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Miadé Bé Nou

Traditions, Cultures ancestrales et Actualités du Togo, d'Afrique et du Monde

Ganvié : la Venise de l’Afrique, un village entièrement sur pilotis

ByAristo

Nov 7, 2022

Ganvié est un village particulier construit sur le lac Nokoué, à une heure au nord de la ville de Cotonou, la capitale administrative et la plus grande ville de la République du Bénin, un pays en Afrique de l’Ouest.

Le village entier se dresse sur des pilotis dans le milieu du lac. Avec une population d’environ 20 000 personnes, il est probablement le plus grand village sur un lac en Afrique et en tant que tel est très populaire auprès des touristes.

Des femmes dans leurs pirogues à Ganvié, au Bénin Tesko Aristo s’en rendu au Bénin pendant une dizaine de jours, charmé par un précédent voyage au Bénin dans le Nord à Dassa. Il met cette fois-ci le cap sur Ganvié, un village lacustre situé au sud du pays, non loin de Cotonou. Souvent qualifié de « Venise de l’Afrique », Ganvié n’en a pourtant pas les atours, le confort et la richesse. C’est ce qu’a pu constater Tesko Aristo.

Il a fait la rencontre de l’ethnie des Toffinous (ou Toffins) et a partagé leur quotidien, parfois difficile, au rythme de l’eau. «A Ganvié, certains habitants ne posent le pied sur la terre ferme qu’à l’âge adulte. Ici, la gentillesse des habitants contraste avec la dureté de la vie dans un village où le confort matériel est sommaire». Lancer le diaporama consacré à Ganvié, au Bénin. Et découvrez d’autres reportages photo. À Ganvié, les routes et les habitations en dur n’ont pas leur place. Ici, au sud du Bénin, non loin de Cotonou – capitale économique du pays -, la vie s’organise sur l’eau, au rythme de l’eau. Ganvié est un village lacustre situé vers la rive nord du lac Nokoué. Les cases qui constituent l’habitat de la petite cité lagunaire sont construites en tôle et en bambou, et reposent sur des pilotis de bois réputés pour leur solidité. On estime que les premiers habitants des lieux sont arrivés au début du XVIIIe siècle, fuyant la traite des esclaves dans les grandes villes.Les femmes jouent un rôle important dans la vie sociale et économique du village. Dans leurs pirogues, elles transportent des fruits et des légumes qu’elles vont vendre de case en case, ou sur le marché flottant de Ganvié.

Un homme tente d’accéder à une habitation dans le village de Ganvié, au Bénin.

Juchées sur leurs pilotis, les habitations ne sont pas toujours facilement accessibles. Solidement fixés au sol, les cases de Ganvié font la réputation de ce village qui attire chaque année des milliers de visiteurs, venus d’Afrique ou du reste du monde pour admirer les singularités de l’endroit. Les constructions ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’années !

Les eaux de Ganvié (Bénin) sont envahies par des jacinthes d’eau.

Les plantes que l’on aperçoit au premier plan pourraient être du plus bel effet, s’il ne s’agissait pas d’un véritable fléau pour le village de Ganvié. En effet, ces jacinthes aquatiques originaires d’Amazonie prolifèrent depuis une trentaine d’années dans les eaux du village, sans que l’on sache exactement dans quelles circonstances une telle espèce florale a été introduite ici. En grandissant, les jacinthes appauvrissent l’eau en oxygène et participent à la détérioration de l’écosystème grâce auquel vit la population de Ganvié. Sans prédateur naturel dans la région, ces jacinthes libèrent des graines lorsqu’on les arrache, assurant ainsi la reproduction de l’espèce.

Deux enfants de Ganvié, au Bénin.

À Ganvié, tous les déplacements se font sur l’eau, et savoir nager est une nécessité. C’est pourquoi les parents familiarisent leurs enfants au milieu aquatique très tôt. Dès lors, ne soyez pas étonnés de voir les petits aller seuls à l’école, dans des embarcations pas toujours très sables. Ganvié possède un établissement de deux classes, où étudient des élèves.

Des cases de Ganvié, au Bénin.

Dans le village de Ganvié, vivre sur l’eau présente de nombreux problèmes. Outre l’humidité qui favorise l’apparition de moustiques, porteurs de la malaria, les crues représentent un danger omniprésent : le niveau peut parfois monter jusqu’aux maisons, contraignant les habitants à quitter leurs logements inondés. Les conditions d’hygiène à Ganvié laissent également à désirer, les infrastructures sanitaires ou de traitement des déchets étant quasiment inexistantes.

De jeunes vendeuses de fruits à Ganvié, au Bénin.

De jeunes marchandes de bananes accostent les pirogues pour vendre leurs fruits, probablement ramenés du marché de Cotonou, situé au sud de Ganvié. Ici, au village, on vit avant tout de la pêche et du tourisme. Ganvié est d’ailleurs la première destination touristique de l’Afrique du sud-ouest, et le village a été soumis à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1996.

Un jeune enfant de Ganvié, au Bénin.

L’avenir de Ganvié est aujourd’hui en danger. Si le village rassemble environ 30 000 habitants, un exode des jeunes a commencé à se mettre en place. Face aux mauvaises conditions de vie et au manque de perspectives professionnelles, nombreux sont ceux qui décident de quitter Ganvié pour gagner Cotonou ou d’autres villes du Bénin. Les plus jeunes, quant à eux, sont frappés par une mortalité infantile qui avoisine les 9%, notamment en raison de la mauvaise qualité de l’eau potable.

Une maison à toiture de paille, à Ganvié, au Bénin.

À Ganvié, les maisons les plus anciennes ont encore un toit de paille. Ce matériau, trop lourd pour ces frêles bâtisses et demandant trop d’entretien, a été remplacé par de la tôle ondulée.

Une pirogue à voile à Ganvié, au Bénin.

Dans le village de Ganvié, le mode de déplacement principal est la pirogue, qu’on voit souvent agrémentée d’une voile, comme ici sur la photo. L’accès à Ganvié se fait uniquement sur l’eau. Les visiteurs qui viennent de Cotonou ou d’ailleurs dans la région prennent le bateau au niveau de l’embarcadère d’Abomey Calavi. En quelques minutes, les bateaux (qui, la plupart du temps, sont motorisés) rejoignent le village lacustre.

Un homme pêche à Ganvié, au Bénin.

Outre le tourisme, la pêche est une des activités économiques principales du village de Ganvié. On pêche à la fois pour vendre les prises, mais aussi pour nourrir sa famille tout au long de l’année. Pour cela, les habitants de Ganvié utilisent principalement deux techniques : la pêche à l’épervier (comme ici sur la photo, avec un filet) et la pêche en acajas, qui s’apparente à la pisciculture. En effet, les pêcheurs élèvent des poissons dans des bassins formés avec des pieux et des branchages. Au bout de six mois, les poissons sont récupérés pour être vendus ou consommés.

Des femmes vendent leurs produits depuis une pirogue, à Ganvié, au Bénin.

Si Ganvié possède un petit marché flottant, le commerce se fait également au fil de l’eau, de case en case. Les marchands sont légion : boulanger, vendeuses de sucre et de savon, de fruits et légumes, etc. Ici, une femme portant un grand chapeau de paille traditionnel propose ses paniers en osier.

A bord d’une pirogue, à Ganvié, au Bénin.

Toutes les classes de la société sont représentées sur les embarcations. Ici, une élégante d’apparence aisée rentre du continent sur sa pirogue qui, munie d’une voile, est utilisée pour les longs déplacements. Retourner au début du diaporama Et découvrez aussi plus le Bénin.

carnet de voyage

Le petit togolais au calme. Mes petits écrits me semblent si dérisoires pour honorer autant de beauté et de Gloire. Ma modeste plume puise dans l’encrier de mon cœur et transcrit pour vous toute ma reconnaissance . Je ne fais que parler de tout et de rien.

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