• 27 juillet 2024 7h24

Miadé Bé Nou

Traditions, Cultures ancestrales et Actualités du Togo, d'Afrique et du Monde

Acte 1: Le Fa, le début de la géomancie africaine et Interprétation du Fa

ByAristo

Nov 12, 2023

L’origine de la Géomancie, nul ne peut l’affirmer avec certitude. Ce qui est certain, c’est que d’autres civilisations antérieures à la nôtre l’ont connue et pratiquée avant nous.

GRIMAUD, auteur de la «Carte de divination Géomancique», écrivait à juste titre au sujet de cette science en ces termes:

”La Géomancie est la science intuitive et divinatoire la plus ancienne du monde. Elle est aussi vieille que l’astrologie. Trois mille ans avant notre ère, l’empereur chinois FOHI écrivait un ouvrage : le VHI KING dans lequel il étudia, entre autres, les significations des soixante quatre figures obtenues en combinant six lignes de un ou deux points. Étant déjà parfaitement connue à cette époque, on peut assurer que la Géomancie a plus de cinq mille ans d’existence”

Ce qui semble absolument juste, car si la Bible fait mention de la science des nombres, (Apoc.13, verset 17-18 et Apoc. 17 verset 9), c’est que cette science est parfaitement connue à cette époque antérieure à notre ère. Cependant, une refloraison de cette science a eu lieu, à l’ époque du grand développement culturel qui a surgi au levant (Moyen orient) au Vlll ème et au IX ème siècle de notre ère.

Les Origines

Si l’origine des figures géomantiques demeure sujet à débat, la thèse la plus probable est qu’elles aient fait leur apparition dans l’Égypte antique, et bien que certains veuillent trouver leur berceau ailleurs, il n’existe que des indices allant dans ce sens. Ce qui est certain, c’est que leur usage s’est répandu, lors de l’expansion de l’Islam, à l’ouest de l’Afrique où la géomancie est connue sous le nom d’Ifa, et au Dahomey sous le nom de Fa.

En outre, la géomancie a traversé la mer Rouge pour arriver à Madagascar où elle est devenue le Sikidy, tout en gagnant par ailleurs le nord de l’Espagne pour donner naissance à la géomancie européenne. Quant aux États-Unis, ils furent à la fois peuplés d’Européens et d’esclaves africains qui ont chacun apporté leurs propres cultures avec eux.

Tout récemment encore, Robert JAULIN, dans son ouvrage : “La Géomancie, analyse formelle” , écrit ce qui suit :

“Ce que nous savons par ailleurs, de l’introduction des sciences divinatoires à fondement arithmétique, de la numérique mystique ou des connaissances relatives à la “personnalité” des nombres dans le monde arabe laisse penser que la Géomancie fut portée par ce courant et qu’elle en fait partie, corrélativement à la propagation de l’Islam, c’est-à-dire dès le VIIè siècle ; mais surtout à partir du VIIIè siècle, un effort d’information considérable fut fait et un très grand nombre d’ouvrages indiens, grecs ou méditerranéen furent traduits en arabe.

Le monde musulman assimila ainsi, puis développa les travaux d’origine sumérienne et égyptienne, auxquels nous sommes redevables des nombres entiers, puis rationnels et irrationnels et des opérations élémentaires sur les nombres, ainsi que d’autres travaux plus théoriques d’origine grecque particulièrement le pythagorisme et ses produits babyloniens et indiens”.

Le début de la géomancie africaine

Ainsi donc, de son origine mémorable, depuis des rivages lointains, la Géomancie, de génération en génération, va de continent en continent et de peuple en peuple grâce aux guerres, aux conquêtes, aux invasions et au développement de la civilisation. Aussi, c’est ce désir d’expansion des peuples alors civilisés qui, entraînant les conquêtes, les guerres et les invasions avec pour conséquence l’interpénétration des peuples, amèneront cette science jusqu’au Dahomey vers le XVIIè siècle vraisemblablement par deux voies.

La traite des esclaves provoquera de grands courants de personnes sur nos côtes, avec Ouidah comme ouverture principale sur le monde occidental, les portugais et les espagnols d’une part, et d’autre part, nos frictions, autrement dit nos guerres avec notre voisin immédiat le Nigéria, terre de prédilection où la Géomancie, grâce à l’islam, connaissait déjà son apogée. Mais avant nous, elle aurait déjà atteint d’autres pays de notre continent, par exemple le Soudan, le Tchad et même la grande île, Madagascar, par des sémites commerçants non musulmans, parlant et écrivant l’arabe, vers le XJè siècle et là on la pratiquait sous le nom de SIDIKI.

La Géomancie issue de l’occultisme, c’est-à-dire des sciences secrètes, sa transmission, son enseignement et sa diffusion revêtent ce caractère secret. Et comme toutes les sciences du genre, elle a été transmise de bouche à oreille, d’initié à initié, du maître à l’adepte, de société à société et de secte à secte. Ce qui a eu pour conséquence regrettable toutefois la rareté des écrits ou l’absence d’archives à son sujet, et l’abondance des légendes, contes, anecdotes et proverbes qui constituent les meilleurs véhicules et agents de diffusion, puis de transmissions orales.

Interprétation du Fa

La géomancie, telle qu’elle est pratiquée au Bénin, et plus particulièrement dans cette région de l’Afrique, contrairement à la méthode européenne, met immédiatement à la disposition des bokonons, tous les moyens pratiques d’action occulte.
A chaque signe correspond des divinités (dieux ou fétiches) précises auxquelles il faut s’adresser, s’agissant des cérémonies, prières, sacrifices (vôssissas ou adras).
De même, chaque signe a ses correspondances élémentaires particulières : perles, roches, feuilles ou plantes, en un mot tous les éléments devant entrer dans les compositions cérémoniales, rituelles ou sacrificielles.

A suivre …

By Aristo