impossible à mettre en œuvre.

Avant de montrer que notre agriculture ne répond pas pour l’instant aux exigences d’une industrialisation des filières et que le business model du secteur minier ne produira pas l’effet escompté, nous voulons retourner dans le passé pour vous montrer que les gouvernants ont déjà, à maintes reprises, émis les mêmes vœux dans d’autres programmes sans pouvoir les réaliser.

[1] Document Complet de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-C), rapport du FMI N° 10/33, février 2010.

[2] L’option choisi par les gouvernants actuels il y a dix ans c’est la tertiarisation de notre économie et la privatisation des sociétés d’état en faisant aboutir les recommandations des Programmes d’Ajustement Structurel.

[3] Veille Economique en association avec le journal l’Alternative a donné une conférence le 13 août 2016 à la maison de la santé sur l’évasion fiscale organisée par les dirigeants de WACEM et révélée par le scandale des “Panama Papers”. Il a été révélé que plusieurs noms des gouvernants togolais figuraient dans l’actionnariat de la société WACEM.

[4] Programme Nationale de Développement (PND), République Togolaise, AVRIL 2018.

A suivre ….

Puisse la Divine Providence veiller sur nous et marcher à nos cotés.
Thomas Dodji Nettey KOUMOU
Veille Economique

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