• 27 juillet 2024 1h02

Miadé Bé Nou

Traditions, Cultures ancestrales et Actualités du Togo, d'Afrique et du Monde

Assurance Maladie Universelle au Togo: Des charges sociales qui inquiètent

ByAristo

Déc 8, 2023

L’Assurance Maladie Universelle (AMU) devrait prendre corps au Togo à partir du 1er janvier 2024.

Ce système de protection sociale dont le principe est de garantir que personne ne soit exclu des soins médicaux essentiels en raison de son incapacité à payer , connait des approches variées d’un pays à un autre.

Le cas Togo dont seulement 8 % de la population sont couvertes depuis 2012 commence à inquiéter déjà à plusieurs niveaux à partir du décret N°2023-096/PR en date du 4 octobre 2023 fixant les taux, montants et modalités de recouvrement dues au titre de l’AMU.Pour l’essentiel , on retient que qu’à compter du 1/1/2024, les cotisations sociales à la CNSS, passent de 21,5% à 31,5%, soit 10% supplémentaire pour l’assurance maladie universelle (AMU) obligatoire. L’employé supportera 9% et l’employeur 22,5%. Autrement dit, les 10% de l’AMU sont supportés à part égale par l’employé et l’employeur. Dans les détails , les charges sociales pour l’employeur qui étaient de 17,5% passent à 22,5 % soit une augmentation de 5% pour l’AMU et l’employé passe de 4% à 9 % soit 5% de plus pour l’AMU.

Quels impacts sur le secteur privés , des citoyens togolais donnent leurs avis. «
Qui a demandé l’Assurance Maladie Universelle (AMU)?
Nombre de citoyens font leur assurance personnelle et certains mêmes ont leurs mutuelles de santé.

L’Etat doit évaluer les moyens de sa politique avant de lancer son initiative. Personnellement, je trouve que les citoyens doivent bénéficier des ressources naturelles du pays et pour cela l’État doit allouer une grande partie de ses propres ressources pour assurer la prise en charge sanitaire des citoyens. Sinon, finalement, qui aide qui?
Cette nouvelle mesure d’augmentation du taux de cotisation sociale vient une fois encore augmenter la souffrance des travailleurs. Les revenus nets des citoyens vont diminuer.

L’État devrait évaluer attentivement ses ressources avant de lancer de telles initiatives est importante pour assurer la viabilité à long terme. La question de l’allocation adéquate des ressources naturelles du pays pour la prise en charge sanitaire des citoyens est également pertinente. L’augmentation du taux de cotisation sociale peut en effet créer des défis pour les travailleurs, impactant leurs revenus nets.

La réussite de telles mesures dépend de l’équilibre entre les avantages sociaux et la charge financière sur les citoyens.
Apparemment ceux qui font les propositions et ceux qui valident ne réfléchissent jamais dans ce sens. Le bien- être des citoyens que nous sommes est le dernier de leurs soucis.
Jusqu’à quand ça va continuer ? » avance un concitoyen .Un autre se montre davantage pessimiste
« Attendons-nous à voir plus de chômeurs au Togo.

Le Smig à 52500 a plombé le recrutement par les PMI / PME, et voilà que les cotisations sociales s’y ajoutent. On nous dira qu’on veut protéger les retraités.
Entre nous, tout ce qu’on investit dans la construction des immeubles dans la Cité Millénium ne pourrait-il pas aider la CNSS à augmenter la pension des retraités?
C’est dommage que des gens poussent le PR à accepter certaines choses sans prévoir les conséquences
Quel rôle joue concrètement l’Etat en matière d’appui aux PMI/PME ?
Nous voulons pour une fois entendre un jour des subventions pour encourager les initiatives privées. Nous ne voulons pas seulement un papa(État) gendarme pour réprimer ou sanctionner en cas de besoin mais aussi celui-là qui protège tout le monde dans la maison. C’est pathétique ! »

« Ce qui nous attend en 2024 ne sera pas facile. Quand on parle de l’AMU, on n’a besoin pas d’augmenter les cotisations sociales des employés et employeurs. Le mécanisme en amont doit consister à les analyses suivantes : – AMC = analyse minimisation des coûts -ACE = analyse cout- efficacité – ACU = Analyse coût – utilité Après cela il faut investir dans les systèmes préventifs de soins plutôt que les systèmes curatifs. Car ce dernier est plus cher pour une Assurance Maladie. En tout cas nous sommes déjà dedans avec les 2 pieds et 2 mains . Allons-y seulement » relativise un autre.
De là certains se demandent Où sont passés les techniciens de la santé publique pour ramener le gouvernement sur la bonne voie.
Pour eux, le gouvernement a plus besoin des économistes. Malheureusement, il continue par faire confiance à des gens qui ont atteint leur limite en terme de réflexion pouvant aboutir à des propositions salutaires pour le pays, tout en laissant sur le carreau de jeunes économistes saint d’esprit et qui d’ailleurs ne cessent de faire leur preuve tous les jours et ce au profit d’autres pays.
« Les gens abusent de la modestie de la population togolaise. On dirait que nous n’apprends rien de la situation des autres pays et pourtant nous sommes au cœur même et ce grâce à une diplomatie super active.

La CNSS serait inondée d’argent à tel point qu’elle investit dans des projets qui ne profitent même pas aux contribuables.
Avec cette nouvelle mesure, le pouvoir d’argent des employés va diminuer.
On prélevait 4% de cotisation pour les employés. Maintenant, c’est passé à 9%. Cela voudrait dire que si un employé gagnait 100.000, on va lui soustraire 9.000 au lieu de 4.000 auparavant. Sans prendre en compte l’IRPP.
Avant, pour 100.000f de salaire
L’employé percevait 96.000
Maintenant, il va percevoir : 91.000
Tout ceci sans tenir compte des autres retenues.

L’employeur qui payait 16.500, il va payer maintenant 21.500 comme charges patronales.
31,5% comme charge patronale, c’est beaucoup. Pourquoi se précipite-t-on pour commencer en janvier 2024 pour un décret signé au dernier trimestre de 2023.

Cette disposition brutale sans un délai minimum de grâce va agir sur les partenaires qui gèrent déjà des projets. Les budgets des salaires sont conçus en fonction de 16,5% comme charges patronales. Maintenant les organisations sont obligées de payer plus (21,5%). Ce qui n’était pas prévu.

Nos autorités font de leur mieux mais elles semblent sciemment oublier la souffrance du peuple pauvre. Pour elles, c’est l’intérêt de l’État. Si on veut réellement répondre aux besoins sociaux de la population à la base, on ne peut pas seulement compter sur les contributions des citoyens qui ont déjà des revenus faibles.

Les dirigeants doivent bien gérer les ressources naturelles (phosphates, clinker, mer, or, …) pour disposer des ressources financières suffisantes afin d’améliorer les conditions de la population à la base. Tant que nous manquerons de bien gérer nos ressources, les souffrances de la population ne feront que s’aggraver.

Cette augmentation du taux de cotisation à la CNSS va plus agir négativement sur les employés car pour les employeurs, l’augmentation des charges patronales va juste contribuer à la diminution des résultats donc la base imposable. C’est l’OTR qui va subir les conséquences en termes de diminution des impôts sur les sociétés (IS). C’est vrai que sur le plan fiscal, l’OTR subira. Mais combien paie l’IS ou l’IR.

Moi je trouve le problème dans la diminution du résultat pour les Sociétés. Cela fait moins de dividende pour les associés/actionnaires et donc, diminution du pouvoir d’achat pouvant entraîner la mévente et la banqueroute pour les commerçants… Il ne manquait plus que ça

En tout cas, le gouvernement doit savoir une chose. Cette augmentation des cotisations sociales à la CNSS au Togo, avec une hausse de 10% pour l’assurance maladie universelle (AMU) supposé obligatoire, aura certainement plusieurs conséquences.

  • Les employés ressentiront une diminution de leur revenu net,
  • les employeurs verront augmenter leurs coûts liés à la main-d’œuvre.
  • Cela influencera la compétitivité des entreprises et aura des répercussions sur l’emploi.
  • son impact sur le pouvoir d’achat des travailleurs entraînera des ajustements dans les dépenses individuelles, affectant la consommation.
  • En fin pour ma part, cette mesure a le plomb dans l’aile et affectera négativement l’économie globale du pays. »

Comme on peut le constater, « les cotisations pour le compte du régime d’assurance maladie obligatoire sont dues à compter du 1er janvier 2024 » conformément à l’article 47 du décret ne vont pas se passer sans conséquences.

Source: Journal ‹‹ Le Correcteur ››, KA

By Aristo