• 26 juillet 2024 18h34

Miadé Bé Nou

Traditions, Cultures ancestrales et Actualités du Togo, d'Afrique et du Monde

« Global Fragility Act » pour l’ancrage de la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique : Le Togo, ce loup dans la bergerie

ByAristo

Août 19, 2022

Du discours prononcé par le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, lors de sa visite le 8 août dernier en Afrique du Sud, on retient la mise en place du programme baptisé « Global Fragility Act ».

Ce programme veut faire le pari d’un ancrage plus poussé de la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique. Selon Antony Blinken, « Global Fragility Act » va se baser sur « des décennies de leçons apprises en matière de prévention des conflits, comme le fait de cultiver de bonnes relations entre les dirigeants communautaires, les responsables gouvernementaux et les forces de sécurité, qui sont essentielles pour désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent en violence, et de renforcer la résilience face aux effets déstabilisants du changement climatique, comme des sécheresses plus fréquentes et plus graves ».

La bonne nouvelle est que le Togo bénéficiera de cette manne estimée à 2 milliards de dollars, sur dix ans. La mauvaise est qu’il n’est pas besoin d’avoir le don de Madame Irma pour prédire un triste sort à ce pactole. Passe encore si le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou la Guinée bénéficient des bienfaits de cette enveloppe.On sait au moins qu’avec ces pays, la démocratie et la bonne gouvernance se portent de mieux en mieux, quoi qu’il reste du chemin à faire. Mais l’éligibilité du Togo audit programme peut être perçu si ce n’est comme une bonne blague, du moins comme le gâchis de trop.

Le Togo aura beau bénéficier de cette cagnotte, mais en deviendra-t-il pour autant un pays démocratique, un pays où les élections ne souffriront plus d’aucune suspicion, un pays où les droits de l’homme sont respectés, où l’on n’emprisonne plus pour ses idées, fussent[1]elles libertaires ? A quoi va servir cette bagatelle, si ce n’est à donner le change aux investisseurs qui, au lieu de briller par leur complaisance qui ne fait plus rire personne, doivent fermer le robinet à un système qui n’a de démocratique et de libre que ce qui sert à sa vaine propagande ?

On s’étonne que les dirigeants ne se rengorgent jamais quand il s’agit de vanter la gouvernance telle qu’ils l’ont pilotée au pays, mais ne se sent plus pousser des ailes quand il s’agit de faire la promotion de choses autres que démocratiques. Autant l’exécutif s’enorgueillit d’on ne sait quel bond en avant dans le rapport business, autant il doit avoir honte de disposer d’une démocratie dont plus personne ne veut en ce siècle. Vivement que l’argent de ce programme serve pour ce à quoi il est destiné.

Source : Journal « Le Correcteur » N°1058

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