La Direction des Ressources Humaines du Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire est-elle réellement une machine de fabrication de frustrations et de l’inégalité du corps enseignant?
La gestion des ressources humaines (GRH) anciennement la gestion du personnel est l’ensemble des pratiques mises en œuvre pour administrer, mobiliser et développer les ressources humaines impliquées dans l’activité d’une organisation.
Ces ressources humaines sont l’ensemble des salariés de tous statuts (ouvriers, employés, cadres) appartenant à l’organisation mais aussi – et de plus en plus – liés à elle par des rapports de sujétion (ainsi, les prestataires extérieurs ou sous-traitants sont considérés comme faisant partie de fait du périmètre des ressources humaines de l’entreprise).
Dans un premier temps, cette fonction est entendue dans une perspective opérationnelle. Il s’agit d’administrer un personnel qui peut être numériquement important et réparti en différents niveaux de hiérarchie ou de qualification : (gestion de la paie, droit du travail, contrat de travail, etc.).
Dans un second temps, la fonction acquiert une dimension plus fonctionnelle[pas clair]. Il s’agit d’améliorer la communication transversale entre services et processus et de mettre en œuvre un développement des salariés à l’intérieur de l’entreprise (gestion des carrières, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ou (GPEC), recrutement (sélection), formation, etc.)
La DRH du MEPS, est souvent le service central qui gère la carrière de tous les enseignants du préscolaire, primaire, secondaire premier et second cycles au niveau de l’enseignement général. Ce service est, ces derniers temps, incontournable dans le règlement des conflits du corps enseignant du Togo. Des problèmes de retros de la CNSS en particulier et du protocole d’accord ( PA) en général, puis tout récemment de la gestion des conflits entre les jeunes normaliens et le Ministre de la fonction publique.
Cette position incontournable de cette structure nous a amené à faire une enquête. Ce travail de recherches nous a permis de découvrir un autre feu ou crise en gestation. Il s’agit de l’affaire de transfert sélectif qui se fait dans le compte du secondaire.
Il nous souvient qu’entre temps beaucoup d’enseignants du passé évoluaient facilement du primaire à l’Université.
Lors d’une formation syndicale dans la zone septentrionale où je faisais partie de l’équipe de reportage d’une rencontre syndicale, un orateur actuellement professeur au département d’histoire disait aux enseignants qu’il avait commencé par le primaire entant que Instituteur Adjoint c’est-à-dire sans le bac avant d’évoluer pour devenir professeur d’université. Il motivait ainsi les jeunes enseignants à continuer les études. Et selon nos enquêtes, beaucoup de ceux qui sont à la charge du corps enseignant au niveau des inspections, directions régionales jusqu’au cabinet ont suivi ce schéma. Beaucoup ont quitté la catégorie C pour se retrouver en A sans difficulté. Et voilà qu’aujourd’hui ils sont responsables du bocage des jeunes d’aujourd’hui avec une histoire de textes qui est même introuvables. Par moment, ils se cachent derrière un fameux article du statut général de la fonction publique dont les décrets d’application ne datent que de décembre 2015.
Où se situe le problème? Jusqu’à ce jour, plus de 400 enseignants transférés au collège et au lycée ont vu leur situation administrative bloquée et pourtant ils ont été transférés pour nécessité de service avec des licences et maîtrises depuis 2010. On leur reproche d’être diplômés en sociologie, anthropologie , économie ou droit. Ces derniers interviennent en français ou mathématiques, la plupart au collège.
Et pourtant, dans la même année, l’État a organisé le concours CREAR 2010 avec recrutement des diplômés de sociologie, anthropologie, Économie. Et de deux, les inspecteurs titulaires de ces diplômes sont recrutés pour le Français, Mathématiques…au secondaire en 2007. Comment comprendre que cela puisse peut se passer dans un même pays? Ce qui fait rire encore est que les établissements continuent par recruter des enseignants volontaires avec simple bac, qui plus tard rentrent dans la fonction publique.
Qu’est-ce que l’État reproche à ces 400 enseignants du secondaire? Pourquoi la direction des ressources humaines retient leur évolution?
En 2016, une quarantaine d’enseignants titulaires de licences, de maîtrises et du master ont été transférés selon la décision numéro 058 bis/DRE-M du 18 octobre 2016. Ces derniers, après avoir pris service durant deux semaines, ont vu leur décision purement et simplement annulés, et sont réaffectés au primaire. Et voilà qu’a ce 12 septembre 2019, le Directeur Régionale de l’Education de Kara, monsieur Kodjo GNONEGUE vient de prendre une décision de transfert des économistes au collège dont notre rédaction a copie. Certains ont quitté les JEP pour les lycées.
Nous vous rappelons qu’il y a des diplômés en lettre moderne, histoire, géographie, philosophie qui sont également laissés pour compte au primaire.
Dans cette situation, comment pourront-ils être efficaces tout en étant frustrés ?
S’il n’est pas possible pour ces enseignants diplômés dans les filières non enseignantes servant dans les les collèges et lycées d’évoluer, cas des 400 enseignants, qu’est-ce qui coûte aux autorités éducatives de les transformer en chargés d’études dans les inspections, directions régionales ou ministères? Et pourtant, le Ministre Maguanawe avait entamé une discussion avec les fédérations des syndicats d’enseignants dans ce sens.
Selon nos recoupements, l’évolution dans la carrière prise en compte par le nouveau statut particulier des fonctionnaires de l’enseignement prendra en compte les normaliens du futur qui désormais débuteront en A3 et pourront facilement atteindre la catégorie A1. Ceux d’aujourd’hui seront toujours en B jusqu’à l’instinction de leur corps.
Il est souhaitable que les fédérations des syndicats des enseignants et la CSET s’occupent de ce dossier. Seule l’Union fait la force.
Magnim ABALO.
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