Le Togo est témoin d’une recrudescence des atteintes aux libertés fondamentales. L’arrestation brutale de l’artiste engagé AAMRON, de son vrai nom Narcisse Essowoè TCHALA, marque un nouvel épisode de répression orchestrée contre ceux qui osent exprimer leur désaccord avec le régime en place. Son kidnapping par un contingent lourdement armé des forces de sécurité, dans la nuit du 26 mai 2025, à Lomé, s’inscrit dans une longue liste d’arrestations arbitraires qui frappent les voix discordantes du pays.


L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a fermement condamné cette arrestation illégitime et exigé sa libération immédiate. Comme AAMRON, d’autres citoyens, notamment le jeune activiste AFFECTIO, croupissent encore dans les geôles togolaises pour avoir simplement exprimé leur rejet d’un régime qui, depuis des décennies, s’accroche au pouvoir par la peur et la répression.


Ces actes illustrent une tendance inquiétante: l’utilisation systématique de l’appareil sécuritaire pour museler les esprits libres et maintenir la population sous contrôle. La gouvernance autoritaire actuelle ne tolère ni la contestation ni l’expression légitime d’un peuple qui revendique ses droits. Pourtant, la liberté d’opinion est un droit inaliénable qui ne peut être confisqué par aucun pouvoir.
Face à cette dérive totalitaire, il est impératif que le peuple togolais sorte de sa léthargie et s’arme de courage pour affronter ces injustices. La résignation et la peur ne doivent plus être les alliées d’un pouvoir qui s’érige en oppresseur. La défense des libertés ne peut être reléguée au silence sous peine de voir la démocratie étouffée par une minorité qui pense pouvoir tout se permettre.
La Conférence des Évêques du Togo, dans son message du 26 mai 2025, a d’ailleurs rappelé avec justesse que « les peurs et les frustrations tues, se muent en actes désespérés et que les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles. » Il est temps d’agir avant que cette oppression ne conduise le pays vers des lendemains plus sombres encore.
L’histoire montre que les peuples qui luttent pour leur liberté finissent toujours par triompher. Le peuple togolais a le devoir de faire entendre sa voix, d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques et de revendiquer une justice équitable, loin des manipulations et des intimidations d’un autre âge.
Voici quelques exemples de victimes de la répression au Togo:
- Fovi Katakou: Activiste pro-démocratie, il a été arrêté et harcelé à plusieurs reprises pour ses prises de position contre le régime.
- Affectio: Jeune militant toujours détenu sans jugement équitable, symbole de la répression contre les voix dissidentes.
- Manifestants de Sokodé et Bé-Kpota: Plusieurs personnes ont été tuées par balles réelles lors des manifestations pacifiques en 2017.
- Journalistes et opposants politiques: Entre 2017 et 2022, au moins 546 personnes ont été arrêtées pour leurs opinions, dont certaines ont été torturées en détention.
- Victimes de la répression de février 2020: Une manifestation à Lomé a été violemment dispersée, illustrant la tradition de répression du régime.
Ces cas montrent l’ampleur des violations des droits humains au Togo. La répression systématique des voix contestataires ne fait que renforcer la nécessité d’une mobilisation populaire pour défendre les libertés fondamentales.
La communauté internationale a exprimé des préoccupations face à la répression au Togo, mais les réactions restent mitigées.
- Pressions diplomatiques: Les Nations Unies, l’Union européenne et les ambassades de plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne et les États-Unis, ont appelé le gouvernement togolais à engager un dialogue sérieux sur les réformes constitutionnelles et électorales.
- Condamnations des ONG: Amnesty International a dénoncé une répression institutionnalisée, pointant des arrestations arbitraires, des interdictions de manifestations et des atteintes à la liberté de la presse.
- Silence et impunité: Malgré ces dénonciations, les autorités togolaises continuent d’agir sans réelle conséquence. Même des députés de la CEDEAO ont été victimes de violences lors d’événements politiques, sans réaction officielle du gouvernement.
Certaines organisations appellent à des sanctions plus fermes et à une conditionnalité des aides internationales pour exiger des avancées concrètes en matière de droits humains. Cependant, la mobilisation reste insuffisante pour contraindre le régime à changer ses pratiques.
La répression au Togo s’inscrit dans une tendance observée dans plusieurs régimes autoritaires, bien que son intensité et ses méthodes varient selon les pays. Voici quelques comparaisons:
- Togo: Le pays est dirigé par la même famille depuis 1967, ce qui en fait l’un des régimes les plus longs d’Afrique. La répression y est systématique, avec des arrestations arbitraires, des interdictions de manifestations et des atteintes à la liberté de la presse.
- Guinée équatoriale: Comme au Togo, le pouvoir est détenu par une famille depuis plusieurs décennies. La répression y est marquée par des emprisonnements d’opposants et un contrôle strict des médias.
- Cameroun: Les manifestations sont souvent violemment réprimées, notamment dans les régions anglophones où le gouvernement combat une insurrection séparatiste.
- Zimbabwe: Sous l’ancien régime de Robert Mugabe et même après, les opposants politiques ont été régulièrement arrêtés et les élections contestées.
- Corée du Nord: Le Togo est parfois comparé à ce pays en raison de la longévité du régime et du contrôle exercé sur la population.
Bien que chaque pays ait ses spécificités, le Togo se distingue par une répression qui s’est institutionnalisée au fil des décennies, avec une impunité persistante pour les forces de sécurité et une restriction croissante des libertés civiles.
Tesko Aristo Zowadan
NOTE D'INFORMATION
Depuis le début du mois de septembre 2024, le site miadebenouletogowebtv.com a été victime d'un piratage. Grâce à l'ingéniosité de notre webmaster, nous avons pu rétablir le site, qui a repris ses activités le 13 janvier 2025. Cependant, lors de la récupération des données, nous avons perdu de nombreux articles datant de mai 2023 jusqu'au jour du piratage en septembre 2024.
Nous présentons toutes nos excuses aux hommes, femmes, sociétés, lecteurs et lectrices, ainsi qu'à tous ceux qui nous ont demandé des articles qui n'ont pas pu être récupérés. Nous vous promettons de republier les articles au fur et à mesure de notre progression.
Merci pour votre compréhension.