Chers camarades journalistes, chers concitoyennes et concitoyens, chers compatriotes au Togo et de la diaspora,
Il n’est un secret pour personne que depuis plus d’un an déjà, le Togo notre pays traverse l’une des crises les plus graves de son histoire. A mesure que le temps avance, cette crise prend des proportions de plus en plus inquiétantes, et si rien n’est fait de façon immédiate et efficiente, notre pays risque de connaitre des lendemains sombres et incertains.
Pourtant, le 31 juillet 2018, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO a, dans la logique de la résolution de cette crise, élaboré une feuille de route dans laquelle elle prescrivait la mise en œuvre des réformes institutionnelles, constitutionnelles, ainsi que le renforcement du processus électoral à travers un cadre beaucoup plus inclusif au niveau de l’Institution qui en a la charge.
En outre, la Conférence a demandé au Gouvernement togolais la poursuite des mesures de confiance et d’apaisement en faveur des personnes arrêtées lors des manifestations politiques, en vue de décrisper l’atmosphère sociopolitique togolaise déjà délétère. Mais il en est rien à ce jour.
Au lieu de cela, le Gouvernement togolais a engagé, de manière unilatérale, un processus électoral sur fond de divisions, de contestations, de tensions, de violences et de violations des droits humains. Ce processus, avouons-le, couve en lui-même des germes et de réels signes précurseurs d’un avenir difficilement viable et vivable pour les fils et filles du Togo.
En effet, à titre d’exemple et pour des faits récents :
– Dans la nuit du 14 au 15 octobre 2018, le responsable local du Parti National Panafricain (PNP) a été violenté à son domicile à Tchamba, par des individus jusqu’alors non identifiés. Il a été gravement blessé et conduit en urgence dans une structure sanitaire, en soins intensifs. – Un jour plus tard, dans la nuit du 15 au 16 octobre 2018, le point focal de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) à Kara a, lui aussi, fait l’objet de violences et de passage à tabac par un groupe d’individus, qui ont saccagé son domicile.
– Dans la soirée du 24 octobre 2018, et selon les termes d’un communiqué du PNP en date du 25 octobre 2018, le quartier abritant le siège de ce parti à Sokodé a été encerclé par des éléments des forces de l’ordre et de sécurité lourdement armés, qui pour favoriser la re- peinture dudit siège par une autre couleur que celle qu’arbore habituellement le parti.
Il faut préciser que jusque-là, l’on n’a noté aucune réaction officielle du Gouvernement par rapport à ces faits.
– Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2018, le siège du parti politique Union pour la République (UNIR) sis à Didaourè à Sokodé, a été endommagé par un incendie d’origine criminelle, provoquant de nombreux dégâts selon un communiqué en date du 27 octobre 2018 rendu public par ce parti.
– La Ville de Sokodé connaît jusqu’alors des soubresauts et une psychose généralisée née d’une forte présence militaire à tous les coins de rues.
– Dans la foulée, des citoyens font l’objet d’intimidations, de menaces, de tracasseries policières et judiciaires pour avoir dénoncé les responsables et chefs d’établissements scolaires dans leurs manœuvres à l’enrôlement massif, systématique et organisé des mineurs lors du recensement électoral.
A ce jour, la tension est donc palpable, et ces signes, visibles, sont similaires à ceux qu’avait dénoncés, en 2005, l’ancien Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité d’alors, monsieur François Esso AKILA BOKO. Les conséquences de l’entêtement sont encore fraiches dans nos mémoires.
Alors qu’aujourd’hui plus rien ne semble freiner le Gouvernement dans sa furie de projet électoral mené à pas de charge et dans un climat de terreur ;
Alors que ces signes et les multiples interpellations des Organisations de la Société Civile et certaines formations politiques, ne semblent ni attirer, ni retenir l’attention de la communauté internationale, de la CEDEAO, des Facilitateurs de la crise togolaise et du Comité de Suivi ;
Alors donc que cette montée et ce regain de tensions vives et palpables plongent le pays et les populations togolaises dans un climat de terreur caractérisé par une psychose généralisée, dans l’indifférence du Gouvernement et le laxisme de la CEDEAO et de la communauté internationale ;
Le Front Citoyen « Togo Debout » (FCTD), en collaboration avec d’autres organisations et mouvements de la société civile, notamment le Réseau des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement (REJADD), le Mouvement « Ton de la Jeunesse Patriotique » (TJP), le Mouvement « En Aucun Cas », la Synergie des Elèves et Etudiants du Togo (SEET), la Ligue Togolaise des Droits des Etudiants (LTDE), le Mouvement « Les Sentinelles de la République », le Mouvement pour la Justice Sociale (MJS), des organisations de la diaspora, dans le cadre de leur mission de veille, d’éveil et d’alerte, organisent ce samedi, 03 novembre 2018 à partir de 09 heures, une marche pacifique pour exiger :
1. La libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques ;
2. La cessation des violences, tracasseries policières, menaces et intimidations exercées sur les citoyens, en particulier sur les responsables des partis politiques de l’opposition et de la société civile ;
3. Le retour des réfugiés et des personnes déplacées ayant fui les répressions policières ;
4. L’arrêt du processus électoral unilatéral en cours ;
5. La mise en œuvre des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales avant toute élection au Togo.
A cette occasion, les organisateurs invitent leurs membres actifs et sympathisants : hommes, femmes, jeunes, adultes, commerçants, artisans, paysans, conducteurs de taxis et de taxis-motos, fonctionnaires des secteurs publics et privées, et de toutes les catégories socioprofessionnelles, étudiants, populations de toutes les couches sociales de la ville de Lomé et de ses environs, à y prendre massivement part pour soutenir haut et fort les réformes d’abord, les élections ensuite.
L’itinéraire préalablement défini par le FCTD lui permettait de partir de trois (03) points de rassemblement à savoir le Rond Point Douane à Adidogomé, le Carrefour Pharmacie Djidjolé et le Carrefour Station Oando à Agoè pour chuter sur le Terrain du Lycée d’Agoè.
Mais sans aucune discussion préalable avec les organisateurs que nous sommes, et comme à l’accoutumée, sous des motifs tout aussi incohérents que fallacieux, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, à travers une lettre reçue ce 30 octobre 2018, nous a imposé le nouvel itinéraire qui suit :
Toutes nos tentatives de joindre le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, par téléphone sur son portable et son secrétariat, et par messagerie sont restées jusqu’alors sans suite.
C’est l’occasion pour nous de dénoncer cette attitude de mépris et de bâillonnement avec laquelle le Gouvernement et son Administrations traitent des organisations de la société civile responsables et créent par cette même attitude une discrimination malsaine entre les fils et filles du Togo.
Mais, le FCTD et les structures coorganisatrices ne désarment et ne désarmeront pas. Nous prenons donc acte des termes de cette correspondance et demandons aux autorités compétentes de bien vouloir prendre des dispositions idoines en vue d’assurer la couverture sécuritaire de cette manifestation pacifique suivant le nouvel itinéraire qu’elles ont elles-mêmes défini.
Un message fort sera délivré à la chute de la marche à l’endroit du Gouvernement, de la CEDEAO et de la communauté internationale sur la légèreté avec laquelle ils traitent la crise togolaise et les conséquences dramatiques qui pourront en découler.
« Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté !
Togo debout, luttons sans défaillance » !
Fait à Lomé le 30 octobre 2018
Le Front Citoyen « Togo Debout » (FCTD)
Le Réseau des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement (REJADD)
Le Mouvement « Ton de la Jeunesse Patriotique » (TJP)
Le Mouvement « En Aucun Cas »
Le Mouvement Patriotes Togolais La Synergie des Élèves et Étudiants du Togo (SEET)
La Ligue Togolaise des Droits des Étudiants (LTDE)
Le Mouvement « Les Sentinelles de la République »
Le Mouvement pour la Justice Sociale (MJS)
Des organisations de la diaspora.
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